Le Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) a présenté le 17 décembre 2012 son rapport annuel 2012 entièrement axé, cette année, sur les inégalités sociales de santé : dépassements d’honoraires, déserts médicaux, renoncements aux soins, etc.
Un cadre vit six ans de plus qu’un ouvrier. Certains chiffres sont sans appel. L’espérance de vie des cadres à 35 ans dépasse de plus de six ans l’espérance de vie des ouvriers au même âge. L’écart entre les deux catégories sociales s’accroît encore (huit ans) lorsque l’on considère l’espérance de vie « sans incapacité ».
Les Français renoncent aux soins de plus en plus. Le Haut conseil note aussi que le taux de renoncement à des soins pour raisons financières des ouvriers est 1,5 fois plus élevé que celui des cadres et qu’il est plus fort encore chez les personnes sans complémentaire santé. A noter la croissance des renoncements de soins dans les possesseurs de complémentaire santé tout simplement parce que certaines complémentaires santé ont des remboursement très faibles. Chez les femmes, les ouvrières ont une probabilité 2 fois plus importante de ne pas avoir effectué un frottis de dépistage que les cadres.
Nos voisins européens font mieux. Le système de santé français devient de plus en plus inégalitaire. Une étude internationale sur les inégalités sociales de santé dans 22 pays européens, le Haut Conseil montre que les différences sociales de mortalité sont plus importantes en France que dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest. La France se caractérise ainsi par un indice d’inégalités (IRI) parmi les plus élevés de l’Union européenne. La France se retrouve aussi très mal classée concernant les inégalités de mortalité selon la catégorie sociale. C’est aussi le pays où la différence d’accès aux soins selon le revenu est la plus élevée.
Dans quelle type de modèle politique et social souhaitons-nous vivre ? Qui devient responsable de la nécessaire intensification de la lutte des classes ?