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Tunisie : l’intervention des États-Unis est-elle de bon augure ?

Le Canard Enchainé du 19 décembre 2011 a rapporté les propos de la ministre française Michelle Alliot-Marie qui a déclaré qu’en Tunisie « nous n’avons rien vu arriver. Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main. Ils étaient convaincus que le maintien par la force du régime ne pouvait que faire le lit, à terme, des islamistes ».
« Les militaires américains ont parlé avec leurs homologues tunisiens, et Ben Ali a été prié de quitter, sans plus attendre, le territoire. Inutile de préciser que les Américains n’ont pas pris la peine de nos tenir au courant ».
On en connaît beaucoup plus, depuis, sur la Révolution de Jasmin, sur le rôle joué par l’armée tunisienne et par les États-Unis.
Dans une interview au Parisien, l’amiral Jacques Lanxade, ancien chef d’état-major des armées françaises qui fut ambassadeur de France à Tunis dans les années 1990, suggère que le refus de l’armée d’ouvrir le feu dans les jours qui ont précédé la fuite de Ben Ali a joué un rôle essentiel.
Le 12 janvier, le département d’État américain s’est dit profondément préoccupé par les informations faisant état d’un recours à la force excessif par le gouvernement de Tunisie.
Le 13 janvier, le chef d’état-major de l’armée de terre tunisienne, le général Rachid Ammar démissionne ,ayant reçu des pressions américaines et refusant de faire tirer l’armée, c’est probablement lui qui a conseillé à Ben Ali de partir en lui disant qu’il était « fini« , avance l’amiral Lanxade.
Il semble bien que Ben Ali ait tenté de contraindre l’armée à tirer sur des civils et c’est pourquoi la France, ignorante les manœuvres américaines a tenté de le convaincre de le maintenir l’ordre avec des moyens moins violents. (d’où aujourd’hui une polémique contre la ministre Alliot-Marie).
Le 20 janvier, Gordon Gray, ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Tunisie a rédigé une tribune dans laquelle il s’adresse au peuple tunisien « … peuple tunisien, je vous félicite pour votre courage et votre détermination dans la conduite de la Révolution de Jasmin. Vos exigences des droits humains fondamentaux et votre exercice de la liberté d’expression et la liberté de réunion ont été une inspiration. Les États-Unis sont avec vous pendant que vous entamez la transition vers une démocratie stable et pacifique… »
L’administration Obama miserait donc sur le gouvernement de transition pour maintenir la stabilité et faire barrage aux islamistes dans un pays qui devrait voir passer un nouvel oléoduc important dans la géostratégie américaine.
Lorsqu’on connaît le peu d’efficacité des politiques américaines face aux islamistes (Afghanistan, Irak, Iran, Soudan, etc.) on peut craindre pour la situation d’un pays qui nous est si proche.
De même, qu’il est à craindre que comme les révolutions de couleurs des pays de l’Est, encouragées par les États-Unis, la révolution de jasmin ne finisse par se retourner contre le peuple tunisien.
Les républicains ont un devoir de solidarité avec les Tunisiens !

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