L’Institut Montaigne, qui ne vit que grâce aux fonds privés de l’oligarchie, propose de réaliser 60 Mds d’euros d’économies nouvelles sur la dépense publique pour l’ensemble des administrations publiques, dont près d’un tiers concerne l’assurance maladie et les personnels hospitaliers.
Dans un document d’environ 140 pages intitulé Redonner sens et efficacité à la dépense publique, l’Institut propose 15 mesures pour réduire encore la dépense publique.
Réduire encore et toujours les effectifs : une attaque généralisée contre l’ensemble de la protection sociale et l’aménagement du territoire
Concernant les fonctionnaires, il propose rien de moins que le maintien de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire aux fins de réduire leur nombre de 300.000 sur la période 2013-17. Et il parle de « rendement » de la suppression d’emplois, soit 1,7 Mds d’euros pour l’hôpital avec 62.500 suppressions d’emplois !
En plus de cela, il préconise le gel du point d’indice (proposition 6), la diminution des remboursements d’arrêts maladie, l’allongement du délai de carence et l’augmentation de la durée hebdomadaire de travail de 2h 30 « sans contrepartie salariale » (proposition 5) !
Toujours dans la même veine, il suggère de reprendre la proposition du bouclier sanitaire (proposition 9) de Raoul Briet et de Bertrand Fragonard en 2007 en durcissant encore son caractère austéritaire. Non seulement, il reprend l’idée de 2007 d’un remboursement total des soins uniquement au-delà d’un forfait annuel (que l’on fera augmenter ensuite par simple décret pour augmenter le caractère austéritaire du bouclier) et donc de diminuer fortement ce remboursement en deçà de ce forfait. En outre, ces nouveaux prêtres du néolibéralisme veulent y inclure les dépenses hospitalières et « simplifier » (diminution des aides et augmentation du reste à charge).
Puis 4,4 Mds d’euros en moins pour l’assurance-chômage (proposition 10), 9,4 Mds en moins dans les aides au logement (proposition 11), 7 Mds en moins pour la politique familiale avec durcissement des conditions de ressources pour 7 Mds (proposition12), suppression progressive des aides à l’aménagement du territoire pour 40 Mds,15,5 Mds de moins pour le remboursement assurance-maladie hors hôpitaux (sur 85 Mds).
La communication « bisounours » du gouvernement tente de nous endormir avant la trêve de fin d’année tout en préparant pire qu’hier. Même si l’Institut Montaigne n’engage pas le gouvernement, nos informations indiquent que toutes ses propositions sont à l’étude par le gouvernement et entrent en cohérence avec la lettre du Premier ministre au Haut Conseil du financement de la protection sociale et les “fuites” concernant la nouvelle saignée des retraites prévue en 2013.
Voilà pourquoi les organisations sociales du mouvement social et la gauche de gauche devront être à la hauteur des enjeux. Pour l’instant, il y a loin de la coupe aux lèvres !