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Le social-libéralisme entraîne la gauche européenne dans le désastre
par Évariste
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Dimanche dernier, la sanction des peuples est tombée : le social-libéralisme, à peine dissimulé sous un néolibéralisme honteux, est désormais en déroute : Allemagne, Portugal, Autriche et élections partielles françaises montrent la voie vers laquelle le social-libéralisme mène la gauche en Europe. AllemagneLe SPD perd 11% des voix en n’obtenant que 22,9% du total des votants. Pendant ce temps-là, Die linke (La gauche) gagne 3,3% en dépassant les 12% tandis que les Verts dépassent les 10% (+ 2,6%). Mais l’ensemble de la gauche est minoritaire et le nouveau gouvernement, avec l’entrée des libéraux (représentation directe du patronat allemand le plus anti-social), va accroître sa pression néolibérale. La poussée de Die Linke (La gauche) est en grande partie due au fait que de nombreux syndicalistes liés aux couches populaires (ouvriers, employés) sont à la direction de Die Linke, ce qui, soit dit en passant, n’est pas le cas de la gauche de transformation sociale en France. AutricheLes sociaux libéraux perdent 13,3% pour chuter à 25% des voix, ce qui profite à l’extrême droite qui en obtient plus de 18%. PortugalLes sociaux libéraux perdent 9,5% pour aboutir à 36,5% des voix, alors que le Bloc de gauche, formé par des syndicalistes et des militants politiques sortis du PS, fait 9,85% et que la coalition écolo-communiste fait 7,88%. Il y a malgré tout une majorité de gauche mais les premières déclarations des sociaux-libéraux semblent aller vers un gouvernement minoritaire PS face à la droite (formé des sociaux-démocrates qui font 29,09% et des conservateurs 10,4%), jouant tantôt à droite tantôt à gauche… Du délire, en sorte! Là encore, les sociaux-libéraux en profond recul refusent l’alliance des gauches! Elections partielles en FranceA Argenteuil (95), le cafouillage du Front de gauche divisé, ajouté au fractionnement de la gauche de transformation sociale, a fait une haie d’honneur à la droite, qui récolte un siège et le conseil général. Prendre la mesure de l’accélération de la mutation du monde et du corps électoralComme nous le disions dans nos derniers éditos : la mutation du monde accélère au rythme des mutations électorales. Tirons les enseignements des derniers résultats : 1) La soumission des partis socialistes et sociaux-démocrates européens au néolibéralisme est condamnée par le peuple, et “plombe” la gauche. 2) Le début du processus d’écroulement du social-libéralisme européen profite principalement à la gauche de transformation sociale (en Allemagne, au Portugal) mais aussi à l’extrême droite (en Autriche) et à la droite néolibérale (comme en Allemagne et en Autriche). 3) Quand la gauche de transformation sociale est divisée, voire, quand elle cafouille (comme à Argenteuil), la droite est en embuscade. Quand elle est unie, elle fait un bon score (comme à Corbeil). 4) La gauche de transformation sociale progresse lorsqu’elle s’appuie en grande partie sur les couches populaires (ouvriers, employés, représentant en France la majorité des ménages!) comme en Allemagne et au Portugal. Ce point est un avertissement pour la gauche de transformation sociale en France où nous avons vu, le 7 juin dernier, l’accroissement du fossé entre les couches populaires et la gauche de transformation sociale (surtout dans le cas du Front de gauche, le NPA mordant un peu sur les employés, mais pas sur les ouvriers). 5) Pour ceux qui estiment que c’est par un lien dialectique entre les luttes sociales et les luttes électorales que nous pouvons construire le chemin de l’avenir, il convient de ne pas diaboliser les partis socialistes et sociaux-libéraux. Nous ne devons pas revenir à la période “classe contre classe” de Joseph Staline donnant l’ordre aux partis communistes dans le monde d’avoir comme adversaire principal les sociaux-démocrates. Rappelons que cela a permis la montée d’Hitler et du national-socialisme en Allemagne dès 1933. Contre la droite néolibérale nous devons travailler à l’alliance de toutes les gauches. 6) Mais la condition première de cette alliance de toutes les gauches est la rupture des partis socialistes et sociaux-démocrates européens avec les politiques néolibérales et l’alliance avec les partis de droite qui s’y réfèrent. Pas d’alliance avec le MODEM en France. Pas de socialistes français à la direction du Fonds monétaire international (Dominique Strauss-Kahn) ou à la direction du Fonds monétaire international (Pascal Lamy). Rupture de l’alliance du Parti socialiste européen avec la droite néolibérale du PPE. Pas de nominations socialistes par Sarkozy (on parle de Claude Evin à la direction de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France). Sans cette condition, aucune alliance n’est possible. On le voit en Allemagne, dans certains Lander ou au Portugal, la majorité de gauche existe et les partis actuellement dominants à gauche préfèrent l’alliance avec la droite néolibérale! 7) La poussée électorale de la gauche de transformation sociale est un élément déterminant pour peser sur les partis socialistes. Il est donc de la première importance de travailler à la stratégie d’union de la gauche de transformation sociale au premier tour, afin d’être en position de force au deuxième tour dans une stratégie à front large de la gauche tout entière. Mais pour la France, travailler à l’union des partis de la transformation sociale est nécessaire, mais pas suffisant. Il convient que cette gauche de transformation sociale renoue des liens organiques avec les couches populaires. Pour le dire plus crûment, il ne suffit pas que les partis de transformation sociale soutiennent de l’extérieur les luttes menées par les couches populaires : il faut que les couches populaires en lutte soient parties prenantes de la gauche politique de transformation sociale. C’est pour cela que nous convions tous nos lecteurs à lire, ou relire, les deux éditos des numéros 620 et 621 de ReSPUBLICA qui développent plus avant nos analyses sur les tâches de la période. Le 27 septembre dernier nous a appris qu’il ne suffira plus de préparer les prochaines élections dans la division de la gauche de transformation sociale, mais qu’il est dorénavant primordial d’organiser des débats sur la stratégie de la gauche dans tout le pays. Nous sommes à votre disposition pour participer à ces débats ouverts de la plus haute importance, à votre simple demande. |
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Taxe carbone : intox ou provoc ?
