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L’actu plaide pour la refondation de la stratégie de l’union

Nous n’avons de cesse de le clamer dans ReSPUBLICA: pas de combat des républicains de gauche sans celui pour un nouvel internationalisme ! Pas de combat des républicains de gauche sans vérifier constamment les pertinences de sa ligne, de sa stratégie et de ses formes organisationnelles ! Pas de combat des républicains de gauche sans débat démocratique digne de ce nom (information pour tous des dissensus, débat raisonné et application du suffrage universel) bien trop souvent court-circuité par les directions organisationnelles.

Cette semaine, l’actualité est, une fois encore, tristement instructive. Les colonnes de votre journal, aux côtés de quelques autres têtes raisonnées, avaient tiré la sonnette d’alarme, rappelant qu’il ne faut jamais négliger les causes pouvant entraîner une réaction en chaîne gravissime. Pourtant, l’heure est à la constatation affligeante.
Rappelez-vous de ces médias fidèles aux ordres pérorant que la crise était jugulée grâce à l’action énergique des directions des États… qu’en est-il aujourd’hui?
Et bien voilà ! Nous en sommes au comble d’additionner le nombre d’emplois supprimés par les États-Unis: après 304 000 travailleurs remerciés en juillet dernier, comptons 201 000 de plus au mois d’août, et 263 000 en septembre. Octobre, qui n’en est qu’à ses débuts, s’avère déjà tout aussi lucratif : la Compagnie fédérale de garantie des dépôts bancaires américaine (FDIC), porteuse de bonnes nouvelles, vient d’annoncer (vendredi dernier) la fermeture de trois nouvelles banques étasuniennes permettant au nombre de faillites de ce secteur d’atteindre 98, et ce, depuis le début de l’année. Cerise sur le gâteau, l’agence de gestion des faillites bancaires s’approche, elle aussi, dangereusement de la faillite.

Une telle actu mérite que ReSPUBLICA s’y attarde. A notre habitude, tirons-en les leçons.

Premier enseignement: le non de gauche tient tête à la crise.
La crise du capitalisme est en train de se renforcer malgré les bonimenteurs des médias télévisuels et des monarques néolibéraux. La preuve par l’Irlande est faite : la démocratie est acceptée par les oligarques du monde si, et seulement si, les électeurs miment les dirigeants du monde. L’histoire nous l’a montré : soit il est décidé de les faire voter de nouveau lorsqu’ils votent « mal » (Danemark, Irlande),  soit le peuple n’a d’autre choix que de rester muet puisque la parole n’est donnée qu’à la représentation parlementaire encore aux ordres (tels la France et le Pays-Bas). Pour l’Irlande, ces « bien pensants » de la gouvernance européenne ont assuré qu’ils n’y aurait pas de droit à l’IVG en Irlande (mille merci de la part des Irlandaises !), alors la droite et l’extrême droite catholique peuvent enfin voter conjointement oui avec leurs amis néolibéraux! L’alliance du cléricalisme et du néolibéralisme sur le dos des femmes n’a pas de frontières… Il n’y a que le non de gauche qui, lui, soit resté debout ! Partout en Europe, le non de droite rejoint le oui de droite.

Second enseignement: Compter sur les forces de la gauche.
Les pseudos-stratéges de l’alliance du non de gauche et du non de droite en sont pour leurs frais (comme le sont les pseudos-stratéges prônant l’alliance des communautarismes et des intégrismes avec la gauche !) : au final, il n’y a que le non de gauche qui restera. Il faut compter sur ses propres forces, car le non de gauche peut devenir majoritaire à moyen terme, mais à condition d’avoir une ligne politique claire et cohérente, une stratégie efficiente (c.f. en fin d’article) et des modes organisationnels démocratiques.

Troisième enseignement: Mener une stratégie à front large.
Il apparaît de plus en plus clairement que cette Union européenne n’est plus réformable de l’intérieur par des formes démocratiques habituelles. Cette Union européenne a recréé la monarchie de droit divin dans laquelle les peuples sont minorés, interdit de démocratie, soumis à la précarisation et au chômage, à la croissance des inégalités sociales de revenus et de protection sociale, à la marchandisation et à la privatisation de toutes les activités humaines, à l’alliance des communautarismes, des intégrismes et du néolibéralisme!
Mais la stratégie à front large paye. La Grèce l’a prouvé. Le Pasok, avec le soutien sans faille de la gauche radicale du Syriza, a repris la majorité au Parlement. Puisse cette alliance rompre avec les politiques néolibérales !, autrement le retour de la droite sera inéluctable.

