La DREES a publié une étude sur les effets des réformes des retraites entre 2010 et 2015 (1)http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er985.pdf. Nous savions déjà que le mouvement réformateur néolibéral avait fait perdre à terme 20 points de retraite à cause de la réforme Balladur de 1993. Merci Fillon d’avoir soutenu Balladur ! Nous savions très bien que la réforme Fillon (déjà lui !) avait fait baisser les retraites des fonctionnaires et des régimes spéciaux, respectivement en 2003 et 2008. Merci Fillon ! Maintenant, nous savons que le PS et ses élus ont aussi mis la main à la pâte pour faire baisser les retraites.
Les augures nous avaient déjà prévenus : le capitalisme, aujourd’hui et contrairement à la période précédente, ne peut survivre qu’en baissant la masse des salaires, tant directs que socialisés. Donc les néolibéraux, ou si vous voulez mieux les défenseurs du capitalisme, qu’ils se disent de gauche ou de droite, sont contraints d’aller en ce sens.
Déjà, la note de la DREES nous dit que ces réformes de 2010 à 2015 (donc dues entre autres à Fillon, Macron et Hamon !) ont en même temps fait baisser, non seulement nos retraites, mais aussi leur part dans le PIB. La part des retraites dans le PIB est aujourd’hui de 12,2 %, soit près d’un point de moins (plus de 20 milliards !) par rapport à ce dont les retraités auraient bénéficié sans les réformes. J’espère que l’oligarchie a remercié tous ceux qui ont œuvré à cela, ou l’ont accepté.
En tous cas, trois de ceux-là sont à concourir pour la présidence de la République.
Rappelons que la réforme de 2010 (merci Fillon !) a relevé l’âge de l’ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans et l’âge d’annulation de la décote de 65 à 67 ans. Conséquence : un an et demi de moins de retraite! Merci Fillon !
La réforme de 2014 sur l’allongement de la durée requise pour avoir droit au taux plein (2)Alors que depuis la réforme de 2010, la durée de cotisation requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein était fixée génération par génération, l’année de leur 56 ans, elle sera désormais fixée dans la loi selon un calendrier préétabli : pour les générations nées à partir de 1958, le projet de réforme prévoit une augmentation d’un trimestre supplémentaire toutes les trois générations, de manière à atteindre 43 ans – soit 172 trimestres – pour les assurés nés en 1973. a diminué le temps de retraite de 4 mois et diminué la pension de 1,1 %. Merci Macron et Hamon ! Les autres mesures (ANI et AGIRC-ARRCO) de 2011 (Merci Fillon !), 2013 et 2014 (merci Macron et Hamon !) ont entraîné une diminution du montant des pensions de plus de 1,1 %.
La note de la DREES montre par ailleurs que la « pension cumulée sur le cycle de vie » a baissé, à cause des réformes menées entre 2010 et 2015 (merci Fillon, Macron et Hamon !) de 1,3 % pour la génération de 1950, de 4,2 % pour celle de 1960, de 5,9 % pour la génération de 1970 et de 4,5 % pour la génération de 1980.
Quant aux femmes, elles perçoivent à la liquidation de leur retraite une pension en droit direct (hors pension de réversion) de 40 % de celle des hommes. On peut donc créditer Fillon, Macron et Hamon de n’avoir rien fait contre cette inégalité flagrante ! Ils pensaient peut-être que la loi sur la parité devrait leur suffire !
Et on constate, quelle surprise, que les pauvres sont plus touchés que les riches !
Pour l’ensemble des réformes étudiées, l’effet sur les pensions cumulées est une perte de 10 % pour les hors emploi, de 6 % pour les bas salaires et seulement de 3 % pour les hauts salaires. Merci Fillon, Macron, Hamon !
Soyons honnêtes, Fillon mérite un bon point : effet, les mesures liées à la réforme de 2010 induisent à elles seules une baisse de pension cumulée de 6,6 % pour les cotisants « en dehors de l’emploi dès 50 ans », alors que l’effet est quasi nul pour les salaires élevés. Merci Fillon !
Notes de bas de page
↑1 | http://drees.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er985.pdf |
---|---|
↑2 | Alors que depuis la réforme de 2010, la durée de cotisation requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein était fixée génération par génération, l’année de leur 56 ans, elle sera désormais fixée dans la loi selon un calendrier préétabli : pour les générations nées à partir de 1958, le projet de réforme prévoit une augmentation d’un trimestre supplémentaire toutes les trois générations, de manière à atteindre 43 ans – soit 172 trimestres – pour les assurés nés en 1973. |