Même si on ne peut pas « faire bouillir les marmites de l’avenir » selon la formule de Friedrich Engels, on peut dire que les mêmes causes produiront les mêmes effets dans un système donné mais à une échéance non connue.
La crise des crédits hypothécaires de 2007-2008, de même nature que la crise de 1929 (le bloc-or remplacé par la zone euro en Europe), fut due à un excès de dettes privées aux États-Unis. La libre circulation des capitaux et la financiarisation mondiale de l’économie entraînant la crise financière mondiale. Cet accroissement des dettes est rendu obligatoire pour faire fonctionner le système à cause de la crise du profit dans l’économie réelle, obligeant l’oligarchie à compresser les salaires directs et les cotisations sociales. Et donc à engager un processus d’augmentation des dettes privées et publiques.
Toutes les mesures prises ici et là n’agissant pas sur les causes fondamentales ne peuvent au mieux que retarder le prochain krach financier mais non l’empêcher.
Mesures nouvelles, il y a eu. Il est erroné de dire que rien n’a été fait : Traité budgétaire, Mécanisme européen de stabilité, politique d’austérité grandissante, Bâle 1 de 1988, Bâle 2 de 2004, Bâle 3 de 2010, Solvabilité 2 pour les assurances et les complémentaires avec le rapport d’évaluation ORSA (y compris pour les mutuelles et instituts de prévoyance), les trois piliers de l’Union bancaire, les contrôles prudentiels CRR, CRD4,etc., la politique d’agrégation des données sur les risques, BCBS 239 de 2016, la prévision de la nouvelle norme comptable IFRS9 pour 2018, le futur coussin de sécurité TLAC prévu pour 2019, la future révision des risques pondérés éventuellement pour 2020, les décisions de gestion des banques avec un taux bas persistant, le développement de la culture du risque, etc. Tout cela n’aura aucun effet sur la crise du profit en système capitaliste qui dure depuis des décennies. Tout au plus, cela aura un effet retardateur pour la prochaine crise.
Les discours publicitaires sur le retour de la croissance masquent en fait le durcissement des politiques austéritaires dégradant la vie de la majorité des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires. L’abondance de la création monétaire fournie par les banques centrales aux banques privées à but lucratif pour les actionnaires, principalement utilisées dans la spéculation financière internationale à travers la plupart des produits bancaires (y compris l’assurance-vie !) et bien sûr l’augmentation phénoménale des dettes privées et publiques, préparent le prochain krach.
Les fonds de capital-investissement participant au système bancaire international, reprennent des entreprises à tour de bras, en recourant massivement à la dette privée. L’endettement mondial est passé de 190 % du PIB mondial à 230 % depuis 2001. La dette étudiante étasunienne est de 1 300 milliards d’euros soit un doublement en 10 ans. Les entreprises chinoises ont un endettement de 160 % du PIB soit un doublement depuis 2008. Etc.