Quatrième enseignement: Unir les gauches.
Le SPD allemand et le parti démocrate italien ont refusé l’union des gauches. Conséquence:  ils ont sombré au profit des candidats du grand patronat. Conclusion: l’union des gauches de la Grèce est un exemple à suivre. En France comme ailleurs, il faut une telle union pour rompre avec les politiques néolibérales et cléricales.
En Italie, bien que le Parti démocrate soit toujours à l’ouest (!), la Fédération de la presse et la CGIL (premier et important syndicat de salariés) ne se sont pas laissés abattre. Afin de défendre la liberté de presse ils ont organisé un rassemblement de plusieurs centaines de milliers de manifestants à Rome. Le mouvement social italien refuse d’être mené par les lignes politiques erronées des principaux partis de gauche.

Cinquième enseignement: Ne jamais négliger le mouvement social.
Un parti politique n’est pas là pour « donner des leçons » de l’extérieur au mouvement social. Un parti politique doit être dans le mouvement social comme un poisson dans l’eau. Les partis politiques français PS ou gauche de la gauche ont encore du pain sur la planche !
En France, près de deux millions de nos concitoyens ont apporté leur soutien à la Poste publique dans la votation citoyenne du 3 octobre. Evidemment, nos très chers ministres et porte-parole de l’UMP n’ont rien trouvé de mieux à dire que cette consultation relevait d’une manipulation digne de « l’Union soviétique, parce qu’il n’y avait pas de contrôle des urnes ». Allons jusqu’au bout de leur raisonnement: et demandons-leur pourquoi ils n’enjoignent pas leur très cher monarque Sarkozy d’organiser un référendum comme il en a la possibilité constitutionnelle ?! Et pourquoi, sur ordre de sa Majesté, des centaines de communes ont été déférées au tribunal par les préfets  lorsqu’elles ont voulu organiser un référendum local proposant toutes les garanties nécessaires ? Estrosi, Lefevre, Bachelot : de bien tristes sires.

Enseignement 6: La mobilisation.
Le mouvement social est toujours vivace en France quand il est mobilisé en stratégie à front large sur les préoccupations populaires : plein emploi contre chômage et précarité, protection sociale solidaire contre la sélection par le risque des assureurs, services publics dégagés de la rentabilité financière et du marché, principes républicains : liberté, égalité, fraternité, démocratie, solidarité, laïcité, souveraineté populaire, sûreté, écologie et développement.

Enseignement 7: Un même objectif clair.
Le Collectif national contre la privatisation de la poste, pour un débat et pour un référendum est un collectif à front large avec un objectif clair, il a donc mobilisé. Honte! aux collectifs sectaires donneurs de leçons et diviseurs du mouvement social tels que ces collectifs santé qui, au lieu de jouer la carte du 29 janvier 2009 (2 millions de manifestants) ont organisé des manifestations le 24 janvier (moins de 2000 personnes dans toute la France!).

Il reste donc à travailler pour une politique d’union des gauches (gauches politiques, gauches laïques et sociales). Pour cela, le lien avec les couches populaires (ouvriers, employés) est UN FONDAMENTAL de première importance. Sans ce lien, aucune union ne pourra fonctionner.

Quand Jospin, en 2002, n’obtient que 11% des votes ouvriers, au lieu de 41% au premier tour de la présidentielle de 1981 par François Mitterrand, le ton est donné.

Quand Ségolène Royal n’a que 54% des votes des couches populaires au deuxième tour de la présidentielle de 2007, au lieu des 75% par François Mitterrand en 1981, même topo! Même si Ségolène Royal a percé chez les 18-24 ans et dans les couches moyennes, le compte n’y est pas. Et ce, parce que les couches populaires sont majoritaires dans le peuple, tandis que les couches moyennes sont minoritaires : qu’on se le dise ! Et on ne va pas se gêner ! Très prochainement dans votre journal, nous vous parlerons de l’ouvrage à paraître de deux jeunes militants (tout juste trentenaires !) abordant ce sujet. Soyez au rendez-vous! Continuez à lire et à soutenir ReSPUBLICA!

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