A nouvelle séquence, une seule solution : la révolution… citoyenne. Et pour cela, devenez correspondant du réseau Respublica !

Nous vous proposons notre dernière chronique avant la période estivale en trois points :

  • d’abord une synthèse du sommet européen des 28 et 29 juin où on a vu notre nouveau président de la République chausser les pantoufles du néolibéralisme ;
  • puis, une première réflexion sur la présentation de la politique du gouvernement par J.M. Ayrault
  • et enfin, pour engager effectivement la nouvelle lutte (différente de celle d’hier), la proposition de devenir, en plus de vos autres appartenances, correspondant du réseau Respublica. Citoyens éclairés, militants et responsables d’organisations, vous pourrez alors soutenir le journal Respublica, travailler à une globalisation des combats au travers d’un modèle politique et social alternatif au modèle politique actuel ; vous pourrez, à votre rythme personnel, travailler à l’alliance des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires via leur armement idéologique par la formation et l’éducation populaire.

Le Sommet européen des 28-29 juin

On évite le krach à court terme, rien n’est réglé à long terme, le pire pour les couches populaires et les couches moyennes intermédiaires.
Deux à trois fois par an se tient le sommet européen de la dernière chance. Et à chaque fois, les « nouveaux chiens de garde » médiatiques le présentent enfin comme le sommet qui va sauver l’euro. Le vrai résultat de ces sommets est que l’on évite le krach à court terme en ne réglant rien sur le long terme. Mais chaque sommet avalise des reculs anti-républicains, à savoir la continuation de la mise sous tutelle de la démocratie et le développement des politiques austéritaires (baisse des salaires, précarité accrue, chômage à la hausse, etc.) pour financer les dégâts de la spéculation financière et de la crise du capitalisme.
Il n’y a eu que quatre mois entre le coup d’État des 21 et 28 février 2012 et ce nouveau sommet. En 4 mois, nous avons eu droit au Mécanisme européen de stabilité (MES), structure totalement opaque pour les citoyens, le Traité pour la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG), véritable tutelle anti-démocratique qui enlève aux États et donc aux citoyens le pouvoir de choisir leur politique budgétaire.
Tant que les investisseurs (représentant la bourgeoisie multinationale) se préoccupent des sauvetages à court terme, cela justifie l’amélioration de la tension des « marchés ». Mais quand, de façon inéluctable, ils se préoccuperont du long terme, plus dure sera la chute !
Examinons les résultats de ce dernier sommet. On verra que seules les banques spéculatrices et la grande bourgeoisie multinationale ont vu leurs intérêts défendus. La lutte de classe y est menée dans l’intérêt de la grande bourgeoisie multinationale avec le soutien des néolibéraux (on devrait dire des ordo-libéraux) de droite et de gauche.

Politique budgétaire. Il est mis définitivement fin à la souveraineté des peuples pour définir la politique budgétaire. Donc le maintien et la poursuite des politiques austéritaires et anti-sociales et donc de l’accroissement des inégalités sociales. Les spirales dépressives empêchant l’amélioration des finances publiques sont renforcées. Pire, elles s’auto-entretiennent (1)Le Réseau Éducation Populaire (REP, 200 initiatives par an, www.reseaueducationpopulaire.info) est en mesure d’illustrer cela, graphiques à l’appui, dans des conférences sur la triple crise économique, financière et de la dette publique. ! Les dirigeants de chaque État n’auront d’autre possibilité que de se voir dicter la politique budgétaire décidée par la technocratie bruxelloise. Fin de la démocratie républicaine pour les peuples. Et on trouvera bien sûr des néolibéraux de gauche pour dire que nous ne pouvons pas faire autrement.

Pas de créations d’emplois nouveaux. Le chômage va donc augmenter de façon soutenue. Les emplois perdus suite à l’éclatement de la bulle immobilière, à la chute des exportations, de la construction, de l’activité économique, ne seront pas remplacés à court terme et à moyen terme.

