Site icon ReSPUBLICA

Réactions à l’éditorial du n° 687 : Pour une réorientation stratégique de la gauche de gauche

Nous avons sélectionné 3 réactions de lecteurs au dernier édito : Pour une réorientation stratégique de la gauche de gauche. Bonne lecture.
La rédaction

 

Cher Évariste,
j’ai lu avec beaucoup d’enthousiasme ce que vous écrivez dans votre dernière chronique. Si je partage tout à fait l’analyse de la situation politique actuelle qui afflige l’Europe je n’en suis pas moins d’accord sur les remarques que vous portez sur la nécessaire maturité que le Front de Gauche (et en particulier le Parti de Gauche) doit opérer dans les années à venir.
Il y a effectivement urgence à organiser cette action de résistance qui ne peut plus se limiter à une constatation du monde tel qu’il va et à des discussions sympathiques mais stériles visant à convaincre les convaincus.
Il y a effectivement urgence à recréer une intelligence dans l’action qui passe (en vrac) :

Puisse cette situation inconfortable dans laquelle nous plongent les législatives sonner le point de départ d’une réflexion salutaire et d’une réorganisation de notre appareil. La tâche n’est pas gagnée d’avance, elle se heurte à de vraies difficultés internes… mais s’il n’arrive pas à se relever dans le sens que vous indiquez j’ai peur de voir le PG (et donc le Front de Gauche) s’enfoncer dans le néant où semble se marginaliser le NPA.
Désenvoûter les masses, casser le cycle de la résignation et du fatalisme nécessitera de prendre chacun de nos concitoyens par la main pour le sortir de l’état hypnotique dans lequel les médias l’ont plongé.
Car comme l’explique très justement la thèse pathologique défendue par Jacques Généreux nos concitoyens ont fini par intégrer que « le monde, tel qu’il est, suit le cycle normal des choses… » cela sonne comme une « fin de l’histoire en quelque sorte » (supposée avoir été initiée par la chute des pays « communistes » prouvant ainsi qu’une seule voie demeure « réaliste » et souhaitable).
L’éducation, l’échange, le désenclavement des esprits, la libération de l’opium puissant de la consommation et des médias de masse seront seuls à même de casser cette vision… encore faut il s’organiser et tisser une toile efficace et éduquée.
Christophe Baixas (Var)

Tu nous interpelles pour que nous organisions une vraie campagne dans la proximité..(…). ? Permets-moi de me trouver  « vexé » tant toute la campagne menée n’a été motivée que par ces méthodes, par ces pratiques dite d’éducation populaire..
Et c’est là où le bât blesse.. On ne peut feindre d’ignorer la générosité des militants en leur en demander plus que ce que déjà ils ont accepté. Il faut constater, effectivement, que le combat politique ne peut se concentrer qu’un court instant dans l’impasse des formes légales instituées par une Constitution antidémocratique ! Celle de la Ve République !
A quoi peut servir un tel appel à une éducation populaire quand l’essentiel qui se déroule aujourd’hui relève de la survie des uns et des autres dans le chômage, face à des milliers de licenciements annoncés ? Nos camarades, dans les écoles doivent-ils se réunir pour pallier aux milliers de postes supprimés ? Doit-on organiser un forum dans tous les hôpitaux qui refusent des rendez-vous, des hospitalisations ?
Fondamentalement, je pense que tu refuses de réfléchir plus loin que l’échec incontestable de notre projet de Front de Gauche.
Je te propose une autre direction pour mobiliser nos camarades. Je persiste à penser que la question essentielle reste celle pour laquelle le peuple a voté NON !
Notre pays est d’une grande richesse, la question n’est donc pas là. Ce qu’il faut barrer, combattre c’est cette Europe du Capital qui assujettit nos frères de Grèce, d’Italie, d’Espagne, d’Irlande etc..  Il nous faut unir les peuples d’Europe et de la Méditerranée contre les lois iniques que  les banquiers imposent aux peuples.
Pascal Polisset  

Cher Évariste,
je salue la pertinence de votre article de Respublica : j’espère qu’il convaincra les cadres loco-régionaux des composantes du Front de Gauche.
Pour ma part, il y a plusieurs années qu’avec mon homologue, co-secrétaire du Comité sud Vaucluse du PG, nous organisons des thèmes d’analyse et d’approfondissement des problématiques politiques.
Pour citer un exemple entre plusieurs, nous avons travaillé sur l’économie et les conséquences du devenir des monnaies (dont l’euro bien entendu), sur l’avenir des peuples, avec le soutien de camarades ayant une formation d’économiste…  Ce genre de sujet complexe ne va pas tout seul et demande de gros efforts de préparation et de documentation puis au moins deux réunions de mise en commun et de discussion.
En face de ces efforts pédagogiques, le principal écueil est le rapport défavorable entre une minorité agissante qui s’épuise en communications de proximité fructueuses (avec les réunions « tuppeware » que vous citez), et l’influence anesthésiante des médias de grande diffusion qui détournent la grande majorité du public avec des sujets futiles, voire abêtissants et contribuent très efficacement à faire perdurer un immense fossé entre la réalité et la complexité des problèmes économico-politiques ou sociologiques et la conscience qu’en ont nos concitoyens.
A cela s’ajoute en période électorale les désinformations conscientes et très réfléchies des partis politiques ultra libéraux qui parviennent ainsi à faire voter contre leurs intérêts fondamentaux une grande partie de la population.
[…] Qu’on fait les médias de grande diffusion pour contribuer à l’élévation de la conscience politique et sociale de la population ? Actuellement je pense que le nœud du problème est le statut non indépendant des médias, possédés ou fortement influencés par les forces économiques libérales, que ce soit des médias écrits, radiophoniques ou télévisés. La proportion des exceptions qui ont un réel rôle d’information, d’éducation populaire, ne pèse pas face aux tsunamis consuméristes ou véhiculant essentiellement des messages ludiques.
Gilbert de Cesare (comité PG sud Vaucluse).

Quitter la version mobile