La résistance syndicale est de retour contre la loi El Khomri

L’oligarchie capitaliste mène la lutte des classes avec vigueur. Warren Buffett, l’une des plus importantes fortunes du monde, déclarait il y a quelques années : “There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.” (Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.)
Pour faire mentir ce membre éminent de l’oligarchie, encore faut-il que la résistance syndicale sans laquelle rien n’est possible soit à la hauteur des enjeux. Déjà, à contre-courant des commentateurs qui répètent la doxa néolibérale, ReSPUBLICA avait noté la rupture opérée lors du congrès de la CGT d’avril 2016 (1)http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/apres-son-congres-2016-ou-en-est-la-cgt/7397986. Une fois passé ce congrès, il est vite apparu aux forces vives de la CGT que les manifestations « saute-mouton » étaient de moins en moins efficaces vu la situation difficile que vivent les travailleurs tant de la classe populaire ouvrière et employée (53 % de la population française) que des couches moyennes intermédiaires (24 % de la population française). A noter que les camarades du privé de Sud-Solidaires sont sur ce point en accord avec leurs camarades de la CGT.
Eh bien, disons-le sans détours : la résistance syndicale est de retour. Et autour d’une partie du secteur privé, ce qui est nouveau sous notre soleil et très intéressant à la fois. Les assemblées salariales ont voté la grève reconductible dans le secteur des raffineries, suivi par le secteur des centrales nucléaires.

Toujours sur des bases démocratiques. Car il s’agit de grèves démocratiques et non de blocages comme l’aboie de façon démagogique la quasi-totalité des médias aux ordres de l’oligarchie. A noter deux excellents articles qui précisent bien les choses dans le numéro 49 du quotidien papier Le Progrès social du 24 mai dernier, l’un qui est une interview de Jean-Claude Garret de Sud-Chimie par Julien Gonthier, rédacteur en chef du journal, et un autre article en page 3 qui explique la différence entre un blocage et une grève reconductible votée démocratiquement. Si vous voulez être mieux informé qu’avec les médias aux ordres, abonnez-vous à ce journal !
Dès la semaine prochaine, une intersyndicale des cheminots va également tenter la grève reconductible. D’autres actions sont en cours de préparation dans le secteur public. Avec l’espoir d’une entrée dans le mouvement de l’ensemble des autres secteurs de l’économie.

Un processus est donc enclenché avec un soutien populaire contre la loi El Khomri. A l’heure où est écrite cette chronique, nous ne savons pas jusqu’où il ira. Mais devant l’arrogance de l’oligarchie capitaliste, la énième tentative de dévalorisation de la classe populaire ouvrière et employée par les gérants du capital qui sont au gouvernement, non seulement nous devons saluer ce mouvement mais tout faire pour le soutenir et élargir la lutte. Hasta la victoria siempre !