François Hollande a capitulé en rase campagne. Il fut élu le 6 mai pour renégocier le TSCG. Le 28 juin, il entérine le TSCG sans une seule modification. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Pacte de croissance. D’abord son montant est inférieur à 1 % du PIB de la zone euro (14 000 milliards d’euros). Ensuite, il est majoritairement constitué de montants déjà programmés (donc pour ces sommes, rien de nouveau). De plus, le déblocage de ces sommes est prévu sur plusieurs années. L’accroissement de l’austérité pour les travailleurs, c’est tout de suite et le déblocage de près de 60 milliards d’euros, c’est pour plus tard.

Union bancaire. Nous avions affaire là à une véritable innovation. Mais qui accouche d’une souris. C’est la Commission européenne qui doit proposer rapidement un mécanisme commun de supervision des banques à l’échelle européenne en impliquant la Banque centrale européenne (BCE). Il n’y a toujours pas de garantie européenne des dépôts ni de fonds bancaire d’urgence européen pour éviter les krachs ou le risque de « bank run », un retrait massif des dépôts dans les pays en crise. Tout cela ne verra le jour au mieux que vers la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.

Aide à l’Italie, à l’Espagne, à l’Irlande, à la Grèce. L’Espagne a eu un traitement de faveur (est-ce que parce que ce pays a gagné l’Euro de football !) par rapport au Portugal, de la Grèce, de l’Italie et de l’Irlande. Leurs dettes vis-à-vis du FESF et du MES qui prendra bientôt le relais ne sont plus prioritaires par rapport aux dettes privées.

Il est acté que l’aide du FESF puis du MES ne se fera que sous condition de l’acceptation du TSCG (capitulation de François Hollande 7 semaines après l’élection).

Licence bancaire du MES. La possibilité pour le MES de se financer auprès de la BCE, c’est niet ! Donc le MES devra pour pratiquer l’effet de levier acheter ses titres sur la marché bancaire et spéculatif !

Mutualisation des dettes. Autre élément de la capitulation de François Hollande. Le débat sur les euro-obligations est renvoyé aux calendes grecques !

Architecture future de la dictature financière de l’Union économique et monétaire. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, a présenté un rapport préparé par la  Commission européenne, le Conseil européen, la zone euro et  la BCE. Ce débat est renvoyé à plus tard. Pourtant, pour établir la future dictature financière (obligatoire pour les agents de la bourgeoisie multinationale pour remplacer la démocratie des peuples !), ce renforcement de la capacité décisionnelle des bureaucrates européens contre la démocratie est une nécessité : il doit être effectué d’ici la fin de l’année faute de quoi le MES entrera en fonctionnement sans ce renforcement du processus de décision politique.

La dette privée augmente sans qu’il y ait une contrepartie en actifs. La chute des prix des actifs se voit prise dans un effet ciseaux avec la hausse de la dette privée.

Pour les pays à industrie faible, le rétablissement de la balance courante impose un renforcement permanent de l’austérité. Sans processus d’industrialisation massive, il n’est pas possible pour des pays européens de prévoir ce rétablissement. Il convient donc pour ces pays d’accroître la pression austéritaire croissante (2)Sur ce point aussi (évolution de la valeur ajoutée industrielle), le Réseau Éducation Populaire est en mesure de présenterr des graphiques explicitant nos propos. . Jusqu’au jour où les travailleurs et les citoyens ne l’accepteront plus.

Premières décisions du gouvernement Ayrault : sans surprise !

