1918 : les commémorations de Macron et les nôtres

Nous proposons à la lecture deux textes (ici et ) que nous avons reçus, illustrant la richesse des éclairages et des critiques que l’on peut faire par rapport aux commémorations du président Macron. Il est nécessaire en effet de rappeler qu’on ne peut pas mettre tous les belligérants au même niveau de responsabilité car il y a eu un agresseur et un agressé.

Ajoutons qu’une partie de la bourgeoisie française et la droite dans sa grande majorité, plus une partie minoritaire de la gauche radical-socialiste, ont souhaité la guerre depuis des années (cf. le débat sur la loi des trois ans).

Par ailleurs, rappelons la position du grand Jaurès qui a tout fait pour empêcher la guerre. Non que Jean Jaurès fût un pacifiste, ce qu’il n’était pas, mais parce qu’il était contre le guerre (ce qui est autre chose !) en appelant les mouvements ouvriers et les gauches allemandes et françaises à empêcher la guerre.

Rappelons aussi que son assassin a été acquitté en 1919 et que la femme du grand Jaurès fut condamnée à payer les frais du procès.

Terminons en écoutant l’appel d »Anatole France : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! ».  Ce sont des anarchistes espagnols qui, plus tard en 1936, exécuteront Raoul Villain…

Encore une fois, considérer que l’agresseur et l’agressé sont à mettre au même niveau, quels que soient le recul du temps et les intérêts du moment,  est un scandale politique.