Dans la quatrième circonscription du Doubs, le Front national fait 49 % au deuxième tour. La digue entre l’UMP et le FN est rompue. Ce cataclysme a entraîné le mutisme des dignitaires de l’UMP. Toutes les forces politiques reculent sauf le FN. Quant au score de l’Autre gauche qui fut une alliance des partis du Front de gauche avec le NPA et le MRC. Cela fait 3,6 % ! Si après cela, les militants et les dirigeants de l’Autre gauche ne se remettent pas en question, c’est qu’ils se satisfont d’être uniquement des sentinelles sans efficacité.
Que s’est-il passé dans les années 30 ? Après la crise de 1929, aucune force politique n’a été capable de résoudre cette crise. Ce sont les destructions de capital de la guerre 39-45 qui ont résolu cette crise. A quel prix ! Et c’est le patronat allié avec l’église dominante qui a permis l’alliance de la droite et de l’extrême droite en Allemagne d’abord et en France ensuite.
Où en est-on aujourd’hui ? Qui résoudra la crise de 2007-2008 ? Déjà pas ceux qui la nient ou qui disent que c’est surmonté ! Ni les néolibéraux de droite ou de gauche qui sont co-responsables avec le patronat des politiques d’austérité qui augmentent la misère, la pauvreté, le travail précaire, les inégalités sociales de toutes natures,etc. Ni l’Union européenne dont le but est de maintenir des hauts taux de profits à l’oligarchie. Ni la zone euro qui est actuellement un euromark. Ni l’extrême droite qui, comme d’habitude, attend le soutien du patronat qui poussera alors à une alliance entre l’extrême droite et une partie de la droite néolibérale « relookée » pour engager une nouvelle stratégie du choc. L’Autre gauche (Front de gauche et consorts) continue actuellement sur une stratégie perdante qui la marginalise. Pourtant, il ne suffit pas de se dire solidaire de Syriza, il faudrait comprendre en quoi la stratégie de Syriza est contradictoire avec l’actuelle stratégie du Front de gauche (et de l’extrême gauche) comme le montre la dernière chronique d’Evariste. Répondre aux besoins immédiats de ceux qui souffrent, pratiquer l’éducation populaire pour mener la bataille de l’hégémonie culturelle (ce que ne fait aucun parti français de l’Autre gauche), et refuser toute alliance avec les néolibéraux et l’extrême droite qu’elle soit politique ou religieuse, est aujourd’hui une nécessité stratégique. Auquel nous rajoutons car nous sommes en France après les assassinats des 7, 8, 9 janvier, le nécessaire combat contre le déficit de laïcité car on ne peut pas faire comme si ces assassinats n’avaient pas eu lieu. Si tout cela était acté, il restera alors le débat sur la ligne politique (rapport à l’UE, à l’euro, promouvoir la démocratie ou pas y compris dans l’entreprise, globalisation des combats laïques, sociaux, écologiques, féministes, débats institutionnels, école, services publics, protection sociale, etc.).
Mais disons le tout fort, le débat sur la ligne politique n’a aucune efficacité s’il ne s’appuie pas sur une stratégie claire – ce qui n’est pas le cas actuellement en France. C’est d’abord cela qui manque à l’Autre gauche.