par Dominique Mourlane
Le fait que la taxe carbone soit une épine dans le pied du gouvernement n’est un secret pour personne. Le fait que le PS s’en saisisse pour se faire mousser et régler des prises de position de pouvoir internes à sa structure, sans rien proposer de structurant en retour, est aussi évident pour tout le monde. Le fait que la direction politique des Verts ne sache plus se démarquer politiquement qu’en s’orientant vers de la surenchère « verdiste » est noté par l’ensemble de la classe politique. Une épinePar la volonté de Nicolas Sarkozy pour des raisons électoralistes essentiellement, le gouvernement a mis en place un Grenelle de l’environnement. Les participants à ce sommet national sur les questions environnementales, de bonne foi pour la plupart, ont proposé une multitude de solutions en souffrance d’application, car aucun industriel n’envisage sérieusement de les mettre en application. Entre-temps se sont mises en place les commissions :
Le Grenelle de l’environnement comme la commission Stiglitz-Sen ont pu brosser les limites du système et désigner la croissance comme un problème, sans aller au fond de la question… mais la tentative est à noter, quand la commission « taxe carbone » n’a fait que chercher des solutions financières sans tenir compte de l’environnement et des causes. Il faut analyser au passage le score de la liste Europe Ecologie lors des élections européennes de juin 2009. Ce score a pour beaucoup modifié la composition du paysage politique français et a conduit les différents partis politiques à envisager la question de l’environnement de manière plus ou moins heureuse. RappelIl faut revenir aux origines de la notion de développement durable inclus en substance dans le rapport Meadows (Halte à la croissance ?) en 1972. Le club de Rome, composé de grands commis des structures internationales, d’entrepreneurs, d’associatifs, de scientifiques, d’économistes, de fonctionnaires nationaux et internationaux, à l’initiative d’ industriels qui financent leurs travaux, a pour but de « proposer des solutions ayant trait à la “gouvernance” mondiale dans son aspect environnemental ». Les grandes lignes du développement durable seront de fait développées quelques années plus tard (1987) dans le rapport Brundtland faisant apparaître l’interconnexion entre l’environnement, l’économie et le social. Nous sommes en 2009 et le capital n’arrive toujours pas à régler cette équation, d’où la nécessité de grandes annonces pour faire se lever un rideau de fumée. La mousseAu parti socialiste, sur la question, le débat interne se règle par voie de presse. On comprend bien que ce sont d’autres enjeux qui se jouent là, à plus long terme, ainsi qu’une incapacité au dialogue. C’est oublier bien vite, et mentir à la population, que ce sont les grands conglomérats industriels et financiers qui organisent le commerce mondial en dépeçant la terre de ses ressources. Alors le parti socialiste est-il prêt à nommer les véritables responsables de la crise écologique, sans culpabiliser les consommateurs ? Non. Et pourtant de véritables mesures doivent être mises en place pour permettre aux consommateurs de réorienter leur consommation. Mais pour cela il faut des schémas directeurs dont seuls les États sont en charge, mais pour cela il faut une véritable volonté politique pour se battre contre le libéralisme. L’écoblanchiment (green washing) L’émergence attendue et encouragée d’Europe Écologie lors des dernières élections européennes, avec l’aide du film documentaire « Home » commandité par l’État français et des grandes entreprises, est un grand éclat de rire et un pied de nez2 . L’opération des élections européennes 2009 a été rondement et finement jouée, avec tout d’abord une aide non dissimulée au NPA pour affaiblir la gauche de gauche puis une promotion officielle des thèses sur le développement durable et l’écologie, dans la droite ligne du Grenelle, l’environnement, via des budgets d’entreprises internationales et un film larmoyant et culpabilisant. Les déclarations sur la taxe carbone sont intéressantes en provenant de ce bord vert : elles inclinent à faire porter le poids de la responsabilité de l’utilisation des énergies fossiles et polluantes aux consommateurs en évitant les producteurs. Sans exclure de la taxe carbone les utilisateurs, pour les inciter à réfléchir à leur consommation, il convient d’infléchir les grands producteurs pour les inciter à proposer sur le marché d’autres types de produits plus économes, mais qui surtout intègrent dès en amont de la fabrication les coûts reportés sur la collectivité. Il suffit de reprendre le dernier communiqué des Verts du 28 août dernier sur la question pour se rendre compte que les industriels sont épargnés et que seule une taxe importante sur les ménages doit faire avancer les choses. En fait les Verts et Nicolas Sarkozy sont au moins d’accord sur ce point : S’en remettre qu’aux consommateurs pour diminuer les émissions de gaz à effets de serre ne sera pas suffisant. Quoi d’autre ?Des voix se font entendre, faiblement, pour dénoncer le système financier et industriel qui nous pressure et nous fait croire qu’en appliquant des taxes de surface nous pourrons poursuivre notre chemin tranquillement. Mais avant de réfléchir à l’instauration d’une taxe carbone, il faut ré-internaliser les coûts de traitement des rejets dans la nature au sein des entreprises polluantes et donner de véritables directives avec des plans définis, quantifiés et arrêtés sur les modifications industrielles à faire pour éviter les rejets dans la nature. Un contrôle et des sanctions réelles permettront de rapidement arriver à des résultats efficaces. Peu importent les avantages concurrentiels dans ce cas. Pour cela une taxe forte aux frontières sur les articles produits de manière polluante est indispensable pour inciter les autres pays à faire l’effort dans ce cadre-là. Revenir à des transports en commun efficaces et peu polluants, rechercher une urbanisation humaine et réfléchir à des entreprises à taille humaine de proximité doit aussi permettre de limiter largement l’utilisation énergétique et donc les productions de gaz à effets de serre. Une fois ces actions mises en place, mais pourquoi pas en parallèle, on pourra introduire des contraintes financières, ou bien des mesures incitatives pour que les consommateurs se tournent rapidement vers des solutions économes et pour appuyer les décisions envisagées par les États. Ce ne sont que quelques pistes qui accompagnent le refus du libéralisme. Il faudra bien un jour se résoudre à dessiner un nouveau paradigme qui tentera l’équilibre entre l’environnement, le social et l’économie au service de l’Homme. Sommes-nous à l’aube de cette journée ?
