La Réforme des programmes scolaires : pour faire pire que la droite ?

C’est reparti. L’éducation nationale engage une énième refonte des programmes. Prévue par la loi Peillon de 2013, cette réforme suit de huit années celle imposée par  la loi Fillon qui devait, elle aussi, « bousculer le mammouth », comme disait Claude Allègre. Une réforme en profondeur de l’éducation nationale est-elle nécessaire ? Sans…

L’école aujourd’hui au service du néolibéralisme

Que de discours sur l’école repliés sur eux-mêmes comme si l’école se déployait indépendamment du système culturel économique et politique ambiant !  (1)En conclusion d’un rapport sur l’instruction primaire aux États-Unis, Ferdinand Buisson écrivait en son temps, que « l’école n’est pas une institution qui se puisse étudier à part et en soi comme un système de chemins de fer ou de télégraphes » !
Que de propositions de rustines pour enrayer tel ou tel mal de l’école ! Que de discours contre les politiques scolaires qui poursuivent les mêmes desseins que les politiques qu’ils contestent !
Comme d’habitude, insuffisance de l’analyse, confusion sur les causes et sur le rôle de l’école. Depuis trente ans, l’opposition RPR puis UMP versus PS est gangrenée par une pseudo opposition entre l’école néolibérale au service de l’employabilité défini par les patrons et le mouvement réformateur néolibéral de « gôche » qui est censé mettre l’enfant au centre de l’école.
Pour un citoyen de gauche, s’opposer à la première est simple car c’est le projet de la droite. Mais il est plus difficile de s’opposer à la seconde, car c’est la politique de la plupart des gauches y compris des pans entiers de l’Autre gauche.

La première politique revient à concevoir une école à plusieurs vitesses en fonction des besoins patronaux pour mieux exploiter les travailleurs. La deuxième est une école également à plusieurs vitesses mais basée sur un discours d’épanouissement de l’enfant, sur le communautarisme, le pédagogisme (2)Nous appelons pédagogisme, le refus de la liberté pédagogique des enseignants – au même titre que la liberté de prescription des médecins – au nom d’une pédagogie officielle décrétée par des « sciences de l’éducation » déconnectés des savoirs académiques. et la soumission aux forces de la société civile. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 En conclusion d’un rapport sur l’instruction primaire aux États-Unis, Ferdinand Buisson écrivait en son temps, que « l’école n’est pas une institution qui se puisse étudier à part et en soi comme un système de chemins de fer ou de télégraphes » !
2 Nous appelons pédagogisme, le refus de la liberté pédagogique des enseignants – au même titre que la liberté de prescription des médecins – au nom d’une pédagogie officielle décrétée par des « sciences de l’éducation » déconnectés des savoirs académiques.

Sortir des impasses idéologiques pour mieux réinventer l’école républicaine

Repenser l'école dans le cadre d'un projet de République sociale implique avant tout chose de sortir de l'impasse née de l'opposition entre défenseurs d'un « élitisme » scolaire perclus de positions de classe (y compris au sein d'une vieille gauche intellectuelle) et « pédagogistes » qui ne sont qu'une variante de réformateurs sociaux-libéraux dans…

Un « enseignement moral et civique » peut-il aujourd’hui se passer de laïcité et de valeurs républicaines ?

Le Conseil supérieur des programmes a publié en juillet son « projet d’enseignement moral et civique » pour l’école élémentaire et le collège. Il dévoilera  prochainement son projet pour le lycée. Cet enseignement tiendra une place névralgique dans l’école des prochaines années. Il concernera tous les citoyens ((Aux dernières nouvelles, la  consultation des…

Public/privé : un cas… d’école

NDLR - Jack Proult, président de la Fédération des œuvres laïques (FOL) de Maine-et-Loire, nous a adressé le témoignage suivant qui, s'il est local, nous a paru mériter d'être diffusé comme significatif du petit jeu auquel un gouvernement manquant de fermeté laïque peut être amené à se livrer sous couvert…

Derrière les rythmes scolaires : combien d’inégalités ?

Le décret sur les rythmes à l’école primaire restera l’échec le plus flagrant d’un Vincent Peillon bluffé par la FCPE et divers « experts ». L’obstination ministérielle s’est heurtée à la résistance des faits et des volontés :  une offre scandaleusement inégale, variable selon les moyens financiers des communes ; un désordre inextricable dans…

Développer l’éducation à la laïcité : expliquer la loi du 15 mars 2004, s’approprier la nouvelle charte de la laïcité à l’école

Les dates anniversaire sont l’occasion de bilans et de réflexions sur la façon de réactiver un projet. La loi  scolaire du 15 mars 2004 n’échappe pas à la règle. La Ligue de l’enseignement a eu, pour sa part, l’idée étrange de porter sur son blog Mediapart un texte  d’enseignants  réclamant……

Pour les dix ans de la loi laïque du 15 mars 2004, les réactionnaires sortent du bois

Dans un tango endiablé, les deux organisations phares des dérives anti-laïques ont réagi simultanément. D’abord la Ligue de l’enseignement qui gère le blog « Laïcité » sur Mediapart en publiant un texte d’enseignants (suivi d’un appel à signer en faveur de l’abolition de la loi du 15 avril 2004), puis le Front national sous la plume d’un conseiller de Marine Le Pen. La première organise la publication d’un texte justifiant la position anti-laïque de la laïcité adjectivée (1)Les adversaires de la laïcité et de la République sociale ont commencé par combattre le terme « laïcité ». Quand ce ne fut plus possible, ils ont adjectivé ce mot (ouverte, plurielle, de reconnaissance, apaisée, etc ) pour pouvoir en changer la définition historique et le sens. ; le second la position anti-laïque d’un ultra-laïcisme favorable au cléricalisme catholique et hostile aux musulmans.

