Mise au point du Réseau Féministe « Ruptures », concernant le déroulement du rassemblement du Collectif Vérité et Justice pour la commémoration des massacres du « 17 octobre 1961 »
Le Réseau Féministe « Ruptures », signataire de l’Appel du Collectif 17 octobre 1961 Vérité et Justice depuis plusieurs années, a commémoré cette année encore, sur le pont St Michel à Paris, le 17 octobre 2009, l’assassinat par la police française de centaines d’Algériens venus manifester pacifiquement le 17 octobre 1961.
Comme cela était prévu par les organisateurs, Monique Dental, en tant que fondatrice et animatrice de l’association devait intervenir pour rappeler le rôle des femmes algériennes pendant ces terribles heures. Après les trois premières interventions de Mehdi Lallaoui, de représentants du MRAP et de la LDH écoutées dans le calme, alors que Monique Dental venait de commencer la lecture de la déclaration, elle a d’abord été brutalement interrompue par les Indigènes de la République et d’autres personnes. Ensuite, sa voix a été entièrement couverte par un chant diffusé par la sono dont cette association s’est emparée.
Cette censure brutale d’une parole de femme militante évoquant d’autres femmes résistantes, cette attitude liberticide, voire terrorisante ont eu pour résultat de saccager la cérémonie et de bafouer les raisons pour lesquelles nous nous réunissons depuis de nombreuses années. Elles nous interrogent sur les motivations réelles de la présence de cette association qui n’était pas signataire de l’Appel du Collectif 17 octobre 1961 Vérité et Justice.
Nous condamnons ces pratiques inquiétantes qui instrumentalisent la mémoire des victimes algériennes du 17 octobre 1961. Depuis de nombreuses années, nous avons su nous rassembler dans l’unité et la dignité et nous entendons continuer dans cet esprit jusqu’à ce que l’Etat français satisfasse nos demandes.