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Quand la Gauche se porte mal, c'est la démocratie qui est malade
par Jean ESTIVILL
Les élections municipales à Savigny sur Orge : un cas d’écoleLors des dernières élections municipales, la Gauche Républicaine tenta lors de deux rencontres avec le PC, le PS et les Verts de se mettre d’accord sur un programme et une stratégie. Devant la dérive droitière de la tête de liste du PS, la Gauche Républicaine se retira, invitant le PC à se revoir. Le PS constitua une liste avec le MoDem, et les verts, le PCF se retrouva hors course, sans liste, et actuellement sans conseillers municipaux (la Mairie avait eu une direction communiste de 1971 à 1983 dans cette commune de 37 000 habitants). La liste de la Gauche Républicaine dont un certain nombre de candidats en particulier la tête de liste a rejoint le PG obtint sous le nom de Savigny Egalité, 12 % des voix. |
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Collectif des collectifs
par Benjamin Ball
Compte rendu de la première réunion du Collectif des collectifs le Jeudi 24 septembre. Nous étions une trentaine de personnes d’horizons militants divers, quelques uns avaient fait le déplacement d’autres régions pour venir à Paris. Nos combats sont nombreux : sans papier, éducation, droits de l’homme, laïcité, salariés en lutte, droit des femmes, écologie, poste, etc. Nombreux sont les organisés, quelques uns ne le sont pas et il y a quelques responsables de collectifs ou d’organisation présents. Il y a une volonté de faire travailler ensemble les innombrables collectifs thématiques ou généralistes de façon nationale et locale pour construire un élan commun. Cette volonté de réunir des collectifs ne doit pas empêcher des non organisés de participer à l’élaboration de ces tous ensembles. Un débat a été ouvert sur le principe proposé d’une personne présente en réunion une voix. Certains pensent qu’il est indispensable car il permet d’éviter de se limiter à un cartel d’organisations. D’autre préfèrent un collectif une voix, rien empêchant que des non organisés créent un collectif sur le thème de leur choix afin de participer à l’élaboration. Il faut prendre le temps de rédiger un appel reprenant les revendications des différents collectifs à front large et en ajoutant quelques autres sur lesquelles l’on parviendrait à tomber d’accord. Un groupe de travail ouvert à tous ceux qui veulent y participer se tiendra le jeudi 1er octobre au sous sol du tabac de la bourse (en face de la bourse du travail « rue du château d’eau métro république). Cet appel sera proposé à la prochaine réunion le 22 octobre. Le niveau de précision des revendications de l’appel fait débat. Deux options sont possibles soit une charte organisée en thèmes, soit une plate forme précise type LKP. Une fois l’appel écrit et validé, la localisation apparaît à tous indispensable, il faut toucher les « vrais gens » a dit une des personnes autour de la table. Un exemple à Pertuis une petite ville de 20 000 habitants un LKP local est en création. Certains pensent même qu’il est important qu’en plus d’un appel national il faut que des revendications locales émergent dans les Collectifs des collectifs locaux. Trois modalités d’actions sont proposées. Un soutient et une participation aux mobilisations. L’organisation de réunions du collectif des collectifs après des mobilisations unitaires. Enfin lorsqu’on en aura les force un mouvement du lundi, actions hebdomadaire organisées localement allant en s’amplifiant permettant à tous de prendre la parole et d’élaborer le mouvement. A terme l’objectif est de pouvoir aider à construire une grève générale portant les revendications de l’appel. Une mailing liste est faite. pour s’inscrire ou se désinscrire envoyer un email à life1984@hotmail.fr Prochaine réunion du groupe de travail pour l’écriture de l’appel Jeudi 1er Octobre à 18H30 en face de la bourse du travail (3 rue du château d’eau) au sous sol du Tabac de la bourse. Contact : Benjamin, 06.10.99.20.10 Prochaine réunion plénière du Collectif des collectifs. Le Jeudi 22 Octobre à 18H30 à la Bourse du travail (3 rue du château d’eau) Eric Beynel de l’union syndicale solidaire réserve une salle. Contact : Benjamin, 06.10.99.20.10 |
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Clearstream, qui sera l’arroseur arrosé ?
