Toutes les gauches en Europe ont été traumatisées par les nationalismes de droite et d’extrême droite du XXe siècle. Sauf le communisme soviétique. Après son écroulement fin des années 80, le néolibéralisme, devenu l’idéologie dominante, s’installe partout. Même les gauches anti-néolibérales sont influencées par l’idéologie libérale. Nous y reviendrons plus loin.
Sur d’autres continents, il en va autrement. En Amérique latine, le patriotisme est très marqué à gauche depuis la résurgence de la « Révolution bolivarienne » à la fin du siècle dernier. Même en Grèce, on ne peut pas comprendre la victoire de Syriza sans la dimension patriotique. Allons au bout du raisonnement, dans le monde actuel, nous disons pas de transformation sociale sans dimension patriotique. C’est déjà ce que disait le grand Jean Jaurès. Il développait l’idée que la transformation sociale et politique en France et en Europe devait lier les ruptures sociales de grande ampleur (y compris, disait-il, de l’entrée de la démocratie dans l’entreprise, ce qu’ont oublié toutes les gauches françaises) avec le patriotisme de gauche contre le nationalisme de droite et d’extrême droite, aujourd’hui alliés au néolibéralisme et que la bourgeoisie utilisera quand bon lui semblera. (suite…)