Beaucoup confondent les notions de communautaire et de communautarisme. La première renvoie à un groupe humain de même origine ethnique, nationale, linguistique ou sexuelle… tandis que la deuxième renvoie à un mode de pensée et de pratiques prémodernes.
C’est pour cette raison que l’une n’implique pas forcément l’autre, et inversement. Une organisation communautaire n’est pas nécessairement communautariste. ce type d’associations peut en effet avancer des revendications particulières, mais non particularistes. Elles ont d’ailleurs toujours compté par dizaines de milliers en France à jouer un rôle, parfois substantiel, d’intégration sociale.
Il en est de même des associations de migrants. Nombre d’entre elles constituent une richesse pour la France, et en aucun cas un obstacle à l’intégration des populations allogènes et au vivre- ensemble. Bien au contraire ! Elles contrastent en cela avec d’autres associations communautaristes de migrants, à l’instar des organisations islamistes, par exemple, qui se camouflent- souvent avec succès- derrière l’intitulé de musulman ou d’islamique.
En revanche, une organisation non seulement communautaire, mais même non communautaire peut être de nature communautariste. C’est le cas par exemple de certains associations et de sites internet xénophobes et-ou racistes, quel que soit le masque, dont elles se parent pour espérer mieux tromper l’opinion publique.
Pour les unes, c’est la lutte pour la « laïcité », contre l’ « islamisation de la France ». et pour les autres, c’est la défense de l’ « islam » et des « musulmans », ainsi que la « liberté de culte » ; et pour d’autres encore, c’est la lutte contre le pouvoir « colonial » français, et la désignation les Français de souches par le terme péjoratif de « Blancs ». Il ne faut pas oublier non plus les organisations communautaristes juives ou chrétiennes, à ne pas confondre avec d’autres organisations juives ou chrétiennes non communautaristes, voire laïques.
En réalité, la xénophobe et le racisme ne sont rien d’autre que la forme extrême, exacerbée, du communautarisme. De même que tous ces extrêmes se nourrissent mutuellement, car ils sont les faces d’une même médaille, incitant directement ou indirectement à la haine raciale et à la guerre des civilisations.
Comment alors se retrouver dans ce torrent de surenchères et de démagogie ? Sur quels critères distinguer une association communautaire d’une association communautariste ? A l’aune des valeurs humaines universelles.
Si le programme ou les revendications particulières de telle ou telle association convergent vers ces valeurs, cela signifie que cette association est de nature non communautariste. Dans le cas contraire, une association est qualifiée de communautariste, parce que ses idées et ses pratiques, tel que le relativisme culturel, par exemple, sont en contradiction avec ces dites valeurs.
La tâche est toutefois rude pour les laïques et les féministes universalistes dans leurs luttes contre ces communautarismes, souvent opposés entre eux, mais convergent tous vers un même objectif : saborder le vivre-ensemble et barrer l’accès aux valeurs humaines universelles, notamment aux migrants et à leurs enfants.
Mais il n’est malheureusement pas rare que des citoyens sincères, y compris parmi les plus avertis politiquement ou jouissant d’un niveau intellectuel appréciable, tombent malheureusement, dans le piège des discours souvent d’un simplisme déconcertant, de l’un ou l’autre de ces communautarismes.