Sommaire :
- Appel des Gilets jaunes de Commercy à des assemblées populaires partout
Refusons la récupération ! Vive la démocratie directe ! Pas besoin de « représentants » régionaux ! - Appel « Syndicalistes contre la vie chère: agir maintenant ! » (27/11/2018)
- Les syndicats doivent prendre leur responsabilité (communiqué de Solidaires, 6/12/2018)
- « Gagner ensemble c’est possible ! » (tract de l’US CGT des Services publics parisiens, 4/12/2018)
1. Appel des Gilets jaunes de Commercy à des assemblées populaires partout
Refusons la récupération ! Vive la démocratie directe ! Pas besoin de « représentants » régionaux !
Depuis près de deux semaines le mouvement des gilets jaunes a mis des centaines de milliers de personnes dans les rues partout en France, souvent pour la première fois. Le prix du carburant a été la goutte de gasoil qui a mis le feu à la plaine. La souffrance, le ras-le-bol, et l’injustice n’ont jamais été aussi répandus. Maintenant, partout dans le pays, des centaines de groupes locaux s’organisent entre eux, avec des manières de faire différentes à chaque fois.
Ici à Commercy, en Meuse, nous fonctionnons depuis le début avec des assemblées populaires quotidiennes, où chaque personne participe à égalité. Nous avons organisé des blocages de la ville, des stations services, et des barrages filtrants. Dans la foulée nous avons construit une cabane sur la place centrale. Nous nous y retrouvons tous les jours pour nous organiser, décider des prochaines actions, dialoguer avec les gens, et accueillir celles et ceux qui rejoignent le mouvement. Nous organisons aussi des « soupes solidaires » pour vivre des beaux moments ensemble et apprendre à nous connaître. En toute égalité.
Mais voilà que le gouvernement, et certaines franges du mouvement, nous proposent de nommer des représentants par région ! C’est à dire quelques personnes qui deviendraient les seuls « interlocuteurs » des pouvoirs publics et résumeraient notre diversité.
Mais nous ne voulons pas de « représentants » qui finiraient forcément par parler à notre place !
À quoi bon ? À Commercy une délégation ponctuelle a rencontré le sous-préfet, dans les grandes villes d’autres ont rencontré directement le Préfet : ceux ci-font DÉJÀ remonter notre colère et nos revendications. Ils savent DÉJÀ qu’on est déterminés à en finir avec ce président haï, ce gouvernement détestable, et le système pourri qu’ils incarnent !
Et c’est bien ça qui fait peur au gouvernement ! Car il sait que si il commence à céder sur les taxes et sur les carburants, il devra aussi reculer sur les retraites, les chômeurs, le statut des fonctionnaires, et tout le reste ! Il sait aussi TRÈS BIEN qu’il risque d’intensifier UN MOUVEMENT GÉNÉRALISÉ CONTRE LE SYSTÈME !
Ce n’est pas pour mieux comprendre notre colère et nos revendications que le gouvernement veut des « représentants » : c’est pour nous encadrer et nous enterrer ! Comme avec les directions syndicales, il cherche des intermédiaires, des gens avec qui il pourrait négocier. Sur qui il pourra mettre la pression pour apaiser l’éruption. Des gens qu’il pourra ensuite récupérer et pousser à diviser le mouvement pour l’enterrer.
Mais c’est sans compter sur la force et l’intelligence de notre mouvement. C’est sans compter qu’on est bien en train de réfléchir, de s’organiser, de faire évoluer nos actions qui leur foutent tellement la trouille et d’amplifier le mouvement !
Et puis surtout, c’est sans compter qu’il y a une chose très importante, que partout le mouvement des gilets jaunes réclame sous diverses formes, bien au-delà du pouvoir d’achat ! Cette chose, c’est le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple. C’est un système nouveau où « ceux qui ne sont rien » comme ils disent avec mépris, reprennent le pouvoir sur tous ceux qui se gavent, sur les dirigeants et sur les puissances de l’argent. C’est l’égalité. C’est la justice. C’est la liberté. Voilà ce que nous voulons ! Et ça part de la base !
Si on nomme des « représentants » et des « porte-paroles », ça finira par nous rendre passifs. Pire : on aura vite fait de reproduire le système et fonctionner de haut en bas comme les crapules qui nous dirigent. Ces soi-disant « représentants du peuple » qui s’en mettent plein des poches, qui font des lois qui nous pourrissent la vie et qui servent les intérêts des ultra-riches !
Ne mettons pas le doigt dans l’engrenage de la représentation et de la récupération. Ce n’est pas le moment de confier notre parole à une petite poignée, même s’ils semblent honnêtes. Qu’ils nous s’exprimer, s’entraîner, s’entraider. Si délégués il doit y avoir, c’est au niveau de chaque comité populaire local de gilets jaunes, au plus près de la parole du peuple. Avec des mandats impératifs, révocables, et tournants. Avec de la transparence. Avec de la confiance.
