Elections au Brésil : le Grand Oubli des grands médias

A en croire les grands organes écrits et visuels de prêt-à-penser médiatique, Dilma Rousseff, la candidate du PT brésilien aurait subi une quasi « défaite » en ne faisant que frôler la majorité absolue à la présidentielle avec 46,9% des votes contre ses adversaires « sociaux-démocrates» 32,6 % et « écologiste » (19,3%).
Mais il y a « pire » encore et c’est peut être pour cela que ces grands médias vous le cachent, ce même Parti des Travailleurs aurait subit une cinglante « défaite » en obtenant 88 sièges en 2010 contre 83 en 2006.
Désormais, la coalition de Gauche a 309 des 513 sièges de l’Assemblée législative fédérale.
Au Sénat, où deux tiers des sièges étaient à pourvoir, le Parti des Travailleurs a remporté 49 sièges sur un total de 81.
Pour l’électeur ordinaire, cela s’appellerait plutôt des « progressions », voire des « victoires » et le PT peut gouverner majoritairement avec ses alliés sans l’aide des écologistes.
A l’inverse, le PSDB, le Parti de José Serra, « social-démocrate » selon les mêmes média a perdu un nombre important de sièges. En effet, alors que l’opposition à Lula détenait 153 sièges en 2006, elle n’en possède aujourd’hui plus que 111.
Notons que la « social-démocratie » de José Serra, comme celle de son mentor F. H. Cardoso a été acquise sur les bancs des meilleures universités américaines et certifiée par leur direction d’un gouvernement « libéral » sans compromis ayant privatisé les grandes entreprises et banques publiques brésiliennes.
En notre France si intelligente, avec cette manière de « voir » médiatiquement les choses, c’est Ségolène Royal qui aurait gagné les dernières présidentielles en France et Sarkozy qui les aurait perdues.
Illusions médiatiques qui, aussi et par exemple, oublient le refus de près des deux tiers des Français de voter pour leurs grands partis depuis plus de deux ans. Une abstention d’autant plus massive qu’elle concerne les communes les plus pauvres. La télé dit aussi : « les moins favorisées ».