Pour son vingt-et-unième printemps, votre revue veut faire peau neuve !
L’assemblée générale 2020-2021 de l’association « Les amis de Respublica » a eu lieu en visioconférence le 29 mars dernier. Nous reproduisons ci-après le texte du rapport moral de son président Philippe Hervé. Ses propositions ont été approuvées à l’unanimité et vont être mise en oeuvre au cours des prochaines semaines. Cela signifie que nous reviendrons prochainement vers vous pour vous les préciser et pour vous présenter les modalités du financement participatif mis en place.
Le rapport moral d’une association loi 1901, dont l’objet principal est d’éditer le média en ligne Respublica, doit bien sûr tenir compte de la situation idéologique de notre pays en cette année 2021.
La profonde crise économique et financière, que nous traversons depuis 2007- 2008, a engendré au fil des ans une crise politique et idéologique de forte ampleur. La pandémie de la Covid 19 a accéléré le processus de contradiction de manière intense et exponentielle. La situation est d’autant plus tendue que la France est un parent pauvre du processus de globalisation en cours depuis une trentaine d’année.
Dans cette conjoncture d’extrême tension, apparaît une nouvelle conjoncture sur le plan idéologique. En effet, le capitalisme financier a désormais renoncé à défendre de manière directe son système de valeur comme il pouvait le faire jusqu’au début des années 2010. L’économie capitaliste n’est plus « le meilleur des mondes ». La « main invisible du marché » n’est plus le régulateur universel, juste et généreux, apportant le bonheur sur terre. La défense idéologique du système d’exploitation se fissure totalement.
Alors que reste-il pour faire tenir l’édifice malgré les secousses telluriques ? Eh bien, demeure la confusion ; elle est en quelque sorte l’arme ultime dans une période où la réalité concrète n’est plus présentable car elle provoque un rejet brutal des citoyennes et des citoyens. Et cette confusion idéologique est méthodiquement organisée, structurée, médiatisée jour après jour pour désorienter, démoraliser. Le but ? Rendre passif le peuple, dépourvu d’un quelconque pouvoir politique réel.
Dans la conjoncture dans laquelle nous nous situons, notre combat pour la République sociale est confronté à un rapt, une sorte de hold-up conceptuel mené par le pouvoir actuel sur certaines notions et en particulier celle de laïcité.
Notre média a cherché à répondre aux impératifs du moment et à contrer en particulier cette offensive de détournement du sens des mots. Et d’ailleurs, nous avons marqué quelques points en ces périodes de confinement des êtres et des esprits. Avec nos modestes moyens, nous avons essayé de riposter en clarifiant les termes du débat, en particulier sur le plan du combat laïque que nous considérons indissociable du combat social. Bref, nous avons tenu notre position sans compromis ou compromission. La flamme est restée vive.
Cela dit, soyons clairs et réalistes, nos moyens sont trop modestes, notre diffusion encore trop confidentielle. Bref, notre travail est positif mais doit permettre d’influencer de manière plus ample qu’aujourd’hui le cours des choses.
Or, nous ne pouvons disposer que de nos propres forces pour ne pas sombrer dans je ne sais quelle manipulation. Heureusement, sur ce plan, nous avons des atouts comme l’a révélé d’ailleurs de manière assez surprenante la dernière souscription. En effet, un très confidentiel « appel au peuple », pour nous permettre de rassembler les moyens minimum afin d’éditer Respublica, a été largement entendu. Il nous a permis de disposer pour la première fois d’une petite trésorerie. Cela démontre l’attachement à ce journal bien sûr, mais aussi c’est un acte politique conscient : nos contributeurs financiers nous ont dit en quelque sorte : « il faut continuer et se développer maintenant et rapidement ! ».
Alors, tentons d’être à la hauteur de cet impératif : de fait, pour se développer Respublica doit se moderniser et se rénover. Notre système de diffusion numérique, son ergonomie et son graphisme datent d’il y a plus de vingt ans. Il faut donc entamer un grand chantier de rénovation pour permettre une meilleure diffusion et augmenter notre influence. Cela exige des moyens financiers importants. Nous avons, comme je l’ai déjà dit, une petite réserve et ne partons pas de rien. Mais pour compléter, il nous faut entre 5 et 10 000 euros. Nous proposons donc de lancer une souscription participative pour recueillir cette somme. Cela permettra d’en faire un acte politique et de lancer une dynamique positive. Il nous faudra expliquer et motiver cette demande auprès des citoyennes et des citoyens et clarifier encore mieux notre positionnement politique.
Je crois vraiment que nous pouvons réussir car beaucoup de nos camarades lecteurs et contributeurs sont conscients que l’année 2022 sera difficile et dangereuse pour la France et qu’il faut disposer en ces temps incertains, à défaut d’un grand phare dans la tempête, du moins d’une balise au signal fort et clair !
Voilà en quelques mots notre bilan et surtout notre perspective pour 2021.