Site icon ReSPUBLICA

25 mai 2014 : désastre des gauches en France ! Que faire ?​

ReSPUBLICA a déjà tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme (1)Voir :
http://www.gaucherepublicaine.org/chronique-devariste/leuro-les-six-positions-en-presence/6863
http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/pourquoi-devons-nous-passer-dune-gauche-de-la-gauche-a-une-gauche-de-gauche/43586
http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/developper-le-fatalisme-du-chacun-pour-soi-ou-rassembler-pour-vaincre-enseignements-des-municipales/70479
http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/sortir-du-carcan-de-lunion-europeenne-et-la-zone-euro/81095
http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/europeennes-2014-forts-enjeux-multiplication-des-listes-et-eparpillement-des-gauches/81819
. Cette fois, il va vraiment falloir rompre avec la société du spectacle, avec les prééminences surplombantes (une idée et une seule qui permet le paradis), avec les pratiques politiques inefficaces, avec les manies et autres lubies des couches moyennes supérieures radicalisées, etc. Sur 100 électeurs, 56 n’ont pas voté, 11 ont voté FN, 9 UMP, 6 PS, 4,5 UDI, 4 EELV, 3 FdG !

Des raisons pour lesquelles les militants doivent se remettre en question

Voilà pourquoi le couple PS-EELV a perdu plus de 10 % par rapport aux élections européennes de 2009 et plus de 8 % par rapport à la présidentielle de 2012. Nous parlons du couple PS-EELV sur les questions économiques et européennes où ils sont proches et parce que ces deux partis fonctionnent électoralement par vase communicant d’une élection à l’autre.
Quant au Front de gauche, il fait le même score qu’aux européennes de 2009 mais 5 % de moins qu’au premier tour de la présidentielle. C’est l’un des plus mauvais scores de l’autre gauche sur le plan européen. Il y donc des causes franco-françaises à ce petit score.

Questionner la ligne, la stratégie et les priorités du FdG

Il devient urgent de questionner la ligne du Front de gauche (encore trop altercapitaliste, trop relativiste culturel, pas assez République sociale), la stratégie (en vue d’oser la priorité à l’éducation populaire par des formes de haut en bas mais aussi de bas en haut, d’oser le porte-à-porte, d’amener les militants politiques à agir aussi dans un syndicat ou une association pour développer une pratique plus massive, surtout dans une prochaine année sans élections).
Il ne s’agit pas « d’éclairer le peuple », mission surplombante que s’attribue trop souvent les militants politiques issus des couches moyennes intellectuelles radicalisées. Il s’agit d’abord de l’écouter de l’éclairer à sa demande et de le représenter. Quant aux priorités données aux questions sociétales, à Jérôme Kerviel et à l’écosocialisme, ce ne sont pas les priorités de la classe populaire ouvrière et employée. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas en parler mais qu’il il faut les intégrer dans un discours cohérent et global (par exemple : lutte contre les lois du profit et de l’accumulation capitalistes plutôt que des discours du type « les pauvres contre les riches », qui rappellent la doctrine sociale de l’Église, en finir avec des discours néokeynésiens qui ne correspondent plus à la période actuelle du capitalisme), un discours qui privilégie ce qui les préoccupe : les questions de salaire et de pouvoir d’achat, de protection sociale (nécessaire pour convaincre que ce n’est pas l’étranger qui est la cause des malheurs), la zone euro, l’école et la mobilité sociale scolaire, les services publics, la démocratie et la souveraineté populaire, le protectionnisme, donc adopter une nouvelle pratique politique basée sur l’éducation populaire.

La sociologie des partis politiques

Le FN ? jeune et populaire. L’UMP ? le futur parti des retraités. Le PS ? le parti des plus de 45 ans, des fonctionnaires et des couches moyennes intermédiaires et supérieures radicalisées.
Maintenant, si on regarde les suffrages exprimés, on remarque que le FN réalise ses meilleurs scores au sein des couches fragiles de la société : ouvriers (43 %), employés (38 %), chômeurs (37 %), foyers à bas revenus (30 %), et personnes à faible niveau de diplôme (37 %). Il est également le premier parti au sein des moins de 35 ans (30 % contre 15 % au PS et 15 % à l’UMP) et des 35-59 ans (27 % contre 18 % à l’UMP et 12 % au PS). L’UMP conserve sa traditionnelle suprématie sur l’électorat de plus de 60 ans (25 % contre 21 % au FN et 17 % au PS).
Par ailleurs, 51 % des Français n’ont pas de sentiments négatifs à l’égard de de la victoire du FN : 27 % disent ainsi éprouver de « la satisfaction » et 24 % de « l’indifférence », 49 % étant « mécontents ». A droite, 22 % des électeurs UMP sont satisfaits de la victoire du FN, 34 % sont indifférents et 44 % mécontents.
En ce qui concerne la hiérarchie des enjeux, le quatuor de tête est l’immigration et le pouvoir d’achat pour 31 et 30 % , juste devant la crise dans la zone euro (27 % ) et le chômage (27 %). Malheureusement l’enquête Ipsos a découpé la protection sociale au lieu de la laisser en bloc, ce qui ne la place pas dans ce quatuor de tête.

L’UE n’apparaît plus comme protectrice

51 % des personnes interrogées considèrent en effet que « l’appartenance de la France à l’UE a aggravé les effets de la crise sur les Français ». 27 % seulement estiment à l’inverse que l’appartenance européenne de la France a « protégé les Français des effets de la crise », 22 % jugeant que cette appartenance européenne a été sans effets sur les conséquences de la crise. Ils sont 39 % à souhaiter un protectionnisme européen, 29 % un meilleur contrôle de l’immigration grâce à une police des frontières européenne, 29 % une harmonisation fiscale et 26 % un Smic européen.

Les Français favorables à l’euro mais aussi à la souveraineté nationale

Ce sont 72 % des Français qui sont favorables au maintien de la France dans la zone euro : seuls les électeurs du FN souhaitent majoritairement une sortie de l’euro. Cependant, une majorité se dégage sur l’idée de souveraineté nationale : « pour faire face efficacement aux grands problèmes des années à venir », près de deux tiers des Français considèrent « qu’il faut renforcer le pouvoir de décision national même si cela limite celui de l’Europe ». 22 % se prononcent à l’opposé pour un renforcement du pouvoir de l’Europe, 14 % estimant enfin qu’il ne faut rien changer à la répartition actuelle des pouvoirs. Cette demande de renforcement du pouvoir national est consensuelle et majoritaire dans tous les électorats, sauf celui de l’UDI.

Que faire ?

Organiser des débats stratégiques partout dans toute la France mais pas dans l’entre-soi de chaque formation politique. Ouvrir le débat, permettre la confrontation des idées, lancer des initiatives d’éducation populaire sur les questions de politique stratégique.
N’hésitez donc pas à faire venir des intervenants du Réseau Education Populaire que vous pouvez contacter par notre intermédiaire. Cela rafraîchira vos débats.
A bientôt !

Quitter la version mobile