par Olivier Cabanel
Beaucoup de pistes ont été imaginées, sauf celle que je vais vous proposer, et qui de loin en vaut bien d’autres. Généralement un enquêteur commence son travail en s’interrogeant : « à qui profite le crime ? ». L’opinion la plus répandue aujourd’hui montre du doigt Dominique de Villepin. Mais parfois, comme dans les meilleurs romans policiers, ce sont ceux qui paraissent évidents qui finissent par s’effacer devant d’autres plus improbables. L’affaire se retourne alors vers Dominique de Villepin, lequel doit renoncer à toute prétention présidentielle. lien En effet, quelles que soient les conclusions du procès qui finira le 23 octobre, De Villepin, même s’il est en fin de compte déclaré innocent en ressortira souillé, perdant ainsi toute chance de victoire pour 2012. Faisons un peu d’histoire : Ces listings que Denis Robert, journaliste d’investigation, s’était procuré étaient tombés dans les mains d’Imad Lahoud, collaborant à la DGSE, donc dépendant de MAM de février à juin 2003. lien C’est un expert, Philippe Joliot qui prouve que Lahoud a falsifié les listes. lien Par l’entremise du corbeau démasqué, Gergorin, ces listes sont mises sous le nez de Dominique de Villepin. lien par Rondot interposé. Mais, hélas pour lui, les médias ont vent de l’affaire, et l’affaire se retourne contre lui. Sauf que le crime profite aujourd’hui à son adversaire, lequel s’est débarrassé de lui en 2007, et voit le chemin s’ouvrir largement pour 2012. Sauf qu’Imad Lahoud et Gergorin ont intérêt à se taire, quitte à faire quelques mois de prison de plus. Le 23 octobre, tout porte à croire, que pour la conclusion de cette ténébreuse affaire, la cour relaxera De Villepin, qui n’en sortira pas pour autant blanchi. Les autres protagonistes écoperont d’amendes et d’un peu de prison. En effet, lors de sa visite à l’hôpital de Villejuif, Sarkozy, au lieu d’évoquer une greffe de foie, a dérapé en parlant de « greffe de la foi ». Comme disait un vieil ami africain « quand tu taquines un nid de guêpes, prépare-toi à courir vite ». |
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Le dernier show de Tariq Ramadan chez Ruquier
par Caroline Fourest
Il y a toujours un animateur de télévision pour flairer la bonne affaire… Faire de l’audimat en donnant la parole à Tariq Ramadan sans contradicteur de taille (car sinon, pas bête, Tariq Ramadan ne vient pas et pas d’audimat…). L’autre soir, c’était Ruquier. Une situation idéale pour Ramadan. Tariq Ramadan a pu faire son numéro. Il a pu, sans être contredit, expliquer : Caroline Fourest me critique “parce qu’elle ne supporte pas que je soutienne la Palestine” ! Sous-entendu : Caroline Fourest s’oppose aux droits des Palestiniens, vous savez comme ce fameux lobby… En Suisse, il a même déclaré que j’étais “une sioniste notoire”. Me voilà disqualifiée et sur quoi repose cette disqualification ? Sur un énorme mensonge. Je n’ai jamais reproché à Tariq Ramadan de soutenir les Palestiniens (c’est sans doute la meilleure de ses positions !), je lui reproche de soutenir le Hamas et l’islamisme des Frères musulmans ! Sur ma conception de la laïcité : Tariq Ramadan explique doctement que je suis pour une conception liberticide de la laïcité… Pourquoi ? Simplement parce que j’ai soutenu la loi sur les signes religieux à l’école publique. Il sous-entend que je suis pour l’interdiction du voile dans la rue… alors que j’ai pris position contre ! Au prix de me faire insulter par des sites comme Riposte laïque… En réalité, pour Tariq Ramadan, toute personne qui met en question le voile et défend une vision équilibrée de la laïcité a un ” problème avec l’Islam”. Voilà le message qu’il vient de faire passer. Merci Ruquier. Sur la phrase concernant l’homosexualité. Il fait croire qu’il ne s’associe pas au discours de l’Islam considérant “l’homosexualité comme un déséquilibre”. En réalité, dans le passage complet, que j’ai en ma possession, il ne s’associe simplement pas aux savants parlant des homosexuels comme des “malades”. Phrase que je n’ai pas citée, puisqu’il ne s’y associe pas ! J’ai cité uniquement la partie à laquelle il s’associe : “Ce comportement révèle une perturbation, un dysfonctionnement, un déséquilibre”. Par honnêteté intellectuelle. Qu’il transforme en malhonnêteté… Ensuite, il enchaîne, comme toujours sur le mode “on me reproche ma filiation avec mon grand-père”, “Caroline Fourest y consacre 80 pages”. Faux, j’ai consacré 8 pages à Hassan-Al Banna… sur 426 ! Pour montrer comment Tariq Ramadan le présente à ses fidèles : un modèle à suivre ! Ce qui prend tout son sens lorsqu’on sait qui était Hassan al-Banna… Le fondateur d’un mouvement au service d’une vision totalitaire de l’Islam. Ramadan poursuit sur le mode : on n’a jamais pu prouver mon double-discours. FAUX. Mon livre fait 426 pages et contient plus de 600 notes. Ce double discours est prouvé, expliqué, argumenté. Tariq Ramadan a même perdu son procès face à Antoine Sfeir, qui lui adresse le même reproche, preuves à l’appui. Une perle, parmi d’autres, relevée au cours de l’émission : à propos de la conversion d’un musulman au christianisme. Acculé, il finit par lâcher : “on peut, selon les références musulmanes”… Elles sont contre. Voilà ce qu’il enseigne dans ses conférences : “ Changez en votre âme et conscience mais n’insultez pas et ne portez pas préjudice à ceux que vous quittez. Où que tu ailles, qui que tu quittes, quitte-le avec noblesse et dignité”. Traduction, si tu quittes l’Islam, fais-le discrètement. Ramadan enseigne le mépris des musulmans laïques ou des ex-musulmans critiquant la religion. Il a fait ses études sur le Campus de l’organisation anglaise ayant mené campagne contre Salman Rushdie… Et parle de l’auteur comme ayant commis une “provocation stupide et peu digne” à ses fidèles, qui en déduisent que Rushdie a bien mérité ses menaces de mort. Question : pourquoi Ramadan fuit-il tous les plateaux où je pourrais être en face, tout en racontant à ses fidèles que je ne veux pas débattre ? J’exige un droit de réponse chez Laurent Ruquier. Ou un débat, face à face, avec Tariq Ramadan. En attendant, je vous invite à lire, à vous faire une idée par vous-même et à écouter cet extrait du discours que Tariq Ramadan tient lorsqu’il n’est pas à la télé… mais devant ses partisans. |
