Chaque aventure éditoriale procède d’une ambition ; dès le début celle de ReSpublica était de l’ordre du politique, je vais m’en expliquer.
Ce journal appelle d’abord à refuser d’être une poussière sur la table des débats, jusqu’au prochain rendez-vous électoral. A réfléchir avant d’apporter son bulletin de vote à ceux qui feront « bon » usage de notre mélancolie et de notre nausée. A ne pas céder à la tentation de l’abstention qui gagne tant de nos concitoyens.
Pour tous ceux qui ne veulent plus être balayés d’un revers de parole, il est nécessaire de lire et échanger des opinions mais également de partager nos inquiétudes sur les promesses des politiques.
Car les années de la Présidence précédente et les premiers mois de l’actuelle nous appellent à être vigilants à l’égard de toutes les propositions de campagne… C’est pourquoi nous refusons les reculades, les temporisations pour créer du débat alors qu’il n’en était pas besoin, et alors même que la capitulation en rase campagne devant les diktats européens a été immédiate…
Mais nous ne saurions nous contenter de la critique : face aux pudeurs de « l’économiquement correct » et du « politiquement acceptable », utilisons ReSpublica comme un laboratoire d’idées et non comme une arène d’affrontements partisans. La laïcité dont nous aimons tant traiter, c’est le refus des dogmes. L’esprit républicain qui nous anime, c’est la défense de principes acquis mais aussi l’ouverture aux utopies. C’est parfois donner un contenu nouveau aux mots anciens, ainsi de la notion de progrès, trop souvent invoquée en ignorant tous ceux laissés au bord de la route.
Ce lieu de débats et de rencontres qu’est notre journal – ouvert à tous ceux qui veulent bien l’alimenter – est situé dans une France d’ici et maintenant en proie à la montée des inégalités et à des souffrances nouvelles, au sein d’un monde qui bascule.
Si le monde des idées est utile à chacun pour affirmer sa pensée, il l’est aussi à tous.
Le projet collectif permet de regarder au-delà de son horizon personnel et d’explorer l’avenir de l’Humain sans segmentation. Mais il prend sens et efficacité dans sa diffusion au-delà du cercle des bonnes volontés « éclairées ».
Lorsque nous posons la nécessité de l’éducation populaire en complément de nos analyses – qui ne parviennent pas toujours à ceux par lesquels nous voudrions être lus -, c’est précisément parce que nous venons puiser dans le débat d’idées les outils que ceux-ci pourront prendre en mains pour analyser et donc changer leur situation.
Ainsi, amis qui nous lisez, amis qui ne nous lisez pas, souhaitons avec l’équipe de rédaction de ReSpublica d’agrandir notre cercle et de garder en 2013 le cap de ces quelque 700 numéros (déjà !).
Avec vous, en toute amitié.