Les 30 juin et 7 juillet, votons Nouveau Front populaire

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Nous saluons la réalisation de l’accord entre toutes les formations de gauche de LFI à Place publique en passant par le PCF, le PS et les Écologistes… C’était une attente minimale de toutes les personnes attachées à construire la République sociale et laïque.

Le contrat de législature approuvé par les États-majors des forces de gauche apporte une réponse positive à tous les mouvements sociaux et syndicaux de ces dernières années, à la crise agricole dans le contexte de la nécessaire transition écologique, à la question de la souveraineté alimentaire, industrielle et sanitaire, à la réhabilitation des services publics sabordés par le macronisme depuis 2017, à la revendication de promotion des droits des travailleurs.

Les grandes lignes de ce contrat, sorte de programme commun de la gauche sont éclairantes

Sans entrer dans le détail de cet accord, les grands axes reposent sur le développement des services publics, la hausse du pouvoir d’achat et du SMIC, le retour à la promotion des libertés publiques, la défense de l’environnement, l’action pour la paix, la lutte contre tous les racismes(1)À ReSPUBLICA, nous sommes clairement pour un plan de lutte contre tous les racismes, qui ne limitent pas à l’antisémitisme et au racisme antimusulman. Quant au terme d’« islamophobie » employé dans l’accord, nous ne l’utilisons pas, tant il est employé par les intégristes pour interdire toute critique des religions. Il en va de même pour l’accusation d’antisémitisme qui est parfois instrumentalisée pour empêcher toute critique à l’égard du gouvernement israélien. Les religions au même titre que toutes les idées doivent pouvoir faire l’objet de critique, de satire… car le délit de blasphème n’existe pas dans notre République laïque. Seule l’injure faite aux personnes au prétexte de la religion ou toute autre raison est condamnée par la loi..

Ces grands axes programmatiques montrent une réelle volonté de prendre en compte les besoins et les attentes de l’ensemble des travailleurs qu’ils soient salariés, indépendants, artisans, qu’ils soient travailleurs des villes ou des campagnes, des usines ou des services, des citadins ou des ruraux…

Les accords au sommet, importants, ne suffisent pas

Ne soyons pas naïfs. L’histoire nous a montré que les accords d’états-majors ne suffisent pas. Il faut la mobilisation de l’ensemble des actifs et retraités. Le Front populaire de 1936 et le Conseil national de la Résistance n’avaient pas inscrit au programme les avancées sociales qui ont été obtenues. Ce sont les grèves qui ont touché tout le pays en 1936 qui ont assuré le conquis social des congés payés et la réduction hebdomadaire du temps de travail. C’est la mobilisation des travailleurs qui a permis les nationalisations, les lois travail, la mise en place de la Sécurité sociale sous le gouvernement issu du CNR et son programme « Les Jours heureux. »

C’est pourquoi nous appelons à la création de Comités locaux transpartisans non seulement pour contrer le RN, mais aussi et surtout pour la démocratie sociale sur les lieux de travail et en dehors, pour porter les revendications sociales, laïques, démocratiques et écologiques et gagner la bataille culturelle sur ces sujets.

Le faux-nez social du RN

Malgré son opération de séduction et de ripolinage de son image, le RN a montré par ses votes qu’il était antisocial et proche du néolibéralisme(2)Source : L’Humanité de juin 2023 : « À l’heure du bilan, un an après leur élection, c’est d’abord la contradiction entre le discours prétendument social des députés RN et leur travail parlementaire concret qui interpelle. Quasi systématiquement, et alors qu’ils revendiquent de « voter sans sectarisme, dans l’intérêt des Français », ils ont refusé toute mesure susceptible d’améliorer concrètement leur quotidien. Encore le 31 mai dernier, ils ont voté contre le gel des loyers, comme pendant l’été 2022 et les débats autour du texte gouvernemental sur le pouvoir d’achat. En un an, les troupes de Marine Le Pen ont voté contre l’augmentation du Smic, des minima sociaux, des salaires ou l’indexation salariale sur l’inflation. Contre encore le blocage des prix, la gratuité des premiers mètres cubes d’eau ou de la cantine scolaire, contre la garantie jeune à 1 063 euros, la revalorisation des petites retraites et des fonctionnaires…. Ainsi, il n’est plus question de revenir sur la réforme asociale des retraites du gouvernement Macron.

Rappelons encore que le programme du RN propage explicitement ou implicitement la discrimination à l’égard de personnes ou de groupes de personnes en raison de leur origine, de leur ethnie ou de leur religion supposée. Cela est fondamentalement contraire aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ainsi qu’au principe de laïcité de notre République.

Le RN s’est, en réalité, aligné sur la politique du gouvernement, comme sur la fiscalité, en refusant de rétablir l’ISF, de conditionner les aides aux entreprises ou de taxer les superprofits(3)« Il tient un discours social, mais sans le concrétiser, car le RN veut conquérir à la fois les milieux patronal et populaire », observe le sociologue Sylvain Crépon..