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Livre : Vie à contre-Coran, une femme témoigne sur les islamistes
par Hakim Arabdiou
Djemila Benhabib, militante de gauche, féministe et laïque, d’origine algérienne, a publié récemment au Québec un ouvrage intitulé, Ma Vie à Contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes1 . Elle y explique, à travers sa trajectoire personnelle, l’avènement de l’islamisme dans son pays et la faible prise de conscience en Occident du danger qu’il représente. Elle y décrit la montée en puissance, dans les années 1980, du Front islamique du salut (FIS), qui rappelle par bien des côtés celle des nazis en Allemagne. Le lecteur apprend également que l’islamisme en Algérie n’est pas venu du néant, mais d’une conjugaison de facteurs. Il s’agit entre autres du contenu archaïque de certaines matières scolaires officielles, de l’endoctrinement sans scrupules des élèves par des enseignants intégristes, de l’extension du chômage et de la paupérisation dues à la politique néolibérale suivie par les nouveaux dirigeants du pays et à la chute des prix des hydrocarbures, ainsi qu’à la complicité du pouvoir avec les islamistes, et qui les propulsa au devant de la scène politique, tout en réprimant la gauche pour l’affaiblir. Ces facteurs et d’autres ont constitué un cocktail explosif. La barbarie terroriste déferla alors sur l’Algérie et le peuple musulman algérien en paya le prix fort. La hantise de notre auteure a été, non pas de mourir sous les balles des islamoterroristes du FIS, mais celle d’être kidnappée par eux et de subir, comme des milliers de ses compatriotes, « viol, torture, décapitation, égorgement ». De guerre lasse, elle prend avec sa famille le chemin de l’exil pour la France. Mais quelle a été son amertume, elle qui a appris de son expérience algérienne, qu’« il ne faut jamais sous-estimer l’islamisme politique, et surtout ne jamais banaliser ses revendications », de retrouver à son arrivée, en 1994, puis en 1997 au Canada où elle s’est établie depuis, non seulement la malfaisance des intégristes musulmans, mais aussi de découvrir la complicité ou la complaisance dont ils bénéficient au sein d’institutions publiques et auprès de certaines associations, notamment féministes. Si les islamistes ciblent, selon elle, les populations musulmanes immigrées, en particuliers les jeunes, c’est avant tout pour tenter de les empêcher de servir, auprès de leurs proches (restés aux pays), de canal de transmission des valeurs démocratiques et du mode de vie moderne qu’ils ont inégalement intériorisés en Occident. Ils tentent alors de rendre ces populations aussi hermétiques que possible à ces valeurs, en exploitant le sentiment d’injustice qu’ils ressentent, à cause des difficultés et des discriminations qu’ils subissent, et en diffusant dans leur direction un discours politico-religieux réactionnaire ou conservateur. Ils tentent aussi d’aiguiser en eux un différentialisme communautaire, de faire la chasse aux « apostats » et aux « dévergondées », de justifier ou d’encourager les mariages forcés, de recourir aux assassinats et aux attentats, etc. Ils veulent ensuite se servir d’eux, comme masse de manœuvre, contre les valeurs et les principes des sociétés démocratiques. Cependant, la confusion selon elle entre islam et islamisme, fait le jeu des islamistes et complique le combat contre eux. Puisque tel est le cœur de la propagande de ces derniers : leur programme c’est l’islam, clament-ils mensongèrement ; et non pas une idéologie à visée politique en défense des intérêts de classes, des musulmans les plus riches. De même que donner un caractère « culturel ou identitaire » à leurs revendications, comme ils les présentent eux-mêmes, rendre plus acceptable le port du voile, pourtant discriminatoire envers les femmes musulmanes, ou l’ouverture de salles des prières à l’université, alors que le Coran n’exige nullement de l’accomplir sur le moment. Une telle revendication à l’université ou dans l’entreprise vise à leur servir de centre de propagande et de recrutement. C’est également un préjugé, si ce n’est pas du racisme, que d’affirmer que l’islamisme est inhérent aux musulmanes et aux musulmans. Pourtant, il fut un temps, écrit-elle, où l’Europe chrétienne a été confrontée aux horreurs de l’Inquisition, qui a réduit Galilée au silence, condamné Giordano Bruno au bûcher, vu Spinoza ex-communié par la Synagogue, la Sainte- Barthélemy, qui a entraîné le massacre de milliers de protestants, saint Thomas d’Aquin tenir des propos odieux sur la femme, notamment la nécessité pour elle de porter le voile, qui doit lui rappeler son infériorité et sa soumission à l’homme… A l’instar de ses compagnons de lutte, les laïques et les féministes canadiens, l’intéressée est révoltée par les dangereuses préconisations dites « accommodements raisonnables » de la Commission Bouchard-Taylor, qui ne sont rien moins qu’une demande d’abdication de l’Etat et de la société canadienne devant les revendications d’une infime minorité d’islamistes, par rapport à l’ensemble des musulmans, qui ne désirent que vivre en harmonie avec leur pays d’accueil. Djemila Benhabib, physicienne de formation, est née en 1972 à Kharkov en Ukraine, de parents communistes. C’est au cours de leurs études dans cette ville, que sa mère, chypriote grecque, et son père, algérien, s’étaient rencontrés. Ils furent tous deux pionniers (elle, en mathématiques et lui, en physique) de la Faculté des sciences exactes de l’université d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie.
