De la multiplication des jobs à la con

Il y a cinq ans, dans un court articlei paru dans une revue américaine assez confidentielle, l’anthropologue américain David Graeber présentait son concept de « bullshit jobs » (la traduction française « job à la con » est euphémisante, il s’agit littéralement d’« emplois merdiques »). Partant du postulat que le progrès technologique aurait nous libérer du travail – comme l’avait supposé John Maynard Keynes pour la fin du siècle dernier, prédisant pour les pays avancés une durée hebdomadaire du travail de 15 heures –, David Graeber se demandait pourquoi la durée du travail a -au contraire- eu tendance à s’accroître. Il apparaît que beaucoup de personnes s’ennuient au bureau : elles se perdent sur la toile ou regardent des séries télévisées et ne travaillent de manière effective que quinze heures par semaine. Ce qui est paradoxal, relevait-il, c’est que cette situation se produise dans un système capitaliste où la compétition est censée éliminer les emplois superflus. Pourtant, il semble bien que des emplois sans intérêt soient inventés, comme pour tenir occupée une partie de la population ; ces emplois se trouvant avant tout dans les secteurs des services et les administrations. David Graeber connaît bien ces secteurs puisqu’il a consacré une étude à l’emprise de la bureaucratie dans les sociétés contemporainesii. Comme exemple, il citait l’un de ses amis, un musicien devenu avocat d’affaire qui déclarait que son travail n’avait aucun sens, n’était pas utile au monde et ne devrait même pas exister.

Cette intuition de David Graeber selon laquelle il existerait des emplois inutiles a rencontré d’emblée un écho considérable : en seulement deux semaines, l’article fut traduit en douze langues et de nombreux témoignages vinrent étayer cette hypothèse.

Extraits dans la presse française : « Il peut m’arriver de faire des semaines à zéro heure de travail effectif. Je ne travaille pas, je m’occupe », confesse une jeune contractuelleiii3 dans la fonction publique qui ajoute à quel point cette situation l’affecte : « Psychologiquement, je suis à bout. Un dimanche soir, j’ai vu que j’avais zéro mail pour le lendemain. Je me suis mise à pleurer. Merde, je n’ai pas fait six ans d’études pour ça. N’importe qui peut me remplacer en dix minutes. Le déclassement est violent. » L’une des caractéristiques principales de ces jobs à la con est qu’ils sont occupés par des salariés qui ont fait des études supérieures et qui ont un salaire plutôt correct, voire assez élevé. Un autre signe distinctif de ces emplois est leur intitulé à rallonge ; il faut à leur détenteur une phrase ou davantage pour expliciter ce à quoi ils consacrent leur journée, comme le montre Paul Douard, employé dans une agence de communication après avoir fait des études dans le commerce (emploi qu’il a quitté depuis pour le journalisme) :« Je ne travaillais que sur des choses dont je ne voyais jamais la fin, j’étais perdu au milieu de la chaîne de production, et j’avais un vrai sentiment de rejet de la part de mes proches quand on me demandait ce que je faisais, je finissais par capituler et dire “tu as raison, je ne comprends même pas ce que je fais”iv4. »

À partir d’autres témoignages qu’il a reçus, David Graeber a pu affiner son idée et présenter une typologie des « métiers à la con » dans un ouvrage qu’il vient de faire paraître : Bullshit Jobsv. Après avoir donné une définition générale du « métier à la con » (« Une forme d’emploi rémunérée qui est si inutile, superflue ou néfaste, que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu’il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat, de faire croire qu’il n’en est rien. »), il en distingue cinq catégories.

On trouve d’abord « le larbin », soit un employé qui travaille pour quelqu’un qui veut se sentir important et donc engage une ou plusieurs personnes sous ses ordres, sans qu’il y ait nécessairement suffisamment de tâches à déléguer. Voici une illustration de ce type de cas : « Dans mon ancien taf, j’avais expliqué à mon boss que je me faisais chier, que j’étais sur Facebook alors que je ne passais déjà que quatre heures par jour là-bas. Mais il ne voulait pas me virer parce que s’il me virait, ça voulait dire qu’il n’avait pas besoin de moi. Et s’il disait à son boss à lui que je me faisais chier, ça voulait dire qu’il avait échoué, donc il préférait lui cacher le fait que je ne travaillais pas pour garder la même taille d’équipe. Parce qu’avoir une grosse équipe, ça lui permettait de récupérer des projets en interne et de rester là, tranquille, avec son poste, ses horaires pépères et son gros salaire.vi »