Ce n’est pas ainsi que pourra être réenchanté le projet d’une gauche authentique et ce n’est pas cela qui pourra donner envie aux citoyens.

La constitution du « Nouveau Front populaire » et les « coups bas »

La direction de LFI n’a pas trouvé mieux que de profiter de l’agrément des candidatures uniques pour écarter les députés sortants qui avaient émis des critiques à l’égard de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, du refus de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Il s’agit, entre autres, d’Alexis Corbière, de Hendrik Davi, de Raquel Garrido, de Frédéric Mathieu et de Danielle Simonnet. Nous partageons la position, très critique à l’égard de cette décision, de François Ruffin pour qui «Les “purgés” doivent être soutenus. Et l’accord doit tenir. »Cette décision porte un coup dur quant à l’avenir de la gauche. Sacrifier l’avenir de la France sur des petits enjeux d’appareil est particulièrement indigne et méprisant à l’égard des électeurs. Certes, le vocabulaire adéquat devrait être utilisé à la place de « purges » qui rappelle les heures sombres staliniennes(4)Les Grandes Purges correspondent à la répression massive mise en place par le dictateur Joseph Staline sur fond d’emprisonnement, de torture, de déportation et de peine de mort pour éliminer les opposants. Cette politique de terreur aboutit à l’exécution de plusieurs centaines de milliers et à l’incarcération d’une partie de la population dans les colonies du Goulag (au-delà du million). « Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde » : il est donc préférable de parler de mise à l’écart plutôt que de « purges ». celui de « mise à l’écart ». Ces mises à l’écart résultent d’un mode de fonctionnement ou d’organisation pour le moins peu démocratiques.

Au-delà de ces querelles intestines, votons Nouveau Front populaire

Dépassons ces mauvaises querelles et règlements de compte et œuvrons à la victoire du Nouveau Front populaire les 30 juin et 7 juillet. Par la suite, quels que soient les résultats électoraux, il faudra s’atteler à reconstruire une gauche authentique dans un esprit « jauressien(5)Partir du réel pour aller à l’idéal. Travailler à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et à l’émergence d’une nouvelle société qui instaure la démocratie sur les lieux de travail. » en partant de la base et de comités locaux.

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 À ReSPUBLICA, nous sommes clairement pour un plan de lutte contre tous les racismes, qui ne limitent pas à l’antisémitisme et au racisme antimusulman. Quant au terme d’« islamophobie » employé dans l’accord, nous ne l’utilisons pas, tant il est employé par les intégristes pour interdire toute critique des religions. Il en va de même pour l’accusation d’antisémitisme qui est parfois instrumentalisée pour empêcher toute critique à l’égard du gouvernement israélien. Les religions au même titre que toutes les idées doivent pouvoir faire l’objet de critique, de satire… car le délit de blasphème n’existe pas dans notre République laïque. Seule l’injure faite aux personnes au prétexte de la religion ou toute autre raison est condamnée par la loi.
2 Source : L’Humanité de juin 2023 : « À l’heure du bilan, un an après leur élection, c’est d’abord la contradiction entre le discours prétendument social des députés RN et leur travail parlementaire concret qui interpelle. Quasi systématiquement, et alors qu’ils revendiquent de « voter sans sectarisme, dans l’intérêt des Français », ils ont refusé toute mesure susceptible d’améliorer concrètement leur quotidien. Encore le 31 mai dernier, ils ont voté contre le gel des loyers, comme pendant l’été 2022 et les débats autour du texte gouvernemental sur le pouvoir d’achat. En un an, les troupes de Marine Le Pen ont voté contre l’augmentation du Smic, des minima sociaux, des salaires ou l’indexation salariale sur l’inflation. Contre encore le blocage des prix, la gratuité des premiers mètres cubes d’eau ou de la cantine scolaire, contre la garantie jeune à 1 063 euros, la revalorisation des petites retraites et des fonctionnaires…
3 « Il tient un discours social, mais sans le concrétiser, car le RN veut conquérir à la fois les milieux patronal et populaire », observe le sociologue Sylvain Crépon.
4 Les Grandes Purges correspondent à la répression massive mise en place par le dictateur Joseph Staline sur fond d’emprisonnement, de torture, de déportation et de peine de mort pour éliminer les opposants. Cette politique de terreur aboutit à l’exécution de plusieurs centaines de milliers et à l’incarcération d’une partie de la population dans les colonies du Goulag (au-delà du million). « Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde » : il est donc préférable de parler de mise à l’écart plutôt que de « purges ».
5 Partir du réel pour aller à l’idéal. Travailler à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et à l’émergence d’une nouvelle société qui instaure la démocratie sur les lieux de travail.