Les mesures de confinement seules ne permettront pas de se débarrasser du virus. En effet lors d’une épidémie, le seul moyen de stopper la propagation d’un agent infectieux est de détecter les personnes contagieuses le plus précocement possible et de les isoler de manière stricte immédiatement. Cette étape a été gérée de manière catastrophique avec les tests classiques car le gouvernement a choisi la quantité plutôt que la qualité, à savoir le délai de rendu des résultats. De ce fait, les personnes contagieuses ont largement contaminé leur entourage dans l’intervalle, ce d’autant que le traçage effectué par les personnels des ARS ou de l’assurance maladie par téléphone s’avère peu efficace. Pour mesurer l’étendue du problème, il est utile de citer une étude récente qui vient de montrer qu’une personne infectée contaminait au moins la moitié des membres de sa famille.
Nous disposons depuis le mois de septembre de tests antigéniques rapides permettant l’obtention d’un résultat en 15 minutes. Bien qu’un peu moins performants que les tests classiques, leur supériorité en termes d’efficacité est la rapidité d’obtention du résultat qui permet un isolement immédiat et de limiter ainsi de très nombreuses contaminations. Ces tests auraient pu être utilement utilisés pour les personnels des EHPAD, les aides à domicile, certaines entreprises à risque ou encore pour les vacanciers de la Toussaint avant qu’ils rejoignent leurs familles, composées souvent de personnes âgées, donc vulnérables. Le gouvernement vient d’autoriser tardivement leur emploi et n’en fait pas énormément de publicité car, encore une fois, le problème d’approvisionnement et de disponibilité ne semble pas réglé. Pour l’instant seuls 5 millions de tests sont commandés alors que pour stopper l’épidémie nous allons avoir besoin de 50, voire de 100 millions de tests afin de pouvoir multiplier autant que de besoin les examens.
Si nous ne voulons pas aller de confinement en confinement, seule cette stratégie appliquée de manière très agressive et massive est susceptible de briser les chaînes de propagation du virus et de pouvoir retrouver une vie presque normale. Il y a urgence car la saturation de nos hôpitaux risque d’avoir des conséquences catastrophiques sur la santé des malades non-COVID dont la prise en charge a déjà été affectée au printemps et est de nouveau retardée aujourd’hui. La mortalité en France est de 600 000 personnes par an, une surmortalité de 10 % due à une incapacité prolongée à gérer à la fois ces patients et les malades de la COVID-10 entraînerait le décès de 60 000 personnes supplémentaires.