Un élu se trouve impliqué dans la direction d’un service public.
Dans un pays qui a une religion d’Etat (voir la république islamique d’Iran), l’élu a l’obligation d’afficher la religion d’Etat et de la faire respecter. L’Elu devra veiller à ce que les services publics de la République islamique gardent à tout instant leur mission évangélique et de répression vis-à-vis d’éventuels déviants par rapport à la Charia.
La France est le contraire d’une République islamique, et l’Etat n’a ici pas le droit d’exercer une mission évangélique. Dans les écoles, collèges, lycées publics, dans les hôpitaux publics, les préfectures, les mairies, les commissariats de police, les casernes, etc..les fonctionnaires n’ont même pas le droit d’afficher leur religion ou philosophie: slogan. Ni Dieu ni Maître interdit sur un tee shirt ou un insigne, voile islamique, kippa, croix interdits aussi….En vertu de la loi de 1905, en application de notre Constitution, notre République est laïque et donc tous ses services le sont.
A la différence des républiques islamiques, la République française respecte des lieux d’éducation, de santé, etc qui ne sont pas des services publics. Le crucifix grand ou petit a toute sa place à l’école privée, le slogan religieux aussi, l’affichage de la croyance y est normale, l’Etat n’y interdit pas le port du voile, alors qu’il le fait dans l’Ecole de la République, service public laïque et non prosélyte.
Un élu, en France comme en Iran, est tenu de faire appliquer la loi. Une élue voilée ne pourra donc pas donner des ordres à des fonctionnaires n’ayant, eux, pas droit au voile, ni même entrer dans une école publique. Car la loi s’applique à tous les citoyens. Elle sera bienvenue dans les écoles privées, c’est-à-dire en dehors du service public.
Tolérer un tel comportement de la part d’une élue est donc impossible, par incompatibilité constitutionnelle.
La candidate voilée profite actuellement de la tolérance de notre République pour faire ce qui lui serait interdit (circuler sans voile) dans un état islamique. C’est une sorte de trahison. Compte tenu de ce que représente le voile islamique (une obligation ne concernant que les femmes, comme on peut le constater en Arabie ou ailleurs), je pense qu’il y a une lacune dans notre législation : La République ne doit pas continuer à tolérer ce qui est destructeur de la République laïque. Il faudra s’en souvenir au moment des élections présidentielles et parlementaires.
Claude BARRATIER