Ce n’est pas avec le social-libéralisme que le FN sera battu. Car le FN fait son beurre sur les ravages causés par les gestions néo-libérales : insécurités physique, sociale et culturelle, relégations territoriales, dislocation des repères symboliques, absence de perspective politique progressiste. Les promesses économiques du FN sont connues : taxation de 15% des résultats nets des 50 plus fortes capitalisations boursières, nationalisation des banques, création de nouvelles tranches d’impôts sur les hauts revenus, augmentation de 200 euros des salaires inférieurs à 1,4 SMIC, retraite à 60 ans. Ce « programme économique », assorti de l’idée que l’immigration est l’arme du grand capital « pour peser à la baisse sur les salaires et les droits sociaux des travailleurs français », ne peut être que populaire. Il a fait partie des munitions dont le FN s’est doté pour récupérer le 6 décembre 2015 des centaines de milliers de votes ouvriers et employés qui allaient naguère à la gauche. Avec sa phraséologie huilée et bien adaptée aux souffrances sociales, il peut aujourd’hui escompter, pour les prochaines échéances électorales, accentuer le passage des couches populaires de la gauche à l’extrême droite, en conquérant les suffrages d’ouvriers et employés qui se sont abstenus le 6 décembre.
C’est pourquoi le premier axe de notre travail d’éducation populaire est de montrer que le programme économique du FN est une immense escroquerie, puisqu’il ignore la réalité de la crise structurelle qui mine le capitalisme et qu’il impute l’austérité aux seuls intérêts du capital et de la finance. Au lieu de proposer une autre politique favorable aux couches populaires, il maintient la croyance fataliste dans la légitimité des possédants.
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