Mouvement initié par Jean-Luc Mélenchon, il y a deux ans, les porte-parole du mouvement revendiquent aujourd’hui 110.000 soutiens électroniques, 10.000 contributeurs électroniques, 2.000 personnes qui ont participé à la construction de la proposition de loi visant à installer une constituante pour aller vers la 6e République en France et en finir avec la monarchie présidentielle actuelle.
La conférence de presse qui a eu lieu le 29 juin 2016 dans le quartier des Halles était animée par trois des quatre porte-parole, Kahina Ouali, musicienne, 26 ans (94), Pierre-Yves Cadalen, doctorant, 23 ans (94), Tayeb Tounsi, chargé de mission à la ville de Grenoble, 27 ans (38) – la 4e, Emmanuelle Gaziello, agricultrice, 56 ans (04), ancienne conseillère municipale communiste de Nice n’ayant pas pu faire le déplacement pour cause professionnelle – et de deux membres de l’équipe d’animation (qui compte une vingtaine de personnes) Matthieu Dupas et Lucie Kirchner.
Cette conférence de presse est la conférence de lancement de la proposition de loi pour convoquer une constituante. Le M6R souhaite utiliser l’article 11 alinéa 3 de la Constitution tel qu’il résulte de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 et complété par la loi organique n° 2013-1114 du 6 décembre 2013 qui permet l’organisation d’un référendum sur un texte législatif « portant sur l’organisation des pouvoirs publics » dès lors qu’une proposition de loi en ce sens est soutenue par un cinquième des parlementaires (185 députés et sénateurs) et un dixième des inscrits sur les listes électorales (4,5 millions de personnes).
La proposition de loi nous a été distribuée en séance. On peut retenir que les travaux de la constituante ne pourront durer plus de deux ans (article 2) et que ne pourront y siéger ceux qui ont déjà eu un mandat législatif national ou européen ou ont déjà participé à des fonctions exécutives nationales, européennes ou locales (article 6), ceux qui ont une autre activité rémunérée (article 7), enfin que les membres de la constituante ne pourront pas exercer des fonctions exécutives ou législatives lors des premières élections qui suivront (article 8).
A la question posée sur l’importance du défi et à la possibilité que l’initiative soit sans suite, il a été répondu que c’est une fenêtre d’action possible et que ce sera un important moyen pour mener la bataille pour l’hégémonie culturelle. A ce moment-là, j’ai pensé à la célèbre phrase de Mark Twain « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », devise qui a été reprise dans l’en-tête du nouveau journal « Progrès social ».
A la question sur les liens entre l’équipe de Jean-Luc Mélenchon et le M6R, il a été répondu que Jean-Luc Mélenchon a bien initié le mouvement mais qu’aujourd’hui, le mouvement est d’une part autonome et d’autre part n’a pas le même objet car le M6R n’apparaîtra dans la campagne présidentielle auprès de l’ensemble des candidats républicains que pour promouvoir la proposition de loi sur la Constituante. Le M6R ne prendra donc pas parti dans le cadre de cette campagne présidentielle. On pourrait dire aussi que Nuit debout a été initié par François Ruffin et Frédéric Lordon alors qu’aujourd’hui des tensions existent entre ces deux initiateurs et Nuit Debout.
Sur les moyens, la stratégie et la communication utilisés pour mener cette campagne, il nous été répondu qu’elle serait multiforme : par voie électronique, par action massive ou symbolique sur le terrain, par réunions publiques, etc. et qu’elle aurait vocation à se propager aussi bien dans les villes centres, les banlieues populaires, les zones périurbaines ou rurales. Chacun pourra utiliser le matériel fourni comme il l’entend. Soutenu par Marie-Georges Buffet, le M6R compte avec les parlementaires qui soutiendront la proposition de loi faire du dépôt de la proposition de loi un événement à la rentrée.
Les porte-parole ont tenu a préciser que c’était un mouvement autogéré qui a mis deux ans pour aboutir à avoir des portes paroles et une équipe d’animation et que son fonctionnement horizontal est singulier par rapport aux autres organisations beaucoup plus verticalisées. Ils ont insisté sur leur confiance en l’avenir, dans le sens où ils pensent que le peuple français a la capacité de construire cet avenir. Ils souhaitent rassembler ceux qui veulent changer les règles du jeu et qui pensent que la question du pouvoir et de la démocratie est aujourd’hui centrale. Ils souhaitent faire campagne sur la méthode pour obtenir une Constituante et non sur le contenu de la future constitution qui serait l’objet de la Constituante elle-même. Ainsi pensent-ils pouvoir rassembler large.
Rendez-vous est pris pour la prochaine étape.