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Interview de Djemila Benhabib
par Hakim Arabdiou
L’ouvrage, ma Vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes, de Djemila Benhabib, est devenu un best-seller au Québec. Cette œuvre en est à sa 4e réédition, depuis mars 2009, date de sa parution. Quant à Djemila, elle est devenue une figure incontournable du paysage politique et médiatique québecois. Elle vient d’être hissée dans le Club des 100 femmes les plus influentes du Québec par le magazine Chatelaine. Les médias font souvent appel à son expertise pour expliquer des phénomènes complexes qui touchent à l’islamisme politique, les droits des femmes, l’immigration et le vivre-ensemble. On la qualifie de voie percutante et nuancée qui fait preuve d’un grand courage dans la défense de ses idéaux : l’égalité des sexes, la laïcité et la justice sociale. Elle a été notamment remarquée pour ses prises de position pour l’adoption d’une charte de la laïcité au Québec. Elle effectuera du 10 au 31 octobre 2009 une tournée à travers la France pour la promotion de son livre, à l’occasion du lancement vers le 15 octobre de l’édition française. Elle reviendra en France le 11 novembre prochain pour être honorée de son combat par deux organisations féministes françaises au siège du Sénat. C’est avec grand plaisir, nous dit-elle, qu’elle accepte de répondre à ces questions pour les lecteurs de Respublica. Hakim Arabdiou : vous avez écrit dans la dernière partie de votre livre qu’un jour vous vous êtes mise devant le clavier de votre ordinateur et vous ne vous êtes plus arrêtée d’écrire, d’écrire… jusqu’à la fin de votre livre : Ma Vie à contre-Coran… Est-ce aussi non prémédité que cela ? Djemila Benhabib : L’acte d’écrire se fait en plusieurs phases, il est l’un des éléments qui viennent à la fin du processus d’écriture. Pour ma part, je n’avais jamais pensé à écrire un tel livre. Cela ne veut pas dire pour autant que je n’avais jamais réfléchi à toute cette problématique qu’est l’islamisme politique, loin de là. La preuve en est, lorsque le moment d’écrire est venu, ma plume glissait sur les pages sans pouvoir s’arrêter. Cette réflexion m’habite depuis la plongée de l’Algérie dans le chaos des années 1990. Pour vous dire vrai, elle m’obsède depuis l’éclatement de la violence en Occident au tout début des années 2000. H.A : On retrouve finalement au Canada, en France et dans tous les pays démocratiques la même complicité active ou passive envers les islamistes de la part de certains responsables des pouvoirs publiques ou parapubliques, et de certaines associations progressistes. Les mêmes qui sont souvent strictes s’agissant des intégristes d’autres confessions. D. B : Vous faites bien de le souligner. Ces bien-pensants nous disent que l’intégrisme, lorsqu’il est judéo-chrétien, est infréquentable ; par contre lorsqu’il est musulman, on doit s’en accommoder et voire même le chouchouter. Ces gens-là oublient que les premières victimes de l’islamisme politique sont d’abord et avant tout les musulmans au sein même de leur pays et qu’un soutien aux islamistes en Occident n’encourage surtout pas l’émergence d’un courant démocratique en Orient, puisque cela revient à conforter des régimes tyranniques d’une part et les islamistes de l’autre. Quant à moi, j’ai une aversion profonde à l’égard de tous les intégrismes, car ils se rejoignent tous quelque part et se nourrissent mutuellement les uns des autres jusqu’aux sphères onusiennes. Puis, tout compte fait, lorsque l’on a goûté un peu à l’intégrisme, comme moi, en Algérie, à travers le système éducatif, la place faite aux femmes et aux laïques, on ne peut qu’avoir une répulsion profonde pour ce type de pensée. H. A : On découvre au passage dans votre livre les agissements des intégristes juifs au Canada, un intégrisme que l’on connaît moins bien. D.B : L’intégrisme juif au Canada s’exprime surtout à travers les demandes d’accommodements de la communauté hassidique qui vit en vase clos dans des quartiers spécifiques de Montréal par exemple, ou encore de Toronto. Ces demandes d’accommodement heurtent de plein fouet les valeurs intrinsèques de toute démocratie, à savoir l’égalité des sexes, la laïcité, la même justice pour tous et le droit à une instruction publique laïque. A titre d’exemple, les hassidiques ont demandé à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) que les évaluatrices cèdent leur place à leurs collègues masculins pour faire passer les examens de conduite aux juifs hassidiques… et l’ont obtenu jusqu’à ce que ça fasse scandale, et que la SAAQ recule. Voilà une société d’État qui bafoue l’égalité des sexes au nom des accommodements que certains présentent comme raisonnables, et qui dans les faits ne sont que l’expression même de notre renoncement à nos valeurs les plus profondes. Des exemples comme ça, je peux vous en citer des dizaines. C’est en cela que ces demandes nous interpellent. J’aimerais tout de même ajouter ceci par rapport à l’intégrisme juif : bien que ses valeurs rejoignent les autres formes d’intégrisme, ses