Pour le premier ministre grec, il faut restructurer le pays et non la dette

Le premier ministre grec, Georges Papandréou annonce les nouvelles mesures d’austérité que prendra le gouvernement grec pour éviter d’avoir recours à une restructuration de « La Dette » , c’est à dire d’en accroître le coût au delà des capacités financières du pays. Il s’agirait, d’ici à 2015, d’un « projet nous menant d’une Grèce en crise à une Grèce de la créativité », par un programme:

  • d’ économies de 23 milliards d’euros par réduction des dépenses de l’Etat à environ 44 % du PIB, dans la moyenne de la zone euro, contre 53 % du PIB en 2009
  • d’augmentation des rentrées à environ 43 % du PIB, contre 38 % en 2009″.
  • de privatisation de 50 milliards d’euros
  • de lutte contre le gaspillage des fonds publics
  • de « mobilité » des employés entre secteurs privé et public
  • de création d’un organisme social unique pour gérer l’ensemble des prestations sociales.

Or, les 23 Md€ d’économies de l’état représentent 9% d’un PIB de 256 Md€. Avec des « rentrées espérées de 13 Md€, environ, le « basculement » des finances publiques serait de 14% du PIB en quatre ans !
C’est oublier que le dépenses de l’Etat se traduisent par des revenus imposables et donc des rentées fiscales.
Moins de dépenses signifient moins de rentrées pour l’Etat, sauf à réduire drastiquement les importations et à réorienter les productions nationales.
On doute que les partenaires commerciaux et les banques prêteuses soient d’accord pour une telle réduction de leurs chiffres d’affaires en Grèce.
Tout l’effort pour satisfaire les prêteurs étrangers de l’état, des banques, entreprises et possédants grecs serait donc supporté par le peuple grec par des réductions massives de protection sociales, d’emplois, de salaires et de services publics.
Au total, le résultat en serait plus de récession et plus de dettes étrangères à tous les niveaux.
Où serait la « créativité » dans ce programme ?
Et si les Grecs choisissaient de « réorienter » la « Grèce d’en haut » en la rendant responsable des dettes qu’elle a souscrites et décidaient d’une solution à l’islandaise de refus de payer toutes les dettes privées étrangères dont le peuple n’est en rien responsables ?
Là serait peut être la véritable « créativité » du peuple grec.