La tentation et les pressions sont grandes de suivre les grands médias et le « monde politique » dans une interprétation religieuses des événements de Tunisie et d’Egypte.
Pourtant, il a bien fallu évoquer les efforts constants des régimes autoritaires pour enrôler les mollah plus ou moins voilés dans la politique sous le regard plus que complaisant d’Obama et de Clinton.
Leur propagande de la « guerre des civilisation » est à ce prix.
Le « moteur social » de ces bouleversements politiques est rarement évoqué, ce qui, compte tenu du professionnalisme des rédactions ne relève pas du hasard, mais de la nécessité et peut être de la contrainte.
Pourtant, seule une révolte massive des peuples a pu faire reculer des appareils étatiques armés jusqu’au dents, précisément pour prévenir et affronter de tels événements.
Et pas seulement les « couches populaires, mais aussi les couches sociales intermédiaires non encore paupérisées, intéressées ou même situées aux étages inférieurs de ces régimes.
Il n’y a rien de religieux dans tout cela.
Et c’est ce qui a du paraître insupportable à nos vendeurs de soupe médiatique qui se sont mis, en toute hâte, à rechercher et à médiatiser le moindre mouvement, le moindre prélat et écrit religieux.
Comme si les mains des Églises était recherchée derrière les événements » de 1968.
Et quel peuple?
En Tunisie, où y-a-t-il eu des centaines de morts, fin 2010 au moment ou Alliot-Marie survolait ces zones faussement « désertiques »? A Tunis? Que nenni!
Dans l’industrie minière, métallurgique, textile, sur les chantiers de Tunisie, un des principaux exportateurs industriels d’Afrique (vers la France et l’Italie). A Gafsa, Sfax, Tasserine…
C’est ce qui explique la rapidité avec laquelle la centrale syndicale tunisienne a quitté les sphères du pouvoir et même de sa transition: la pression du peuple, des salariés des chantiers, des mines, des ports, etc, face à l’impossible survie des familles et de la jeunesse au chômage.
Ceci pourrait être source de réflexion et d’inspiration pour nous, en France, qui sortons de la grève contre les retraites-Sarkozy et faisons maintenant face à de nouvelles attaques anti-sociales de la part du gouvernement.
Ils faut nous persuader que ‘La force est en nous » (Obi- Wan Kenobi dans la guerre des étoiles). Que cette force peut et doit être mobilisée et être efficace.
Cette force peut surmonter les obstacles internes à sa mise en mouvement.
Et s’il faut vraiment parler « religions » en Afrique du Nord, ce devrait etre pour dénoncer leur manipulation par les pouvoirs politiques et économiques qui tentent de dévoyer, diviser les mouvements sociaux et les rendre incompréhensibles.
Sans oublier que la laïcité est historiquement un concept politique et non religieux/idéologique: celui de la séparation des églises et de l’etat républicain.