Paradoxalement, la succession des attentats a fourni des réactions habituelles et prévisibles de la part du gouvernement solférinien, de la droite néolibérale et du FN. Le gouvernement solférinien a été capable en quelques heures de prendre le contre-pied d’une partie de sa ligne stratégique erronée antérieure au 13 novembre (nouvelle alliance avec la Russie après les pitreries françaises en Libye, en Ukraine et en Syrie, début de prise de conscience de la guerre nécessaire au total-terrorisme islamiste, etc.). Mais elle continue à intégrer cette prise de conscience à l’intérieur du mouvement réformateur néolibéral qui va l’empêcher de lutter contre toutes les causes multiples de cette crise globale. On ne le dira jamais assez, nous vivons, au sein de notre formation sociale capitaliste, plusieurs crises siamoises complémentaires dans la crise globale : la crise du profit capitaliste, la crise des impérialismes et la crise du mode d’organisation culturelle, sociale et politique.
La droite néolibérale est sur la même position que le gouvernement solférinien, mais fait de la surenchère. Du classique cousu main. Quant au FN, il bétonne sur son credo anti-républicain, contre l’immigration et contre les musulmans. Tout cela est huilé. Mais le plus triste est que c’est la gauche de la gauche qui est le plus à la peine. Incroyable. Tout simplement parce qu’elle est prise à contre-pied sur son compromis avec les adeptes du gauchissement du communautarisme anglo-saxon (contre le principe de la laïcité comme principe d’organisation sociale) qui sont en son sein. On ne peut pas impunément participer aux initiatives ultra-communautaristes et réactionnaires des Indigènes de la République, en meeting le 6 mars dernier à Saint-Denis ou en manifestation le 31 octobre à Paris, et être capable de faire face sérieusement après les attentats du 13 novembre.
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