Devant l’imminence d’un approfondissement de la crise culturelle, économique, sociale et politique, travailler à construire les conditions de la transformation sociale et politique est un impératif catégorique. Pour cela, il est nécessaire de s’engager clairement à chaque phase de cette construction et ainsi faire une différence entre la position principale et les propositions secondaires tout aussi nécessaires dans un deuxième temps. Pour notre journal, nous rappelons l’adresse appuyant la création du Parti de gauche, création que nous avons jugé indispensable à la stratégie du Front de Gauche. Cette adresse envoyée par Marie Perret en notre nom le mercredi 7 janvier 2009 (publié dans notre numéro 607), nous en voyons aujourd’hui la portée.
Aujourd’hui, et dans la filiation de notre dernier édito intitulé « 2012, début d’une ère nouvelle : un vent se lève ! » paru le 15 avril 2012 dans le numéro 681 de notre journal), nous pensons que le résultat électoral du Front de Gauche porté par Jean-Luc Mélenchon le 22 avril au soir peut devenir une base d’appui pour la phase suivante de notre combat émancipateur. Après l’atteinte intolérable à la souveraineté populaire construite le 29 mai 2005, après l’augmentation exponentielle des inégalités sociales de toutes natures, après le massacre des services publics et de la protection sociale, après la période de l’éparpillement de la gauche de gauche, nous pouvons entrer dans une nouvelle phase où le Front de Gauche aura dans ses mains la clé de la réussite. C’est pour cela que nous lançons un appel à poursuivre, selon la formule de Jean Jaurès, « l’évolution révolutionnaire » pour obtenir in fine l’ensemble des conditions de la transformation sociale et politique pour la France, l’Europe et le monde tout entier. À chaque phase mérite sa peine, nous aurons tout le loisir de travailler après le 22 avril à la réalisation des conditions nécessaires, encore absentes aujourd’hui, à la transformation sociale et politique. En attendant, participer au score le plus haut possible de Jean-Luc Mélenchon est l’exigence du moment. Développer l’éducation populaire de masse sera l’une des tâches de la phase suivante. En attendant, l’importance de ce que nous avons appelé le « processus Mélenchon » est d’inscrire la phase actuelle du combat dans le cadre d’un nouveau modèle politique alternatif articulant un combat globalisé : celui de la République sociale. C’est pourquoi la dernière phrase de l’adresse du 7 janvier 2009 n’a pas pris une ride : « A l’heure où la souveraineté populaire est bafouée, les peuples ont besoin d’un modèle politique capable de réaffirmer, contre une gouvernance mondiale diffuse, le principe de la volonté générale. »
La Rédaction de ReSPUBLICA