Après Paris, c’est au tour de Bruxelles de vivre l’épouvante créée par le total-terrorisme islamiste en action. La guerre injuste et ignoble menée par Daech aux prolétariats européens continue.
Non, le djihadisme n’est pas causé par « nos guerres ». Indécence de ce déplacement de responsabilité. Voyageurs de Zaventem, travailleurs coincés dans le métro de Maelbeek, foules de toutes les capitales, nous ne sommes pas responsables de leurs agissements ignobles : nous sommes des victimes, point à la ligne. Les fous de Dieu sont en guerre contre ce que nous sommes, pas contre ce que nous faisons. C’est pourquoi ils tuent partout, là où ils le peuvent, du Moyen-Orient aux villes européennes, et sans aucun égard puisqu’à leurs yeux, nous sommes tous et définitivement coupables.
Cette force immonde est en marche. Elle ne sera pas arrêtée, nous le savons, par des pétitions de principe. Contre elle, il faut des principes et des armes.
Il est impératif de lutter sur tous les fronts ouverts par ce monstre politico-religieux : militaire, policier, juridique, judiciaire, éducatif, social, politique et symbolique. Aucun terrain n’est à négliger. Oui, sécurité et liberté doivent être combinées. Pour de vrai, pas pour les opposer sans cesse. Profiter du terrorisme pour avancer les pions d’un changement de régime, au profit d’une société fermée laissant la bride sur le cou aux services policiers, est inepte et dangereux. Mais tenir un discours exclusivement centré sur la défense des libertés, tout en étrillant soigneusement tous les dispositifs de sécurité anti-terroriste au fur et à mesure qu’ils sont élaborés, ce n’est pas tenir l’équilibre : c’est pencher du côté de l’angélisme. Et dans la période actuelle tout angélisme est une capitulation qui ne dit pas son nom.
Les attentats de Bruxelles, comme ceux de Paris il y a quatre mois, sont des attaques dévastatrices contre le droit, contre nos libertés, nos modes de vie. Les plus graves depuis la Deuxième guerre mondiale. Le danger est immense et inédit. Alors contre ça, oui, il est urgent de se mobiliser. Mais pas seulement l’Etat : les foules, la société civile, le peuple.
La démocratie pluraliste, celle qui existe en Belgique comme en France, doit être sauvée, et pour l’être, elle doit être défendue. Disons-le avec clarté, avec détermination, sans tourner autour du pot avec des formules alambiquées qui donnent à croire que la terreur reculera avec des déclarations bêtifiantes d’amour. Bien sûr, il faut en même temps comprendre, pleurer et agir. Agir pour détruire Daech, là, tout de suite, s’en donner tous les moyens adaptés à la menace. Et sans croire qu’en changeant de régime, de politique ou de valeurs nous les ramènerions à la raison.
Cette démocratie est imparfaite, certes. Mais toutes nos convivialités, nos libertés, nos droits à l’erreur et la possibilité de leur correction au fil des débats et des luttes… tous ces trésors sont logés là-dedans. C’est pourquoi nous devons assurer la défense sécuritaire de cette démocratie. La préserver, ne serait-ce que pour avoir encore la possibilité de l’améliorer. Car comme Henri Bergson l’avait écrit un jour : « pour que la société progresse, encore faut-il qu’elle subsiste ».