stratégies sont différentes. Les hassidiques ne sont pas prosélytes comme le sont les islamistes. Ils fonctionnent en système fermé et ne veulent pas s’intégrer au reste de la société. Je ne dis pas cela dans un esprit d’indulgence à l’égard des hassidiques mais plutôt pour rendre compte de la complexité des phénomènes intégristes. H. A : Vous avez tenu, comme nombre d’intellectuels, de théologiens et de militants laïques des pays musulmans, à rappeler que l’islamisme n’est pas l’islam, afin de ne pas relayer la propagande des islamistes comme le font à leur insu, certains adversaires de l’islamisme. D.B : Selon ma perspective, l’islamisme politique est une dérive de l’Islam. Par ailleurs, à la question de savoir si l’islam peut devenir ce qu’est devenu le christianisme, c’est-à-dire une religion circonscrite dans le domaine privé dans la plupart des pays occidents, cela relève de la capacité des musulmans à inventer leur siècle des Lumières pour que leur religion vive son aggiornamento. C’est à ce moment-là seulement que l’islam retrouvera la paix avec lui-même. Aujourd’hui, quoi qu’on en dise, c’est au nom de cette religion que l’on assassine, lapide, fouette, tranche des têtes et égorge de pauvres innocents. Ceci est franchement insupportable! H. A : Vous avez également poussé dernièrement un coup de gueule contre la présidente de la Fédération des femmes du Québec, qui a accepté le port du hidjab dans la fonction publique québécoise. Pouvez-vous nous en dire davantage ? D.B : Le 9 mai dernier, la Fédération des femmes du Québec, avec la complicité de deux organisations islamistes, dont l’une est « Présence musulmane » qui n’est autre que la caisse de résonnance de Tariq Ramadan en Amérique du Nord, a organisé une assemblée générale spéciale, à laquelle j’ai participé, qui a adopté une résolution pour offrir la possibilité aux fonctionnaires le port des signes religieux ostentatoires dans la fonction publique québécoise. J’ai publié une lettre ouverte, dès le lendemain, pour dénoncer cette position. Cette lettre intitulée « J’accuse la FFQ de trahir le combat des femmes » a été largement diffusée à travers la plupart des médias québécois. Il s’en est suivi des échanges entre la présidente de la FFQ et moi-même pendant une semaine largement repris dans la presse, et qui a fini par discréditer l’organisation des femmes et a provoqué un tollé de protestations. Mme Pelchat, la présidente du Conseil du statut de la femme, a énergiquement dénoncé cette résolution, les éditrices du site Sisyphe, le mouvement laïque québécois, le mouvement des Humanistes ainsi que plusieurs personnalités de la société civile et du monde politique, dont plusieurs députés. Une conférence de presse a été tenue et la promulgation d’une Charte de la laïcité au Québec a été lancée par un collectif de citoyens ainsi qu’une pétition sur le site du Sisyphe. Entretien réalisé par Hakim Arabdiou |
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"Ben Laden dévoilé" à lire d'urgence pour se remettre les idées à l'endroit !
par Nicolas Pomiès
C’est avec impatience que je désirais avoir entre les mains la bande-dessinées “Ben Laden dévoilée” de Mohamed Sifaoui. J’avais vu circuler sur le net la première page de l’album et je m’attendais à quelque chose comme la “Face Karchée de Sarkozy” de Riss et Cohen. La lecture de cette tribune suscita en moi des interrogations fugaces et amusées. L’ami Mohamed nous aurait-il refait le coup des chinois ? L’album pris en mains, on remarque que le dessin de Bercovici se prête moins à la caricature que celui de Riss. Le trait est fin et l’album surprend par son nombre de pages. L’aspect et les couleurs sont une réussite à mettre au crédit du dessinateur et de la maison d’édition 12BIS. Avant de lire la BD, j’écoutai la tribune radiodiffusée de Caroline Fourest qui rappelait que le travail de Mohamed Sifaoui suscitait parfois les critiques et souvent de violentes attaques, mais qu’il rétablissait toujours la vérité. La dernière en date était son procès gagné contre un maffieux chinois qui, cela dit en passant, mériterait lui aussi une BD humoristique. L’album “Ben Laden dévoilé” est rempli d’humour. Il est vraiment de lire ici ou là des commentateurs déçus d’avoir vu dans la BD un Ben Laden à figure humaine. On a l’impression que trop de journalistes s’étaient habitués à la figure du croquemitaine. Mohamed a eu la volonté d’ humaniser Oussama Ben Laden, c’est plutôt un bien. Pourquoi ? Parce que l’on a souvent tendance à en faire une sorte de monstre, de bête immonde… On entend souvent l’expression « fous d’Allah ». Le fou, on le déresponsabilise, il n’est pas responsable de ses actes. Non, Oussama Ben Laden n’est pas fou , c’est un criminel , un terroriste. “Ben Laden dévoilé” décrit comment un simple fils de riche délaissé par son papa dérive vers l’intégrisme afin de se tailler une place dans la vie que sa famille ne lui aurait pas donné. On sait aujourd’hui que nombre de grands criminels de masse, dictateurs et autres gourous furent souvent des pauvres types maltraités, mal barrés