Nous n’avons pas réussi à mettre en échec le pouvoir :
- Ni sur la construction de l’Union Européenne.
- Ni sur la réforme du statut de La Poste
- Ni sur la RGPP et le démantèlement des services publics
- Ni sur l’Hôpital public.
- Ni sur l’enseignement
- Ni sur la retraite
Les lois ont été votées, les orientations sont en application, le rouleau compresseur est en marche. Le pouvoir attaque sur tous les fronts : ici une fermeture de classe, là celle d’un bureau de Poste, ailleurs la fermeture de services hospitaliers, et partout l’austérité, le chômage, la précarité, l’extension de la misère, l’expulsion des sans-papiers, le développement du racisme, les fermetures d’entreprises, etc. Et nous courons en tout sens et en tout lieu pour essayer de colmater les brèches. Nous nous épuisons en manifestations, rassemblement, grèves, signature de pétition, etc. Toutes ces luttes sont parfaitement légitimes, nécessaires, indispensables, vitales. Mais faute de résultat et surtout de perspective nous risquons que le découragement s’installe, voire la résignation pure et simple. Cette perspective ne peut pas être seulement les élections dont nous savons tous qu’elles ne changeront rien fondamentalement et durablement. Le bulletin de vote ne changera pas grand-chose ou tout au moins pas pour longtemps. C’est bien parce que ce bulletin de vote a un caractère de « chèque en blanc » donné aux élus que, sous la pression des lobbys, le parlement finit toujours par retomber dans les ornières du passé. Nous en avons suffisamment fait l’expérience. Si les citoyens avaient eu à tout moment le pouvoir de contrôler leurs élus, de suivre attentivement leurs travaux, de les révoquer si nécessaire, de déclencher des processus législatifs, nous aurions certainement mis en échec le traité de Lisbonne comme nous avions fait pour le TCE, nous aurions stoppé toutes les offensives néolibérales sur les Services Publics, la retraite, l’assurance maladie, etc. Donner aux citoyens des droits nouveaux d’intervention dans la vie de la cité, donner aux salariés des droits nouveaux d’intervention dans la vie de l’entreprise, c’est là que se situe le cœur de la question. Cela passe par des changements institutionnels au plan national et c’est dès maintenant qu’il faut en discuter sans attendre la réunion d’une Constituante qui viendra en son temps, quand les citoyens auront d’abord exprimé ce qu’ils veulent. L’article 6 de la déclaration des doits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme : « La loi est l’expression de la volonté générale ». Ce sont les moyens pour que ce principe devienne réalité, les réformes de la Constitution à mettre en œuvre pour qu’il en soit ainsi, qu’il faut donner en perspective à chacune des luttes sectorielles et les faire ainsi converger vers un objectif commun porteur de transformations fondamentales. C’est maintenant qu’il faut en débattre.