Le cercle Archimède est un club de réflexion (think tank en anglais). Un de plus me direz-vous ?
Sans doute. Mais celui-là a l’ambition d’effectuer une refondation rendue nécessaire par l’approfondissement de la crise financière et de la crise des dettes souveraines et par l’effondrement des modèles totalitaires et bureaucratiques. Et comme le dit son manifeste, « … en histoire, rompre est aussi parfois renouer ». Tourner le dos au modèle néolibéral demande donc de revisiter les modèles qui n’ont pas été épuisés par l’histoire. La République sociale et ses impératifs démocratiques, laïques et écologiques font partie de ceux-là. Mais aussi d’autres pensées.
Albert Einstein ne déclarait-il pas qu’« aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré. » Voilà donc une tâche exaltante à laquelle le Cercle Archimède veut contribuer.
Tout est à faire, car « Quand les idées même d’intérêt général, de bien public, de raison gouvernante, de planification et de coordination des initiatives ont été pilonnées pendant quarante années, quand ne sont offerts par l’histoire que les exemples désastreux de l’économie bureaucratisée à superstructure dictatoriale, les hommes de progrès doivent reconstruire au milieu d’un champ de ruine » dit le manifeste du Cercle Archimède.
L’heure est à « une nouvelle radicalité » qui doit concerner, en premier lieu les relations à établir entre État et marché et le « reprofilage » du contenu du droit de propriété… Ce travail passe par la reconstitution des « Communs » (c’est-à-dire des biens et services communs de l’humanité soustraits à toute forme d’appropriation privative) et la fixation de leur statut de propriété et d’usage, la reformation d’une économie publique … une maîtrise collective de création monétaire et du système de crédit, la reconfiguration des pouvoirs au sein de l’entreprise organisée… la réhabilitation de la fonction publique. La nouvelle radicalité que nous devons exprimer doit croire que propriété publique peut rimer avec démocratie, organisation avec diversité et capacité d’initiative, entreprise privée avec service de l’intérêt général, démocratie avec liberté et autonomie des communautés de travail. »La nouvelle radicalité est « à rechercher aussi dans l’encouragement à l’initiative et à l’esprit d’entreprise, dans l’aide à l’entrepreneur et à l’inventeur, qu’il faut non pas combattre, mais protéger de l’hégémonie du capitalisme oligarchique ».
Tourner le dos aux modèles épuisés, comprendre « que c’est l’État bureaucratique qui a été le fossoyeur des conquêtes de 1945 », et promouvoir un débat sans concessions notamment dans la campagne présidentielle qui s’annonce, le chantier est immense.
Mais qui sont les membres du Cercle Archimède ? « Exerçant ou ayant exercé des responsabilités et connu des engagements dans des domaines multiples (politique, administration, enseignement et recherche, industrie), les membres du cercle ARCHIMÈDE entendent participer, avec la modestie qui s’impose, à ce travail de redéfinition des concepts fondamentaux d’une action politique aujourd’hui, sans sectarisme et sans tabou, et sans jamais négliger que le débouché de toute entreprise de ce genre est nécessairement politique. Ils invitent tous ceux qui partagent le projet exprimé ci-dessus à les rejoindre. »
Vous avez compris qu’il fallait aller sur le site lire le manifeste, l’éditorial, les textes intitulés « La question des Institutions », « L’Europe, l’euro, la crise », « La République en quel État ». Mais aussi proposer vos offres de service pour participer à l’œuvre collective.