Nous appelons aussi à ce que les centaines de groupes de gilets jaunes se dotent d’une cabane comme à Commercy, ou d’une « maison du peuple » comme à Saint-Nazaire, bref, d’un lieu de ralliement et d’organisation ! Et qu’ils se coordonnent entre eux, au niveau local et départemental, en toute égalité !
C’est comme ça qu’on va gagner, parce que ça, là haut, ils n’ont pas l’habitude de le gérer ! Et ça leur fait très peur.
Nous ne nous laisserons pas diriger. Nous ne nous laisserons pas diviser et récupérer.
Non aux représentants et aux porte-paroles autoproclamés ! Reprenons le pouvoir sur nos vies ! Vive les gilets jaunes dans leur diversité !
VIVE LE POUVOIR AU PEUPLE, PAR LE PEUPLE, POUR LE PEUPLE !
Si vous vous retrouvez dans les bases de cet appel chez vous, dans votre groupe local de gilets jaunes, ou autre, contactez-nous sur giletsjaunescommercy@gmail.com et coordonnons-nous sur la base d’assemblées populaires et égalitaires !
2. Appel « Syndicalistes contre la vie chère: agir maintenant ! » (27/11/2018)
Source : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/271118/syndicalistes-contre-la-vie-chere-agir-maintenant (où on trouvera la liste des signataires)
De nombreux syndicalistes veulent s’engager collectivement dans le mouvement des «gilets jaunes». «Comme cela a déjà commencé dans plusieurs endroits, c’est dès maintenant que nos structures syndicales, à tous les niveaux, doivent débattre elles aussi des initiatives articulant lutte contre la vie chère, justice fiscale et développement des services publics – en particulier de transports collectifs – et revendications salariales.»
Le mouvement des « gilets jaunes », son développement dans les zones rurales et à la périphérie des grandes villes, témoigne d’une colère profonde contre la politique de Macron, une politique au service d’un patronat qui ne recherche que ses profits. Une politique qui se conjugue aux bas salaires, à l’explosion du chômage et de la précarité.
Extrêmement variée dans sa composition, dans ses mots d’ordre et dans ses modes d’actions, cette mobilisation est marquée par la colère contre les attaques subies par les classes populaires. Nous ne pouvons pas la négliger, ni la mépriser. Les nouvelles taxes injustes sur le prix des carburants pénalisent un peu plus celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leurs voitures pour se déplacer.
Dans les entreprises, dans les services comme dans les territoires, le mouvement ouvrier et syndical se bat tous les jours contre la politique de classe de ce gouvernement. Nous ne découvrons pas ni ne sommes surpris·es par cette colère.
Syndicalistes, nous pensons qu’il est possible de s’engager collectivement dans cette bataille. Comme cela a déjà commencé dans plusieurs endroits, c’est dès maintenant que nos structures syndicales, à tous les niveaux, doivent débattre elles aussi des initiatives articulant lutte contre la vie chère, justice fiscale et développement des services publics – en particulier de transports collectifs – et revendications salariales.
Dans les jours qui viennent, c’est autour de ces revendications que nous proposons de soutenir, d’impulser des débrayages, des grèves, dans les entreprises, dans les services, mais aussi des blocages pour paralyser l’activité économique et mettre en cause les politiques gouvernementales. La construction d’une grève générale reste notre ordre du jour.
C’est une révolte contre la politique antisociale de Macron, massive et populaire, qui peut s’incarner aujourd’hui. Ni l’extrême droite ou la droite extrême, ni les organisations patronales n’y ont leur place et nous participerons activement à les en écarter.
Aucune agression, aucune violence raciste, sexiste ou homophobe n’est tolérable, quelle qu’elle soit et d’où qu’elle vienne.
Quant à l’imposture écologique d’un gouvernement qui a imposé la réforme de la SNCF pour supprimer des lignes de trains, elle ne peut en aucun cas faire illusion.
Il n’y a que les classes populaires qui peuvent changer la société et répondre à l’urgence climatique. Pour la justice sociale et écologique, pour que ce soient l’égalité et la solidarité qui gagnent !