Il y a également le « porte-flingue », c’est-à-dire une personne dont le travail a de la substance, mais qui est au service d’une industrie que l’on peut considérer comme néfaste. Les exemples sont légions : ce sont les lobbyistes, les consultants, les avocats d’affaire, les banquiers ou encore ceux qui travaillent dans l’armement ou la publicité.

Il y a ensuite le « rafistoleur » qui est là pour résoudre un problème qui ne devrait pas exister si l’organisation du travail était efficace (en somme il rattrape l’erreur de quelqu’un d’autre).

La quatrième catégorie est celle du « cocheur de case », quelqu’un qui s’occupe de justifier le travail des organisations en faisant des rapports et en réunissant des indicateurs. En effet, la rationalisation du travail dans le système capitaliste suppose de justifier en permanence les coûts, ce qui rajoute des couches de procédures.Ces derniers temps, cette maladie du « reporting » touche particulièrement les métiers où l’on prend soin des gens (comme les personnels de santé), les enseignantsaussi, alors que les résultats de leur travail s’avère difficilement quantifiable. Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, confie ainsi au Monde : « Même nous, les chercheurs, on passe plus de temps à remplir des formulaires, à se conformer à des procédures, à s’envoyer des e-mails dans tous les sens pour prendre des décisions, qu’à vraiment faire de la recherche.vii ».

Enfin, une dernière catégorie regroupe les « petits chefs » : ceux qui surveillent leurs subordonnés et distribuent les tâches.

Qu’importe la catégorie occupée, ceux qui les détiennent expriment leur malaise et leur souffrance au travail, montrant ainsi, contrairement à une idée assez répandue, qu’il n’est pas idéal d’être « payé à ne rien faire ». À ce sujet, David Graeber explique à partir des travaux du psychologue allemand Karl Groos que l’humain a besoin de sentir qu’il exerce une influence sur le monde. Or, de plus en plus de postes exigent un niveau d’abstraction tel qu’il devient difficile pour le salarié d’avoir le sentiment que son action a un réel impact. Cette prolifération d’emplois vidés d’utilité devrait interroger les gouvernants, mais dans les discours sur le travail, la question de l’utilité sociale des emplois n’est jamais posée. Ce qui compte, c’est créer toujours plus d’emplois pour revenir… au plein emploi. Dans son analyse de la situation, l’anthropologue anarchiste souligne que le discours politique sur l’idée du travail a des racines théologiques profondes : c’est par le travail que l’homme rachète son péché originel. Par conséquent, les temps de loisir et l’oisiveté sont considérés comme suspects : d’où une réticence tenace à réduire la durée du travail. Quant aux causes qui entraînent le développement de ces emplois inutiles, David Graeber estime que le capitalisme a muté ou est entré dans une nouvelle ère qu’on pourrait appeler « féodalité managériale » et que nous sommes désormais dans une économie qui repose sur les secteurs FIRE (Finance, Insurance/assurance, Real Estate/immobilier) : une grande partie des profits provient des « rentes régulées » de ces secteurs, au détriment des secteurs de production habituels. Or, dans cette économie de rente, fondée sur la gestion de dettes, il s’agit de s’emparer des biens d’autrui, un peu à la manière des seigneurs féodaux, ce qui expliquerait cette multiplication de strates d’employés qui forme de nouvelles structures pyramidales.

En France, plusieurs journalistes ont récemment fait des recherches pour étayer ce concept de « bullshit jobs ». Il y a d’une part les journalistes Julien Byrgo et Olivier Cyran, qui dans leur ouvrage Boulots de merde. Du cireur au trader. Enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiersviii ont voulu montrer que le concept de « boulot de merde » pouvait tout aussi bien s’appliquer à des personnes dont le travail est utile mais rendu « merdique » par des conditions désastreuses, mais aussi, d’autre part, Jean-Laurent Cassely, qui développe dans son essai La révolte des premiers de la casse. Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbainesix ce qu’on pourrait appeler « l’étape d’après » : la reconversion des cadres et professions intellectuelles supérieures vers des métiers manuels.

