Réaction à l’article d’Attac : L’euro dans les mains du FMI : une rupture historique.
« Je vous parle d’un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître »
C. Aznavour
Ce temps où ATTAC osait souligner des évidences historiques telles que :
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les USA dominaient totalement la finance mondiale, tous les autres États étaient ses débiteurs, toutes leurs banques étaient débitrices des banques US.
Les États et classes dirigeantes étaient discrédités par la collaboration avec l’Allemagne, les caisses des banques et assurances vidées, l’agitation sociale montait avec la crainte d’une reprise de l’avancée de l’armée rouge vers l’ouest.
Pour que les banques US soient remboursées, il fallait remettre l’Europe au travail. L’état US a alors garanti les crédits de ses banques en Europe ( plans « Marshal ») en échange de nombreuses pertes de souveraineté et de contrôle des États européens, à commencer par celles de la Grande-Bretagne au profit de la finance et de l’état américains. Le contrôle financier de ces derniers resta total et assorti de quelques prébendes à l’URSS pour s’en assurer la neutralité.
Rappelons qu’un député et dirigeant important de la SFIO, Daniel Mayer, en a été exclu en 1954 pour refus de cette influence US.
La reconstruction économique et industrielle de l’Europe des deux côtés du rideau de fer a été très rapide et très profitable dans le cadre de frontières nationales. Mais c’est un songe creux que de croire que le contrôle financier des USA ait été, par miracle, allégé.
Au niveau transnational et interbancaire, il fut promoteur d’une disparition des barrières nationales de tous types et pour une concurrence accrue entre les entreprises et les états pour accroître les marges financières, dans un processus aboutissant à l’Union Européenne et, dès 1971, à la rupture imposée des liens souverains entre banques d’État et Trésors, à l’indépendance de ces Banques et de la BCE par rapport aux États et à l’obligation par la BCE d’acheter ou de vendre des Dollars en fonction des besoins des USA… aux seuls risques des États européens.
FMI et Banque Mondiale coordonnent et policent encore les crédits internationaux. Pensons à l’Islande, aux pays baltes, à la Roumanie et à la Grèce et demain, à la Grande-Bretagne et aux « pays du Club Med » ou « PIGS ».
Qu’ATTAC oublie ces évidences qui furent son cœur de doctrine ne dévalorise qu’ATTAC, pas le dollar.
De même, comment oublier le rôle financier, industriel et… touristique dominant de l’Allemagne dans les Balkans ? Qui a financé l’armée grecque, le tourisme et les Jeux olympiques grecs ? Les banques allemandes en concurrence victorieuse avec beaucoup d’entreprises et de banques françaises.
La dissimulation des déficits grecs et leur « titrisation » par Goldman Sachs étaient choses publiques !
L’indignation de « l’Allemagne d’en haut » n’a qu’un but de propagande vis a vis de « l’Allemagne d’en bas » : « Allemands, serrez vous la ceinture ! ».
Dans l’accord grec, le FMI n’est là que pour garantir les crédits de Goldman Sachs et éviter que la finance européenne ne tire profit de ces nouveaux crédits.
Enfin, « taxer » la spéculation internationale n’est qu’un songe creux… surtout au plan international.
À ATTAC oublieux du référendum de 2005 en France et de celui de 2010 en Islande, je rappelle qu’actuellement, mais pour combien de temps encore et pour les plus grands, seuls les États nationaux pourraient disposer des moyens de contrôle du crédit et de l’émission monétaire, mais au prix de la violation des règles de la BCE et de l’UE, mais surtout de celles du FMI et de l’OMC.
Tout le reste n’est que bavardages inadaptés à une période de « guerre » économique et sociale qui s’ouvre en Europe. La haute finance veut financer les milliards de milliards de dollars partis en fumée en ayant un accès libre et non démocratiquement faussé au produit de l’impôt et aux fonds sociaux des états européens.
Eux, y-en-a vouloir nos sous ! Our money, now !
Alors, aux armes citoyens et épargnants !