Déclaration politique générale
L’Algérie vit ces derniers jours des moments exceptionnels grâce à la qualification de son équipe nationale de football à la coupe du monde. Cette victoire a permis à la société de se réapproprier les symboles de la nation, de renouer avec des moments de liesse populaire et de communion nationale inoubliables.
Grâce à cette extraordinaire opportunité, l’Algérie et en particulier sa jeunesse a réussi, au grand dam des islamistes, à retrouver un niveau remarquable de convivialité et à reconquérir les espaces de vie désertés pendant deux décennies de terrorisme. Les manifestations populaires qui se sont emparées de tout le territoire national, expriment la volonté farouche d’en découdre avec le marasme ambiant et délivrent un véritable message d’espoir.
L’événement sportif a permis encore une fois de tomber le masque d’un pouvoir essentiellement préoccupé par les considérations politiciennes de sa propre survie . En Égypte, la campagne haineuse sans précédent déclenchée contre l’Algérie ne peut pas cacher le fait que le pouvoir égyptien a instrumentalisé le sport pour tenter de « normaliser » une succession politique au sommet.
Le PLD dénonce tout autant les vaines tentatives de récupération politicienne du pouvoir algérien que les manigances de division de deux peuples frères orchestrées par le pouvoir égyptien. Par de telles attitudes, le pouvoir politique, aussi bien en Algérie qu’en Égypte, démontre qu’il continue de frayer dans les eaux troubles de la manœuvre politicienne et tente de verrouiller l’accès de la société aux vertus de la démocratie en assurant la pérennité de systèmes politiques corrompus et antidémocratiques.
Pendant que la fête, boudée par les islamistes, enflammait tout un peuple, le terrorisme islamiste continue à frapper et à assassiner froidement. De nouvelles tueries ont eu lieu dans la wilaya de Boumerdes (Legata) le 25 novembre 2009. Voilà où conduit la politique de « réconciliation nationale » : un terrorisme, requinqué par le compromis islamo-conservateur, qui ne renonce pas à l’instauration de la « dawla islamiya » [État islamique].
Le PLD s’incline de nouveau devant la mémoire de toutes les victimes du terrorisme (forces de l’ordre, patriotes, militaires, gendarmes, citoyens), et présente aux familles ses sincères condoléances et les assure de sa plus totale solidarité. La déclaration tonitruante de M. Zerhouni , ministre algérien de l’Intérieur, selon laquelle : « Il faut s’attaquer à la matrice idéologique du terrorisme » faite à l’occasion de la 14e conférence des ministres de l’intérieur des pays de la Méditerranée sur la sécurité sonne comme un aveu d’échec face à l’islamisme politique.
Le pouvoir porte une lourde responsabilité devant la société puisqu’il reconnaît avoir fait fausse route. A aucun moment, il n’a considéré que le combat contre l’islamisme est une lutte éminemment politique qui ne saurait s’accommoder d’aucun compromis avec les courants islamistes, y compris avec ceux qui se prétendent modérés. Il n’a jamais admis aussi que cette bataille doit se mener simultanément sur les tous les fronts : sécuritaire, idéologique, économique et social sans qu’aucun de ces segments ne soit sous-estimé.
Au lieu de travailler au rassemblement de toutes les forces républicaines acquises à la modernité et la démocratie, le pouvoir s’est refusé de voir l’avenir en promulguant la loi sur la « Réconciliation Nationale », véritable acte de trahison. Au plan social, la situation est explosive.
Le pouvoir fait feu de tout bois pour faire face à un mouvement social qu’il n’arrive pas à endiguer et confirme son incapacité à mettre les réserves du Trésor pourtant colossales au service du développement du pays et les revendications légitimes des travailleurs.
Aujourd’hui, les secteurs de la Santé Publique, [de l’enseignement ] du Secondaire et du Supérieur sont paralysés par des grèves des travailleurs. Le PLD salue les premières victoires des syndicats autonomes des enseignants du secondaire.
Cependant, la lutte doit continuer pour la satisfaction des revendications des praticiens de la santé publique, des enseignants des lycées et des universités ainsi que celle de tous les autres secteurs sociaux économiques. L’unique réponse à ce pouvoir sourd aux revendications des travailleurs est la mobilisation la plus large comme viennent de le démontrer avec force les enseignants. Le PLD se joint à l’élan de solidarité des ligues, organisations nationales et personnalités avec les journalistes tunisiens emprisonnés, dont Taoufik Ben-Brik, et dénonce les entraves des autorités tunisiennes au préjudice du collectif d’avocats dont Maître Hocine Zehouane empêchés arbitrairement d’en assurer la défense. Le PLD appelle de nouveau les forces républicaines à transcender leurs divergences pour se rassembler dans le respect de leur diversité en vue de consacrer tous leurs efforts à la construction d’une Algérie républicaine, démocratique, sociale et laïque.
Alger le 28 novembre 2009, P/ LE BUREAU NATIONAL PROVISOIRE DU PLD.