Dans le premier ouvrage, Byrgo et Cyran, qui se décrivent eux-mêmes comme précaires (ils sont pigistes) partent du sentiment que bon nombre de gens exercent des emplois qu’ils aiment et qu’il savent faire, mais qu’ils peuvent qualifier de boulots de merde en raison de l’environnement dans lequel il est effectué : statuts précaires (contrats courts, autoentrepreneuriat forcé, travail non déclaré), paies misérables, hiérarchie inhumaine, procédures stupides, etc. Ainsi, les boulots de merde se retrouveraient partout (dans tous les secteurs), mais à d’autres niveaux hiérarchiques que ceux décrits plus haut. Pour les auteurs, le ressenti des salariés est bien sûr à prendre en compte, mais il s’agit aussi de trouver des critères objectifs permettant de cerner ce qu’est un boulot de merde : « certains de ces critères sautent aux yeux : la rémunération rachitique, la précarité, les contrats dégradés ou inexistants, la dureté de la tâche, l’isolement, l’entrave aux droits syndicaux, les discriminations (en fonction notamment de la couleur de la peau), le despotisme patronal ou managérial, le non-respect de la dignité humaine ». Ils trouvent en effet le nombre d’articles de presse consacrés aux bullshit jobs – selon la définition de David Graeber- démesuré comparé à la souffrance de nombreux salariés « ordinaires » et regrettent que l’utilité d’un emploi ne soit pas défini plus scientifiquement. À ce propos, ils citent une enquête de chercheuses britanniques (Eillis Lawlor, Helen Kersley et Susan Steedx) qui se sont servies de la méthode du retour social sur investissement pour mesurer la valeur d’un métier,c’est-à-dire suivant les effets positifs ou négatifs sur la collectivité que ce dernier entraîne. Par exemple, selon leurs calculs, une agente du nettoyage en milieu hospitalier produit 10 livres sterling de valeur sociale pour chaque livre absorbé par son salaire (6,8 livres de l’heure). À l’inverse, un publicitaire détruit 11,5 livres pour chaque livre gagné. Il apparaît donc que des métiers socialement utiles sont totalement sous-payés, quand d’autres néfastes sont bien rémunérés. Ce délabrement des métiers à forte valeur sociale s’observe depuis plusieurs années, rendant des professions passionnantes invivables.

Cet essai a le mérite de rappeler cette réalité, qui n’est peut-être pas assez visible ou mise en avant. Les témoignages recueillis sont percutants ; certains montrent de nouvelles formes d’exploitation : service civique (on apprend notamment que des jeunes payés 607 euros par mois s’occupent de faire l’accueil ou de dispenser des formations à Pôle emploi) ou livreurs à vélo, d’autres témoignages donnent à voir des domaines ignorés (la distribution de prospectus publicitaires ou le contrôle aux frontières à Calais sous-traité à des entreprises privées), d’autres encore mettent en lumière les conséquences des rationalisations menées à marche forcée avec de nouvelles méthodes de management (CHU de Toulouse, bureau de Poste). Les auteurs ont fort utilement entrepris une riche compilation et leur ton non académique est souvent plaisant, même si les jugements moraux (bien que leur indignation soit légitime) ont tendance à alourdir le propos.

Jean-Laurent Cassely, quant à lui, fait preuve dans son enquête d’une rigueur académique très appréciable : outre les nombreuses références très intéressantes qu’il cite, il donne dans son essai une vision très complète du phénomène qu’il étudie.

