C’est pas que (texte envoyé par Jacqueline Merville le 28 mai 2014)
C’est pas que. Encore.
Cendres dessus, dessous, pas vues, pas, en entier ce rien su revenu.
Ça recommence.
Cette langue comme ça. Pas interdite.
Ce fut comme ça aussi avant.
Nous,
du végétal autour des mots pas rassurés.
Nos cœurs en rouge, peur dis-tu.
Ça. Encore.
Quoi nous rassure ?
Pas vraiment nous rassure.
C’est pas que.
A nouveau ici, là, ici,
langue noirâtre remonte de l’Est, du Nord, d’Allemagne et de France
L’herbe des langues attend. Le pire.
Du pire, on le tait sans bouger, pas bouger non plus c’est du pire.
Mémoires des cendres des fumées sous les prés.
Les âmes brûlées nous regardent.
Ce signe au bord des forêts, l’entends-tu ?
Plantes dedans nos bouches
sans le crier. Mémoire, où ?
Faire quoi ne savons plus?
C’est le joli mois de mai
tout le long du pré
avec les bords du pré jetant l’ombre du sang sous le ciel des prés,
et de ce sang revient, des haies de ça
écrites à la haine, à la pelle
partout chez nous
têtes raides
devant la tête blonde
toujours de ça la foule mange.
Nos âmes battues, ce pleuroir au milieu du pré se souvenant.
Quoi pleure et avec qui sous l’arbre tellement vert du joli mois de mai ?
C’est ici-là-ici, si précis pour faire ça recommence.
C’est. De l’impossible revenu.
Jamais plus. Et revenu.
Vertes étaient les ombres juste après les crémations.
Sa torche est au milieu du pré. Pas morte la nazie. Pas interdite.
Millions de nuages d’âmes regardent ce qui est. Revenu.
Les lèvres des âmes mortes
les entendons-nous faire ce vent qui pleure au bout du pré ?
C’est fini le joli mois de mai.