À l’heure où la situation semble désespérée à la centrale de Fukushima, que le nombre des victimes n’est pas encore connu et que des centaines de milliers de personnes subissent encore les conséquences d’une catastrophe naturelle sans précédent, l’UFAL tient à apporter tout son soutien au peuple japonais.
Le Japon traverse un drame humain sans nom. Le tremblement de terre suivi d’un tsunami a causé un nombre considérable de victimes, une pollution chimique effective, d’énormes dégâts, et au final une des plus grandes catastrophes nucléaires de notre époque.
L’UFAL dans un communiqué de presse daté du 14 mars, a tenu à rappeler que respecter le peuple japonais, c’était ne pas instrumentaliser la catastrophe actuelle en la réduisant à sa seule dimension nucléaire alors que des milliers de personnes sont portées disparues et que des centaines de milliers d’autres ont vu leur habitation détruite et sont privées du nécessaire. Six jours après le séisme et le tsunami, l’heure est toujours à la solidarité envers le peuple japonais.
Néanmoins, il faut lever les possibles incompréhensions et être clair : l’UFAL considère le débat sur les choix énergétiques d’autant plus indispensable qu’il touche au cœur de la société capitaliste et productiviste dans laquelle nous vivons. Or ce débat mérite mieux que de réagir à chaud, quelle que soit notre légitime émotion devant la catastrophe japonaise. Le respect des principes républicains appelle à ce que le débat démocratique se fasse dans un cadre qui privilégie la raison et non les peurs. Passée la phase d’urgence du drame de Fukushima, un bilan global doit être établi.
Attachée à une conception républicaine et laïque de la société, l’UFAL rappelle qu’elle est indépendante de tout groupe de pression, notamment « pro » ou « anti » nucléaire. Dans cette optique, elle a choisi d’être un lieu de débats et d’échanges sur nombre de domaines touchant notre société, y compris sur la question de l’écologie et les choix de développement de notre société ; sujets incluant de facto la gestion et la production de l’énergie, ainsi que la surconsommation.
L’UFAL soutient que seul un service public digne de ce nom est apte et légitime à gérer la production de l’énergie, car l’énergie est un bien commun essentiel à l’ensemble de la société.
Le nucléaire ne doit pas être confié au privé comme c’est le cas au Japon et en France, avec toutes les dérives qui sont révélées aujourd’hui (primauté de l’objectif de rentabilité entraînant opacité, dissimulations, réduction des dépenses de maintenance et recours à la sous-traitance, manque de qualification du personnel, etc.).
Par ailleurs, le débat au sein de l’UFAL sur les questions de l’énergie n’exclut absolument aucune voie, y compris celle de la sortie programmée de l’électro-nucléaire et de son remplacement par d’autres sources d’énergie qui n’épuisent pas et polluent moins la planète, accompagné du développement de l’efficacité énergétique. Mais sortir ou non de l’électro-nucléaire implique des choix de société qu’il faudra exposer, développer et argumenter pour que chacun, en s’en saisissant pleinement, ait conscience du projet commun de société à établir. Rappeler et exiger la tenue et les conditions rationnelles d’un tel débat est une responsabilité politique majeure.