Quelle forme de gouvernement ? Quelle forme républicaine de gouvernement ?

Cette question est d’importance. Tout autant que la ligne politique et que la ligne stratégique. Elle est d’importance pour toutes les institutions qu’elles soient supranationales, nationales, locales. Mais elle se pose aussi pour toutes les organisations politiques, syndicales, associatives ou professionnelles. Ne pas se poser la question du fonctionnement d’une institution ou d’une organisation et de sa capacité à résoudre les contradictions qui y surgissent, c’est entrer dans une impasse ou vouloir tout expliquer par des problèmes de personnes ce qui revient au même. (suite…)

Qu’est-ce qui est le plus important pour 2012 : les principes, le programme, le modèle politique, les couches sociales qui soutiennent le proje ou le candidat ?

Voilà la question que ne se pose pas les grands médias, fascinés qu’ils sont par les esthétiques royales, cléricales, extrême-droitières et par les grands destins individuels censés diriger le monde. En fait, toute leur prose, toutes leurs images, sont portées par cette fascination esthétique ou par leur tentative d’expliquer l’évolution du monde uniquement portée par des destins individuels. A la question posée dans le titre de cette chronique, ils répondent tous en cœur : « le candidat, bien sûr ! » (suite…)

Un livre salutaire : « Désobéissons à l’Union européenne »

Aurélien Bernier sort beaucoup de livres. Beaucoup donnent des informations, voire des idées, mais peu explorent de nouveaux chemins pour l’émancipation. Son livre (1)Aux Editions mille et une nuits (4euros). est de cette dernière trempe. (suite…)

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Aux Editions mille et une nuits (4euros).

La laïcité républicaine est elle mise en danger aussi à gauche ? Le naturalisme sert les visées conservatrices.

Des deux côtés de l’échiquier politique, les remises en cause de la laïcité se multiplient. Derrière sa critique du multiculturalisme, le président Sarkozy vise en fait essentiellement les citoyens issus de la culture musulmane, comme si une culture particulière empêchait par nature de vivre en République. À gauche, le « Manifeste pour une écologie de la diversité », publié dans Libération il y a quelques jours, est lui aussi un texte effarant. Sous prétexte de « sauver la laïcité et la République », selon les mots mêmes de E. Benbassa, E. Joly et N. Mamère, il procède à des amalgames insupportables, confondant la laïcité avec ses ennemis. Ses auteurs devraient dénoncer l’imposture par laquelle la droite la plus réactionnaire met en œuvre l’analyse du Choc des civilisations, portée par les ultra conservateurs américains à la suite de S. Huntington. Au lieu de cela ils l’accusent d’être à l’origine du repli identitaire prôné par B. Hortefeux et M. Le Pen. Il faut dénoncer le mensonge du Front National, annonçant en façade un virage laïque pour mieux souffler en réalité sur les braises de la xénophobie. La laïcité est incompatible avec toute forme d’intolérance. Elle n’est soluble ni dans l’ultra nationalisme, ni dans l’extrême droite. (suite…)

L’écologie politique ne s’oppose pas aux Lumières, elle en est l’accomplissement !

Dans sa dernière livraison, ReSPUBLICA a publié un article de Stéphane François intitulé : « L’écologie : un refus des Lumières ? ». Dans son titre, l’auteur fait part d’un doute qui l’aurait saisi : et si l’écologie, même dans sa dominante de gauche, était conservatrice, opposée aux Lumières, antimoderne, voire réactionnaire (et pour finir terroriste). Stéphane François dit souhaiter qu’on ne se méprenne pas sur ses intentions, que son propos n’est pas polémique mais qu’il croit avoir remarqué « une ambiguïté intellectuelle présente au sein de l’écologie politique ». La remarque nous paraît être de pure rhétorique, puisqu’il contribue, par son propos, à jeter un discrédit total sur l’écologie politique, que de maigres nuances ne suffisent pas à lever. (suite…)

Ouvrons la boite de Pandore !

Mais pas n’importe comment. C’est pour cela que nous étions réunis samedi dernier pour construire une vraie réflexion, un vrai débat sur la laïcité, pour monter un projet de loi clair face aux faux laiques en embuscade, de la droite et de l’extrême droite, prêts à détourner l’universalité de cette laïcité, ciment de notre République qui, bien que mise à mal, sera restaurée dans le cadre de la VIème. (suite…)

Héritage versus travail et enseignement

2012. Voilà nos militants de gauche, voire de la gauche anti-libérale, qui se mobilisent. Les meetings sont pleins de militants enthousiastes, persuadés que leur leader va les mener à la victoire, à la transformation sociale. Forts de leur leader charismatique, ces « militants politiques » estiment réussir directement par le bulletin de vote, là où les militants sociaux (associations, syndicats, notamment) n’ont pas réussi dans le mouvement social des retraites malgré leurs efforts. (suite…)

Mais que font les partis politiques de gauche ?

Deux élections partielles ont eu lieu dans la plus grande indifférence. À Corbeil-Essonnes et à Noisy-le-Sec. En 2007, Ségolène Royal avait fait dans ses circonscriptions 56% et 58%. Après le mouvement social des retraites, qui a été soutenu par le peuple de 61 à 71% selon les différentes études d’opinion,…

Face au mépris, ne pas se soumettre !

La presse annonçait il y a deux semaines une semaine « décisive », façon pour les chiens de garde médiatiques de dire que si la mobilisation s’essoufflait, c’était une défaite supplémentaire que le mouvement social enregistrait. Et la mobilisation ne s’essouffla pas. Bien au contraire puisque nous avons assisté à un maintient de la mobilisation, un élargissement de sa base et une amplification des actions. (suite…)

Financement des retraites : oui aux cotisations, non à l’impôt !

Dans une tribune libre de l’Humanité du 22 septembre 2010, Liêm-Hoang-Ngoc, secrétaire national adjoint du PS, présente les propositions de son parti pour une réforme du financement des retraites. Il s’agirait de recourir à l’impôt (« fiscalisation »), plutôt qu’aux cotisations : « [le projet du PS] fait jouer la solidarité nationale à travers l’impôt (…), à côté des cotisations, dont l’augmentation exclusive (dans une logique pure de salaire indirect) aurait nui au pouvoir d’achat des salariés et à leur emploi dans les PME. »

Or la « fiscalisation » des prélèvements sociaux est un projet 1) économiquement pervers, 2) socialement inéquitable, et 3) fatal à la solidarité. (suite…)

Pourquoi nous refusons l’écologisme benêt d’Arthus-Bertrand

Par Aurélien Bernier, secrétaire national du M’PEP, auteur de « Ne soyons pas des écologistes benêts » (Mille-et-une-Nuits) ; Paul Ariès, directeur du Sarkophage, théoricien de la décroissance, auteur de « La simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance » (La Découverte) ; Yann Fiévet, président d’Action consommation, auteur de « Le monde en pente douce » (Golias) ; Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale du Parti de gauche et conseillère régionale Rhône-Alpes, auteur de « L’écologie, un combat pour l’émancipation » (Bruno Leprince).

Tribune publiée dans le journal L’Humanité le 9 octobre 2010. (suite…)