Le gouvernement a déroulé les premières décisions découlant des propositions Hollande.
Le gouvernement dit vouloir légiférer, positivement selon nous, sur des sujets de société (droit au mariage et à l’adoption indépendamment du sexe des futurs mariés, etc.). Il va aussi voter l’abrogation de la TVA dite « sociale », l‘instauration d’une contribution exceptionnelle sur l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), l’annulation de l’exonération des heures supplémentaires pour les entreprises de plus de 20 salariés, une taxe de 3 % sur les dividendes versés aux actionnaires, une taxe sur le secteur pétrolier, une contribution des banques, l’élévation du taux de la taxe sur les transactions financières de 0,1 % à 0,2 %, etc. Cela va dans la bonne direction mais reste insuffisant pour combattre la crise avec le soutien des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires. Car refusant un programme de rupture avec le modèle précédent, c’est obligatoirement l’austérité qui va s’abattre sur ces couches sociales.
Déjà, le journal Les Échos s’est fait l’écho de la lettre de cadrage envoyée par le premier ministre aux ministères où celui-ci demande « le maintien en valeur » des dépense salariales des fonctionnaires. Par ailleurs la suppression de 65.000 postes sur 5 ans est toujours prévue dans tous les ministères autres que l’Education, la Justice et l’Intérieur, qui verront eux l’augmentation d’autant. Pour faire tout cela, le gouvernement pense toujours maintenir le gel sarkozien du point d’indice des fonctionnaires, diminuer les primes et indemnités pour tenter de maintenir quelques avancements ! Quant aux salariés du privé, ils ne voient toujours pas d’inflexion à ce qu’ils subissent : augmentation du chômage, baisse des salaires, etc. Belle tension en perspective avec le mouvement syndical revendicatif !

Devenir correspondant du réseau Respublica pour gagner en efficience dans la lutte nouvelle qui se prépare

Depuis plusieurs semaines, les chroniques d’Evariste et l’ensemble des articles de votre journal montrent bien que nous entrons dans une nouvelle séquence politique, avec des conditions nouvelles. Cette nouvelle séquence doit nous conduire à de nouvelles tâches politiques. Et ces tâches politiques sont à répartir entre les différentes organisations selon leur objet social: partis politiques de la gauche de gauche, syndicats revendicatifs, mutuelles solidaires et combattantes et associations de lutte diverses.
Pour notre journal, nous allons continuer à œuvrer dans notre cœur de métier à savoir le décryptage de l’actualité, l’analyse des lignes stratégiques à l’œuvre et l’armement philosophique, culturel, social, économique et politique des citoyens éclairés, des militants et des responsables d’organisations.
Pour cela, le journal Respublica, avec ses 53.000 abonnés, a commencé à se renforcer. Vous avez pu le voir ces dernières semaines et nous allons continuer à la rentrée de septembre. Nous recevons de plus en plus de courriels de nos lecteurs. De plus en plus, les lecteurs de Respublica, souvent membres d’organisations diverses, utilisent dans les réunions qu’ils peuvent organiser les outils et conférenciers du Réseau Éducation Populaire
Dès la rentrée de septembre, le REP pourra offrir une aide diversifiée pour monter des initiatives d’éducation populaire avec :

  1. des conférenciers pour réunions publiques et stages de formation, aussi bien sur les différents sujets culturels, économiques, politiques et sociaux que sur les grands auteurs de la pensée humaine
  2. des animations autour du cinéma, du théâtre, des actions culturelles, des livres grâce aux partenaires du Réseau que nous présenterons.

Voilà où nous en sommes. Nous avons besoin pour soutenir ce développement de mieux nous organiser notamment dans les différentes localités de notre pays, car le développement de notre activité tant dans la recherche de l’information que dans l’organisation d’événements dépendra de plus en plus du lien entre le local et le global. Nous avons donc besoin de correspondants de proximité dans le maximum de localités. Nous vous proposons donc d’intégrer notre réseau de correspondants en contactant evariste@gaucherepublicaine.org.
Nous vous proposerons alors tout un panel de liens : communication électronique, téléphonique y compris par Skype, réunions horizontales de discussion collectives, réunions de formation et d’information pour que vous puissiez démultiplier la diffusion de nos idées communes, etc.
Nous ne sommes forts que par vous. Nous ne nous développerons que par vous.
Mieux nous serons rassemblés, mieux nous œuvrerons pour une information et une éducation populaire refondée en vue d’une transformation culturelle, sociale et politique.
Amitiés et à bientôt.

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Le Réseau Éducation Populaire (REP, 200 initiatives par an, www.reseaueducationpopulaire.info) est en mesure d’illustrer cela, graphiques à l’appui, dans des conférences sur la triple crise économique, financière et de la dette publique.
2 Sur ce point aussi (évolution de la valeur ajoutée industrielle), le Réseau Éducation Populaire est en mesure de présenterr des graphiques explicitant nos propos.