« Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes, avec le temps. » (Samuel Beckett)
Cette citation est une clé contre la désespérance et le fatalisme qui guettent beaucoup de citoyens et de salariés aujourd’hui. Depuis des décennies, les politiques néolibérales contre l’émancipation, communautaristes contre la laïcité, les reculs de l’efficience de la sphère de constitution des libertés (école, services publics, protection sociale), la désindustrialisation, le chômage, la précarité, la pauvreté, etc. s’abattent sur les salariés et les citoyens. Il est difficile de garder le cap. Les résistances les plus efficaces se construisent sur des objectifs locaux de défense de l’emploi, de refus de la fermeture d’un service ou d’un hôpital, etc. C’est comme cela que la résistance perdure dans les couches populaires ouvrières et employées (53 % de la population) et les couches moyennes intermédiaires (24 % de la population). Et ce sont ces couches sociales-là et non les « impatients » des couches moyennes supérieures qui gardent en eux le potentiel de la victoire. De chaque échec, on peut en faire un tremplin si on analyse les causes de l’échec. De chaque victoire, qui ouvre le champ des possibilités, on engrange une nouvelle vérité nous permettant d’aller plus loin. Du lien des résistances avec la démarche de l’éducation populaire, on avance vers l’émancipation, la conscientisation et la puissance d’agir. Cela permet l’émergence des nouvelles pratiques démocratiques du peuple contre le système du gouvernement représentatif cher à Sieyès (qui estimait qu’un peuple n’existe que par sa représentation).
Espérons et persévérons.