Quand la plateforme de France Télécom devient un camp de travail

Les employés de la plateforme de Lille n’en croyaient pas leurs yeux. Seraient–ils tombés dans un camp de travail obligatoire avec maltraitances ? Les élèves des lycées professionnels de l’académie de Créteil reçoivent plus d’égards puisqu’on les  « intéresse », qu’on leur parle gentiment et que les instructions visent à former le citoyen.
On a beau leur rappeler, à ces petits chefs, que la meilleure façon de motiver le personnel est de faire régner un climat de confiance, ces « managers » ont mal compris la leçon. Se prenant pour des DRH (ah ! les ressources humaines !) ils sont plus près des chefs de camp. Donnez une once de pouvoir et voilà ce que cela donne.
Le mardi 27 août 2007 (au début donc de la méthode FT pour décourager les personnels), un chef de plateforme, un incertain Dominique M., remobilisait ses troupes par quelques aboiements. Quelques citations d’un document qui fera date, et de plus écrit dans un charabia et avec des fautes d’orthographe dont aurait honte un élève de cours moyen.

«  »je vous fait (sic) un rappel sur les règles de fonctionnement du 1014 » … « Cependant rien n’interdit d’arriver 10 mn plus tôt pour dire bonjour à ses collègues (mais sans les dérangés (resic) si ils sont déjà en plein travail »

Et le chef ne manque pas ni d’ élégance ni de respect :

« De plus, un grand respect des autres est demandé. : on laisse le soir en partant son bureau nickel. débarrassez vos gobelet (resic), vos feuilles de brouillon, vos photos perso, en 2 mots votre « bordel » »

Spécialiste en civisme, le monsieur concède : 

 » « ces remarques sont juste une question de civisme, vous n’aimeriez pas que l’on vous fasse la même chose. » »

Voilà qui est bien dit !!!
Et la totalité du document est de cette veine. On est plus près d’une maison de correction ou du goulag que d’une entreprise qui fut autrefois le fleuron du service public. Même le CAC 40 n’a pas entériné cette avancée sociale. A désespérer du management à la française.