L’Association culturelle et scientifique berbère de la ville de Khenchela a organisé, les 21 et 22 mai derniers, un quatrième colloque, sur la Kahina, une reine berbère algérienne, du VIIe siècle, qui avait combattu l’invasion arabo-musulmane.
Selon Tayeb Djellal, président de cette association, créée en 1998, et enseignant d’amazyghe, poète, auteur, journaliste et réalisateur, l’objectif de ce colloque est de rendre hommage à cette aïeule et de la sortir de l’oubli.
Plusieurs conférences ont été données à cette occasion par des professeurs de lycée et d’université, et par un journaliste. C’est ainsi que Saci Abdi a parlé des principales études historiques tant en Orient qu’en Occident sur la vie de la reine Kahina ; Khelifi Laroussi a évoqué la vie de cette rêne ; Saïd Manchar et Noureddine Bergadi sont intervenus pour expliquer la venue des Arabes musulmans en Afrique du Nord ; et Rachid Hamatou a mis en exergue le rôle des médias pour la connaissance de l’histoire antique de l’Algérie, notamment de ses grandes figures tels que la Kahina, Saint-Augustin, Massinissa…
Le colloque a également achevé ses travaux sur un certain nombre de recommandations, qui ont été transmises au ministère algérien de la Culture. Il s’agit entre autres d’introduire l’étude de l’histoire de la Kahina dans les manuels scolaires, de créer un Prix pour la meilleure étude historique et un autre, sur la meilleure production cinématographique, ainsi que d’un centre d’études historiques sur cette personnalité. Les participants à cette rencontre demande aussi l’érection d’une seconde statue de la Kahina, mais à Alger, l’ouverture d’un musée près de la cité de Baghaï, qui fut la capitale de son royaume, lieu situé tout près de la ville de Khenchela, dans les Aurès, dans l’est de l’Algérie, etc.
Les trois précédents colloques ont déjà défriché le terrain, puisqu’ils ont abouti notamment à l’ érection d’une statue de la Kahina et la clôture des ruine de la cité à Baghaï.
La Kahina signifie «la prophétesse », « la prêtresse », « la deveniresse », Mais aussi « sorcière ». Il est cependant possible que ce dernier surnom lui ait été attribué par des historiens arabes de cour, pour la diaboliser. Son véritable prénom est Déhya ou Déhya Tadlut, qui signifie en berbère, la « Belle gazelle ».
Certains lui attribuent une origine chrétienne, voire païenne. Mais l’historien andalous, Ibn Khaldoun, lui attribue une appartenance juive et la relie à la tribu des Djawara.
Elle avait amené ses compatriotes à se soulever une nouvelle fois contre les envahisseurs arabo-musulmans, après la mort de Koceila, autre roi berbère, auprès de qui elle avait commencé à les combattre. Les forces ennemies l’avait fait prisonnière, puis l’avait décapitée.
Les féministes algériennes ne manquent pas une occasion pour se proclamer fièrement, comme les héritières de deux héroïnes, la Kahina et Fatma N’soumer, qui a participé en Kabylie à la lutte (1850-1857) contre les envahisseurs français.