Ces dernières années, les médias se sont montrés très friands des changements de carrière surprenants ; c’est la belle histoire du banquier devenu fromagerxi ou du cadre commercial qui a quitté la mode pour passer un CAP boulangeriexii, à tel point que Le Monde a même lancé il y a deux ans un appel à témoignage pour rendre compte de ce nouveau paradigme : « Pour les jeunes diplômés, la tentation des métiers manuels » (Marine Miller, 17/10/2016). Si ce dernier est peut-être amplifié par la loupe des journalistes, il n’en reste pas moins que l’augmentation de ces reconversions à rebours est bien quantifiable, comme le montrent les chiffres réunis par Jean-Laurent Cassely. Le journaliste ajoute que, comme dans bien d’autres domaines, les États-Unis sont les pionniers de ces reconversions urbaines avec une figure de proue, Matthew B. Crawford, un brillant universitaire employé dans un think-tank qui a tout quitté pour ouvrir un atelier de réparation de moto. Son Éloge du carburateur, sous-titré Essai sur le sens et la valeur du travail (traduit en français et publié aux éditions La Découverte en 2010), pourrait être considéré comme la Bible de ces nouveaux artisans. En France, le « syndrome de la chambre d’hôte »xiii constitue sans doute les prémices de ces nouvelles reconversions, à la différence que ce dernier concernait des cadres accomplis, avec une carrière bien installée. Il s’avère aujourd’hui que la nouvelle génération est dégoûtée de plus en plus tôt du monde du travail : à peine sortis d’école de commerce ou d’ingénieur, après une première expérience professionnelle, nombre d’entre eux pensent déjà à se réorienter. Pour expliquer ce désenchantement des métiers autrefois convoités, Jean-Laurent Cassely revient bien entendu sur le concept de bullshit jobs de David Graber pour lequel il décline cinq causes : la mondialisation, la bureaucratisation, la financiarisation, la numérisation et la quantification. Il y adjoint en outre des réflexions pertinentes sur le déclassement des cadres et l’augmentation des « intellos précaires » consécutifs à la massification de l’accès à l’enseignement supérieur. En effet, le nombre de masters délivrés en France a doublé entre 2001 et 2011, alors que la hausse des emplois qualifiés n’a pas été à la hauteur. Résultat, 38 % des diplômés d’un master de l’université en 2010 peuvent être considérés comme « déclassés » trois ans plus tard, car n’occupant pas un emploi cadrexiv. Ainsi, la tentation est forte, alors que ni un bon diplôme ni une situation stable ne garantissent plus l’épanouissement, de changer brusquement de profession pour se tourner vers une activité plus « concrète ». Comme le souligne l’auteur, ces changements de carrière ne se font pas qu’à l’avantage des professions manuelles, les « artisans du contact », comme ils les appellent (professeurs de yoga, coach, enseignants…), ont également la cote. Ainsi, il y a deux ans, une journaliste connue du Financial Times, Lucy Kellaway, annonçait dans sa dernière chronique sa démission, ainsi que son intention de devenir professeur de mathématiques et de créer une fondation (NowTeach) pour aider des personnes avec un profil similaire à devenir enseignant dans des écoles publiques en difficulté. Son appel a reçu un millier de réponses qui ont abouti à 47 candidats (dont un trader, un diplomate, un ingénieur télécoms, des avocats, consultants et ingénieurs), lesquels ont commencé effectivement à enseigner à la rentrée 2017xv. En France, l’Éducation nationale a créé spécialement des groupes de travail pour ces enseignants issus d’autres métiers, preuve que cette tendance se confirme.

Le journaliste a cependant choisi de se concentrer sur la face la plus visible du phénomène : les reconversions vers les métiers de bouche (brasseurs, restaurateurs, fromagers, etc.). Il étudie le lien entre ces vocations et les mutations de l’urbanisme (dont la « gentrification ») et décrypte avec beaucoup de finesse la manière dont ces diplômés se saisissent de ces produits : marketing marqué par la mise en avant de l’authenticité et d’un retour à des valeurs « traditionnelles », récit biographique de l’artisan qui devient une marque en soi, « esthétisation de produits banals », montée en gamme, etc. Ces nouveaux codes s’insinuent aujourd’hui dans les décorations des commerces à la mode : murs laissés nus façon « brute », mobilier ancienxvi…Si l’on peut se réjouir du fait que certains projets aboutissent à des commerces plus « responsables » (production artisanales, souvent en agriculture biologique), il ne faut pas se leurrer : ces convertis visent une clientèle qui leur ressemble, leurs anciens collègues avec la paie adéquate pour s’offrir des marchandises de qualité. Ainsi, on assiste peut-être au commencement d’une nouvelle forme d’économie, le « capitalisme hipster »xvii. L’hypothèse finale de Jean-Laurent Cassely est que ces néo-artisans constituent une nouvelle classe sociale qu’il nomme « bourgeoisie de proximité » qui se distingue par son « capital de proximité », autrement dit le fait d’être en contact direct avec la matière et d’être reconnu dans un territoire précis.