Voilà pourquoi nous publions ci-dessous le texte d’Henri Pena-Ruiz comme antidote à ces deux dérives mortifères. Nous rappelons qu’Henri Pena-Ruiz (2)Auteur d’un Dictionnaire amoureux de la laïcité récemment chroniqué ici. fut membre de la Commission Stasi.

D’abord des éléments d’une histoire largement oubliée par nombre d’organisations laïques. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Les adversaires de la laïcité et de la République sociale ont commencé par combattre le terme « laïcité ». Quand ce ne fut plus possible, ils ont adjectivé ce mot (ouverte, plurielle, de reconnaissance, apaisée, etc ) pour pouvoir en changer la définition historique et le sens.
2 Auteur d’un Dictionnaire amoureux de la laïcité récemment chroniqué ici.

Laïcité scolaire : des textes de Jean Zay à 2004

Circulaire du 1er juillet 1936 Je vous prie d'inviter les chefs d'établissements secondaires à veiller à ce que soient respectées les instructions interdisant tout port d'insignes. (...) Vous voudrez bien considérer comme un signe politique tout objet dont le port constitue une manifestation susceptible de provoquer une manifestation en sens…

Laïcité scolaire ou communautarisme : L’obligation de neutralité doit s’imposer aux parents qui participent à des activités ou des sorties scolaires

L’exigence de neutralité religieuse et politique concerne-t-elle les parents qui apportent leur concours à des déplacements ou à des activités scolaires ? La question perturbe depuis plusieurs années la vie déjà difficile de nombreux établissements scolaires. La circulaire ministérielle du 27 mars 2012 recommande aux parents collaborateurs du service public de…

Face à une offensive politique réactionnaire et factieuse, les républicains doivent (se) manifester !

D’abord de nature conservatrice, la fronde contre les projets sociétaux du gouvernement s’est vite transformée en mouvement réactionnaire. Ces trois derniers dimanche ont vu successivement se dérouler des manifestations qui, bien qu’étant sans commune mesure avec les manifestations contre le mariage de personnes du même sexe de l’an dernier, étaient d’ampleur significative : contre l’interruption volontaire de grossesse, contre le Président de la République, et enfin contre la future loi famille. D’apparence très diverses, ces manifestations étaient toutes d’essence réactionnaire, et si certains ont arpenté la rue trois dimanches consécutifs, c’est bien qu’elles avaient des points communs. (suite…)

Décret Peillon : le mouvement réformateur néolibéral contre l’école émancipatrice

Depuis 40 ans, seule la massification a été une bonne mesure. Mais elle n’a pas été portée à son terme. Et, avec le reste des « réformes » scolaires, le mouvement réformateur néolibéral l’a détourné de son idée initiale. Nous ne reviendrons pas sur les modifications des programmes contre l’émancipation et sur les illusions pédagogistes de la lignée des Meyrieu, Prost, Legrand, sacrifiant la nécessaire priorité de l’instruction de qualité partout et pour tous. Tout cela a conduit à détruire la liberté pédagogique des enseignants et même à pervertir la fonction éducative de l’école tout en assurant la croissance des inégalités sociales scolaires (corroborés par toutes les études et dernièrement par la classification PISA). Nous avons déjà largement écrit sur ce point. (suite…)

Rythmes ou flexibilité scolaire. Impasse ou stratégie libérale ?

Texte également paru dans l'Huma numérique du 5 novembre 2013. « Rythmes scolaires : Comment sortir de l’impasse », titrait l’Humanité dernièrement. S’agit-il réellement d’une impasse ou n’est-ce pas plutôt le résultat calamiteux de la décision d’un pouvoir borné ayant accepté l’idéologie néo-libérale et poursuivant, à son tour, de manière sournoise la…

Réforme des rythmes scolaires : le Conseil d’Etat ne suit pas

Le Conseil d'Etat vient de rejeter le projet de décret visant à permettre un assouplissement des taux d'encadrement des activités périscolaires Le but affiché de la réforme des rythmes scolaires mise en œuvre par notre gouvernement socialiste est d'écourter la journée de classe des élèves. De mauvais esprits eurent tôt…

A. Planche : « L’imposture scolaire »

Alain Planche - L'imposture scolaire. La destruction organisée de notre système éducatif par la doctrine des (in)compétences, Presses universitaires de Bordeaux, sept. 2012. Texte de 4e de couverture : Il est aujourd’hui communément admis que notre système éducatif est en crise. Mais les diagnostics inquiétants ne datent pas d’hier. Les…