3. Les syndicats doivent prendre leur responsabilité (communiqué de Solidaires, 6/12/2018)
L’Union syndicale Solidaires n’a pas signé aujourd’hui le texte rendu public par toutes les autres organisations syndicales à la suite d’une réunion qui s’est tenue ce matin. Pour Solidaires il n’est pas possible : – de décider qu’il est urgent de ne rien faire – de s’engager dans des négociations à leur sens ouvertes par le gouvernement – de condamner uniquement « les formes de violence dans l’expression des revendications ». Cette déclaration des syndicats d’aujourd’hui est hors sol. La colère sociale exprimée depuis plusieurs semaines par les gilets jaunes et les maigres reculs consentis ne peuvent être transformés en « négociations » de circonstances voulues par le gouvernement. Cette colère n’est plus canalisable par de faux semblants. Nous avons proposé aux autres syndicats de construire rapidement une journée de grève générale pour peser dans le rapport de force et arracher des augmentations de salaire et des droits sociaux. Notre proposition est restée lettre morte. Une posture d’unité syndicale qui n’évoquent pas les violences subies par les manifestantes depuis plusieurs années, et encore plus gravement depuis les dernières semaines, est inconcevable pour Solidaires. Nous portons et continuerons à porter dans le champ syndical la parole de ceux et celles qui considèrent que la construction de convergence de luttes entre les lycéen-nes, retraitées, étudiant-es, salarié-es précaires, chômeur-euses, et toutes celles et ceux qui se battent pour la justice sociale, la justice environnementale est à mener. Nous appelons dès le 8 décembre à réaliser la convergence entre alarmes climatiques et sociales en étant présentes dans la rue. Nous appelons à amplifier les mobilisations dans les secteurs où elles sont en cours, notamment par la grève, nous sommes aux côtés de celles et ceux qui, partout aujourd’hui, exigent la justice sociale. Notre Union syndicale met à disposition son outil syndical partout où cela sera jugé utile.
4. « Gagner ensemble c’est possible ! » (tract de l’US CGT des Services publics parisiens, 4/12/2018)
Alors que depuis plusieurs semaines, la colère gronde dans le pays (blocage et manifestations des « gilets jaunes /», grève de raffinerie,)mobilisations contre le chômage et la précarité et pour le pouvoir d’achat du 1er décembre, mobilisation des lycéens), le gouvernement reste sourd. Il n’annonce rien de concret sur le plan écologique ou sur le plan de l’augmentation des salaires et des minimas sociaux.
Les différentes contre réformes (loi du 16 décembre 2010, HPST, MAPTAM et NOTRe de 2016) n’ont eu de cesse de détruire les services publics de proximité : dans nos collectivités, dans les hôpitaux, dans les services de l’État…
Tous les services publics, transports en commun, eau, logement, services de santé, aides à la personne, aide sociale à l’enfance, services culturels, sports, nettoiement, etc… sont détruits ou privatisés. Les salaires sont gelés depuis trop longtemps et les richesses crées sontaccaparées par les « premiers de cordée ». Les conditions de travail et de vie ne cessent de se dégrader.
La Maire de Paris a déclaré dans la presse qu’il faut « rétablir de la justice sociale », il serait bien si elle commençait à le faire pour ses agents… Suppression de jour de congés, coupes budgétaires pour les aides aux salariés comme à l’AGOSPAP), économies sur le dos des salariés au détriment de notre santé, et elle nous parle de « justice sociale » ?
Dans ce contexte et avec tous ceux qui luttent contre ce gouvernement, nous sommes solidaires des revendications visant la justice sociale.
Pour la justice sociale :
- L’augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux, SMIC à 1800€,
- Rétablir l’ISF, et taxer les grandes entreprises du CAC40 qui font des milliards de bénéfices,
- La sauvegarde et le développement de notre système de protection sociale,
- Retraite à 60 ans et sauvegarde de notre système de retraite, à l’inverse du système par points voulu par le gouvernement.
Et pour les fonctionnaires, nous réclamons :
- Le dégel immédiat du point d’indice de la Fonction publique, pas un salaire en dessous de 1800€,
- Des services publics et sociaux de qualité, de proximité pour répondre aux besoins des populations,
- Le recrutement massif d’emplois statutaires, la titularisation et l’ouverture de postes nécessaires, à l’opposé des régressions contenues dans le plan Action Publique 2022,
- La réduction du temps de travail à 32h.
Imposer ces revendications ne se fera pas tout seul. C’est pourquoi l’Union Syndicale CGT des Services Publics Parisiens entend participer aux mobilisations des Gilets Jaunes, afin de construire la convergence des luttes. C’est le moment de revendiquer et de gagner, pour nos salaires, pour plus de justice sociale.
Il faut que dans tous les services, nous discutions de nos revendications et décidions de nos moyens d’action. L’Union Syndicale CGT propose de se retrouver le 8 décembre à 13h pour un départ collectif depuis la place de l’Hôtel de Ville afin de rejoindre les mobilisations.
Pour la CGT, l’action collective est notre force, et la grève pour paralyser le fonctionnement normal une arme. Dans la perspective de renforcer les mobilisations, construire la grève partout sera un élément décisif si le gouvernement reste sourd.
Samedi 8 décembre, mobilisons-nous avec les Gilets Jaunes !