Finalement, il semble bien qu’il y ait une dégradation générale du monde du travail qui se soit étendue aux fonctions censées être « dirigeantes ». Pour les jeunes générations, les bullshit jobs sont une réalité déjà bien intégrée qui a même ses représentations artistiques (par exemple Les particules élémentaires de Michel Houellebecq ou la série The Office) et qui conduit un grand nombre de jeunes diplômés soit à effectivement se reconvertir, soit – c’est devenu monnaie courante – à prendre une année sabbatique pour voyager. Une partie de ceux qui devaient faire partie des « gagnants du système » se retrouvent aujourd’hui aux côtés des perdants. Ce constat sombre sur le monde du travail tel qu’il résulte du modèle économique capitaliste, couplé à l’urgence écologique, doit nous amener à repenser en profondeur notre rapport au travail qui ne doit plus être fondé sur la simple création de richesse. Il nous faut également reconsidérer le temps libre (vecteur de lien social et source d’activités profitables à la collectivité) et mieux prendre en compte l’utilité des métiers pour notre société. Certains, philosophes ou idéalistes, tendent déjà d’imaginer à quoi ressemblerait cet autre système qui permettrait de ne plus perdre le sens de sa vie à la gagner.

 

i « On the Phenomenon of Bullshit Jobs: A Work Rant », David Graeber, Strike! Magazine, 13/08/2013 (disponible en ligne).

ii Bureaucratie, David Graeber, Les liens qui libèrent, 2015, 300 p.

iii Témoignage recueilli par L’Obs pour le dossier « J’ai un job à con: neuf salariés racontent leur boulot vide de sens », 18/04/2016 (disponible en ligne).

iv Interrogé par Lorraine de Foucher dans « Absurdes et vides de sens : ces jobs d’enfers », Le Monde, 22/04/2016.

v Sorti en septembre 2018 aux éditions Les liens qui libèrent, 416 pages.

vi Témoignage de Simon, 29 ans, consultant « Scrum master » dans une grande entreprise de télécoms, recueilli pour l’article « Plus d’un tiers des gens estiment que leur boulot ne sert à rien », Anthony Mansuy, Society n°90, septembre 2018.

vii Interrogée par Lorraine de Foucher dans « Absurdes et vides de sens : ces jobs d’enfers », Le Monde, 22/04/2016.

viii Publié aux éditions La Découverte en 2016, 272 pages.

ix Arkhé éditions, 2017, 183 pages.

x Pour en savoir plus : « A bit rich. Calculating the real value to society of different professions », New Economic Foundation, 2009.

xi Clément Brossault, ex-contrôleur de gestion à la Société générale, qui a quitté la banque lors du plan de licenciement consécutif à l’affaire Kerviel et a ouvert une fromagerie (Fromagerie Goncourt, 75011), voir « Le banquier devenu fromager », JP Géné, Le Monde, 20/04/2016 (disponible en ligne).

xii Christophe Vasseur propriétaire de la boulangerie Du pain et des idées, déjà cité dans Du pain et de la sauce tomate (http://www.gaucherepublicaine.org/consommation-pouvoir-d-achat/du-pain-et-de-la-sauce-tomate-comment-un-aliment-raconte-une-societe/7401865).

xiii « Changer de vie, le syndrome de la chambre d’hôte », Héloïse Lhérété, Sciences humaines, mai 2008.

xiv « Déclassement et chômage : une dégradation pour les plus diplômés ? État des lieux de 2007 à 2010 », Philippe Lemistre, Céreq Net. Doc n°123, 2014.

xv Au Royaume-Uni, des cadres sup apprennent à devenir profs »,Guillemette Faure, Le Monde, 29/10/2018.

xvi À ce sujet, lire : « Le brooklynisme tardif ou le stade hipster du capitalisme », Jean-Laurent Cassely, Slate, 27/11/2018.

xvii Pour aller plus loin : Hipster Business Models: How to make a living in the modern world, Zachary Crockett, Priceonomics, 2014 (non traduit en français).