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Suite à la chronique d’Evariste du n° 751

Le texte Progression de l’autre gauche en Europe et régression du Front de gauche en France : pourquoi ? a suscité de nombreux commentaires. Nous en reproduisons deux.

1/ De Daniel A.
Suite à la lecture de votre édito dont je partage l’essentiel des idées, je veux apporter quelques réflexions.
Lors d’une de ses soirées live, Mediapart avait invité un des porte-parole de Syriza.
Celui-ci était interrogé sur ce qui à son avis pouvait expliquer la différence de résultat du Front de gauche en France, et de Syriza en Grèce. La première des choses qu’il a mises en avant, est la rupture totale en Grèce, entre Syriza et le Pasok. Dans les faits (pas d’alliances) et aux yeux de la population grecque pas de confusion possible
Lors de son intervention, il a aussi insisté sur la mise en place de réseaux de solidarité concrète par Syriza. Ce que vous décrivez.
Qu’en est-il en France ? comment le Front de gauche est perçu ?
Combien de fois au porte à porte, les militants du Front de gauche ont-ils entendu « la gauche, la droite tous les mêmes » et dans cette gauche, le Front de gauche était inclus. Comment cela est possible, alors que le Front de gauche et d’autres forces à gauche combattent la politique économique et sociale du PS ? Voici quelques éléments qui à mon avis vont dans le sens de la confusion
Le vocabulaire en premier lieu, l’ensemble des dirigeants du Front de gauche (et d’autres), emploient le qualificatif de gauche en incluant le PS, ou parlent du « désastre des gauches ». Ceci ne contribue pas à la clarté nécessaire, bien au contraire, c’est un frein à celle-ci.
Aussi l’épisode consternant des alliances avec le PS dès le premier tour dans les grandes villes, notamment à Paris aux municipales, comme vous le soulignez.
Il faut parler de droite socialiste.
La rupture avec cette droite socialiste doit être totale et claire, si des socialistes ne se reconnaissent pas dans cette politique, et veulent réintégrer la gauche, ils doivent se séparer de l’aile droitière au pouvoir.
Les pleurs sur les plateaux de télé ne suffisent pas, ainsi que les déclarations non suivies d’actions. L’heure est trop grave pour les petits calculs.
D’autres questions doivent être abordées pour y apporter des réponses plus claires qu’aujourd’hui. La question de l’Euro, de l’Europe. A travers la réponse à ces questions, c’est notre capacité à rendre crédible une alternative.
Pensons-nous réellement qu’il est possible de mener une politique de gauche dans le cadre de cette Europe, sans maîtrise de la monnaie, des échanges économiques, etc ?
La démocratie dans cette construction européenne, lorsque le résultat du vote de 2005 à été volé, sans pouvoir s’y opposer ?
La réponse à ces questions doit être aussi notre différence avec cette droite honteuse au pouvoir.
Ne pas laisser au FN le terrain sur l’Europe.
La clarté sur ces questions, doit aussi nous permettre, de nous adresser à toute cette population, ouvrier(e)s, travailleurs pauvres, précaires, jeunes qui ne votent plus, et qui sont les premières victimes de cette mondialisation destructrice. Le changement ne se fera pas sans eux.
L’Europe que nous devons définir à l’inverse de celle qui existe actuellement, peux être un objectif mobilisateur pour notre continent, si elle se donne comme objectif une grande politique sociale pour celui-ci.
Non à l’Europe mortifère, oui à l’Europe sociale.

2/ De Claude B.
Je suis en gros d’accord avec cet article. Il n’y a pas d’issue en dehors d’une grande campagne de plusieurs mois à la rentrée orchestrée au niveau national dans les quartiers et les villages pour dénoncer les impostures diverses de la droite et des forces libérales pour dénoncer le  degré zéro de la politique, les ragots diffusés sur tous les media sur à peu près toutes les grandes questions.
Je participe à la vie de nombre d’associations, je fais des conférences sur les sujets sur lesquels j’ai quelque compétence. Mais je suis convaincu que dans notre bocal confortable, nous tournons en rond.

 

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