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“« Faire vivre son essence », par Norman Ajari, 22 juin 2016, http://indigenes-republique.fr/faire-vivre-son-essence/)). Et puis le dernier livre d’Houria Bouteldja”
ReSPUBLICA a abondamment détaillé les raisons de la décomposition de la gauche de la gauche. Fossé grandissant avec la classe populaire ouvrière et employée (53 % de la population française) sans qui aucune transformation sociale et politique favorable à l’émancipation humaine est possible. Refus de tenir compte des lois tendancielles du capitalisme permettant les impasses volontaristes, solipsistes, idéalistes, simplistes autour d’une seule idée ouvrant tout droit au paradis. Refus d’une pensée globale autour d’un modèle politique global alternatif. Refus du triptyque indispensable : résistance syndicale, action partisane, éducation populaire. Insuffisance dans la lutte pour une nouvelle hégémonie culturelle. Faiblesse d’analyse concernant l’école, la protection sociale et les services publics. Difficulté de penser globalement toutes les ruptures nécessaires : démocratique, laïque et féministe, sociale, écologique. Haine contre la République sociale, ses principes, ses exigences. Refus de lier un anti-racisme radical et universaliste au principe de laïcité. Puis, le honteux engouement autour de ce cancer que constitue la promotion du communautarisme anglo-saxon comme idéal politique !
Nous avons, à de nombreuses reprises, fustigé le communautarisme catholique, notamment de la Manif pour tous, largement soutenu par la droite néolibérale et l’extrême droite en rang serré. Mais aussi le financement public chaque année plus important des écoles privées confessionnelles (à plus de 95 % catholiques) soutenu par tous les néolibéraux de droite et de gauche et par l’extrême droite mais aussi par une partie de la gauche de la gauche ! Et encore le financement public des lieux de cultes et notamment des cathédrales (Evry, Créteil, etc.) soutenu par les néolibéraux de droite et de gauche, de l’extrême droite et même comme pour la cathédrale de Créteil par le PCF !
On a vu à de nombreuses reprises les rassemblements communautaristes favorisés par la direction du PCF, par Ensemble, par de nombreux sociologues de la « gauche américaine », par la direction d’Attac et ses appendices altermondialistes, par de nombreuses associations soi-disant anti-racistes, etc. Souvent, ces « toutous » ne faisaient que suivre les sociologues des « Indigènes de la république ». Et les tacticiens et tacticiennes de ce courant emmenant par touches successives une partie importante de la gauche de la gauche vers un communautarisme chaque jour plus assumé. Voir notre « florilège islamo-gauchiste ». Voir la Jeunesse communiste de Bobigny-Drancy qui organise la rupture du jeûne en fin de ramadan.
Sans compter les pratiques clientélistes communautaristes dans de nombreuses communes (dirigées par l’extrême droite, par les néolibéraux de droite ou de gauche et même dans certaines mairies par les communistes !) où l’on voit la répartition « un cheval, une alouette » des subventions entre les associations communautaristes et les associations laïques !
Pour couronner le tout, un article et un livre ont retenu notre attention.
D’abord un texte de Norman Ajari où les « Indigènes de la république » théorisent de façon claire et limpide leur essentialisme contre l’universalisme d’une République sociale et de l’émancipation humaine ((« Faire vivre son essence », par Norman Ajari, 22 juin 2016, http://indigenes-republique.fr/faire-vivre-son-essence/)). Et puis le dernier livre d’Houria Bouteldja ((Les Blancs, les Juifs et nous, de Houria Bouteldja )) dont rien que le titre montre son opposition irréductible à une émancipation humaine globale. Dans ce livre, une charge contre le féminisme, idéologie qu’elle estime liée aux blancs, donc à rejeter pour ceux qui, comme elle, souhaitent une politique « décoloniale ». Elle reprend la vieille idée sexiste du PCF du temps de Thorez-Vermeersch ((Pour Thorez-Vermeersch, la lutte contre la domination masculine chez les ouvriers était une diversion pour diviser la classe ouvrière et la seule cause de cette domination masculine ouvrière était l’exploitation capitaliste dirigée par la bourgeoisie. Ainsi la travailleuse devait accepter le machisme masculin au nom de la lutte centrale contre la bourgeoisie.)) en remplaçant « ouvrier » par « blanc ». Le féminisme devient alors pour Houria Bouteldja une parole sexiste mais aussi raciste et réactionnaire !
Elle exhorte les femmes « racisées » (comprendre principalement musulmanes » ) à ne pas suivre les idées féministes des « blanches » afin de ne pas diviser les « racisées » (lire la Oumma musulmane) car le sexisme des hommes « racisées » (lire musulmans) est uniquement dû au racisme des Blancs à leur égard ! Donc les femmes musulmanes doivent accepter le machisme de leurs hommes au nom de la lutte contre les blancs. Pour Bouteldja, la lutte contre les insultes, les coups, le viol est un luxe de « blanches ».
Florilège:
« J’en viens à préférer les bons gros machos qui s’assument. Je vous le dis mes sœurs, il faut trancher dans le vif. Quand les hommes de chez nous se réforment sur injonction des Blancs, ce n’est pas bon pour nous. Parce qu’en fait, ils ne se réforment pas. Ils font semblant. »
« Nous reprocher de ne pas être féministes, c’est comme reprocher à un pauvre de ne pas manger de caviar. »
« La critique radicale du patriarcat indigène est un luxe. Si un féminisme assumé devait voir le jour, il […] passera obligatoirement par une allégeance communautaire. Du moins aussi longtemps que le racisme existera. »
« Mon corps ne m’appartient pas. Aucun magistère moral ne me fera endosser un mot d’ordre conçu par et pour des féministes banches.
« Pour moi, le féminisme fait effectivement partie des phénomènes européens exportés. »
Reconnaissons aux « Indigènes de la république », une cohérence intellectuelle même si cette cohérence est sexiste, raciste, réactionnaire et renvoie les femmes et les hommes à l’essentialisme de leur communauté à l’encontre de l’émancipation humaine pour tous et toutes. Mais quelle honte pour la partie de la gauche de la gauche qui suit servilement les « Indigènes de la république » sans assumer le substrat intellectuel et pratique de ces connivences…
Il est vraiment temps de passer enfin d’une gauche de la gauche à une gauche de gauche !