L’UFAL salue l’examen en séance publique au Sénat, demain mardi 25 janvier, d’une proposition de loi relative à l’assistance médicalisée pour mourir. L’Assemblée Nationale avait déjà examiné une proposition de loi similaire émanant de membres du groupe socialiste en novembre 2009. Mais cette fois, il s’agit d’une proposition de loi rédigée et votée par la commission des affaires sociales du Sénat à partir de trois propositions émanant de trois groupes différents.
Les opposants à la liberté du droit de mourir dans la dignité font évidemment feu de tout bois pour s’opposer à l’initiative du Sénat. Les plus actifs sont les lobbies catholiques intégristes et leurs faux nez médicaux comme la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), la Société française d’anesthésie réanimation (SFAR) et le Centre de recherche et de formation sur l’accompagnement de la fin de vie (CREFAV). Leurs arguments éculés sont de plus en plus en décalage avec la volonté des Français d’en finir avec l’hypocrisie et les timides avancées comme l’euthanasie passive permise par la loi Leonetti de 2005.
L’opposition artificielle entre euthanasie et soins palliatifs, savamment entretenue par les opposants au droit de mourir dans la dignité, est un leurre qui ne trompe plus personne puisque tout le monde est d’accord pour dénoncer le manque de moyens et de places dont disposent les services de soins palliatifs.
Pourtant le lobbying de ces opposants repose sur cette opposition : par exemple, ils ont financé et mis en avant un sondage qui conclut que 60% des personnes interrogées “préfèrent le développement des soins palliatifs à la légalisation de l’euthanasie”. A ce sondage réalisé par OpinionWay, on pourrait opposer un sondage réalisé à la demande de l’Association pour le Droit de Mourir dans la dignité (ADMD) fin 2009 et dans lequel 86% des sondés étaient favorables à ce que « l’euthanasie soit dans certains cas autorisée en France, lorsqu’une personne atteinte d’une maladie incurable en phase terminale la réclame ». Plus récemment, le journal Sud-Ouest a publié un sondage qui faisait ressortir que seuls 6% des Français étaient opposés à une loi légalisant l’euthanasie.
Pour l’UFAL qui, dans son rapport d’orientation 2007, s’est prononcée “pour le droit à une mort digne”, c’est le droit de mourir dans la dignité qui est en jeu. Or nul ne doit pouvoir édicter sa conception de la dignité de l’être humain aux autres en dehors d’un cadre démocratique à visée universelle. C’est pourquoi nous dénonçons les opposants à cette loi qui souhaitent imposer l’idée qu’ils se font de la dignité à l’ensemble des citoyens et que nous demandons aux parlementaires qu’ils permettent enfin aux citoyens qui le souhaitent d’avoir recours à l’euthanasie selon leur volonté.