dans la vie. La figure de Thierry Meyssan prend dans l’album un sacré coup. Comme l’expliqua Mohamed Sifaoui dans une interview : “[…] Ben Laden a commis un attentat contre les deux tours et contre le Pentagone et ensuite, Thierry Meyssan a commis un attentat contre la vérité. Il est l’illustration d’une alliance « rouge-brune-verte » qui a commencé à s’opérer depuis quelques années. Une alliance entre l’extrême-gauche, l’extrême droite et les Islamistes autour de ce que j’appelle aujourd’hui « l’anti-sémi-sionisme », un antisémitisme qui se drape sous la Burqa et qui devient un anti-sionisme, et un anti-américanisme de l’extrême droite, française entre autres, qui entretient aussi un racisme particulier qui consiste à attribuer aux Arabes et aux Musulmans un archaïsme naturel, un sous-développement congénital qui ne les prédestine pas à autre chose qu’à l’intégrisme ; qui fait que donc, ils ne peuvent qu’ être « comme cela ». D’où le soutien de Jean-Marie Le Pen à l’Iran. D’un autre côté, on a des extrémistes qui ont trouvé dans certaines chapelles de l’extrême gauche des porte-voix, des « alliances objectives » comme on disait naguère dans ces groupuscules, où l’un pense utiliser l’autre à son profit. En réalité, de tout cela, ce sont les islamistes qui sortent gagnants car ce sont eux qui ont la plus grande capacité de mobilisation et de nuisance. L’extrême gauche, à côté d’eux, ce sont des petits joueurs. Que sont-ils capables de faire ? Ils sont contents de soutenir ce qu’ils ne peuvent plus faire : des actions criminelles…” L’album s’arrête aussi sur l’impuissance des pays occidentaux à prévenir les attentats et Mohamed Sifaoui de déclarer que : ” par rapport à l’administration américaine, il y a aussi une réalité qui pose question : que sait-on de cette administration, de cette hyper-puissance, si ce n’est que ce qui a été forgé dans notre esprit par Hollywood et les feuilletons télé ? La bande dessinée, les comics, le cinéma américain nous ont appris que chaque fois qu’il y avait un méchant qui menaçait les États-Unis, qui pouvait être incarné par un Alien venu d’un autre monde, un Soviétique ou un méchant terroriste, il y avait toujours un Superman, un Batman, un super-héros qui venait sauver le monde à la dernière minute. Je crois profondément que les idées conspirationnistes ont pu naître parce que beaucoup de gens n’ont pas pu accepter que l’hyper-puissance américaine soit mise en échec par dix-neuf terroristes munis de simples cutters, et un « arsenal » de quatre avions qui vont mettre à mal la première puissance mondiale. Cela a bouleversé énormément de personnes. Mais en réalité, que sait-on de l’hyper-puissance américaine ? Rien. Les États-Unis sont-ils vraiment capables de tout ce que nous raconte Hollywood ? Non, on a vu qu’au Vietnam, en Irak récemment, ils avaient des difficultés à s’imposer sur le terrain, y compris militairement. Il y a une grande technicité, une forte technologie, mais je pense qu’on exagère la puissance américaine et l’intelligence des dirigeants américains…” Bref, “Ben Laden dévoilé” est à lire d’urgence pour se remettre les idées à l’endroit.
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Pourquoi je quitte Attac
par Christophe Ventura
militant associatif, co-auteur
de "En finir avec l'eurolibéralisme" (Editions des 1001 Nuits, Paris,
2008).
« Ne te présente pas devant un tribunal dont tu ne reconnais pas le verdict », En République, il n’existe qu’une seule justice souveraine. La mise en place de procès parallèles – ou plus exactement a posteriori - où l’on désigne, entre soi, au nom de la vertu, et de manière insidieuse mais pesante, des coupables choisis par avance en dépit des décisions des juges, est chose inadmissible. Dans la vie militante, cette méthode, trop bien connue, rappelle certains épisodes de l’histoire d’organisations du mouvement ouvrier qui, lorsqu’elles en arrivent à verser dans la recherche de boucs émissaires, trahissent, en réalité, leurs grandes difficultés politiques. Dans leur communiqué du 7 septembre, signé au nom du Bureau de l’association, Jean-Marie Harribey et Aurélie Trouvé, co-présidents d’Attac, viennent d’en fournir un nouvel exemple. Dans ce document, ils remettent, de fait, en cause une ordonnance concluant au non-lieu dans les poursuites engagées par Attac sur le dossier de la fraude présumée lors des élections de juin 2006. Au terme d’une très longue enquête, cette décision a été prise par deux magistrats : le procureur, dans son réquisitoire, et le juge d’instruction, dans son ordonnance. Non seulement les dirigeants d’Attac ne s’inclinent pas devant la décision des juges, mais ils désignent à la vindicte publique des noms, dont le mien, en concoctant un scénario dont ils ont par avance décidé l’issue et désigné les coupables, tout en prenant garde, par le soin apporté aux formulations, de n’accuser personne explicitement. Ils le font à partir d’une utilisation biaisée du réquisitoire du procureur qui débouche pourtant sur une décision de non-lieu. Les luttes politiques sont une chose. Les coups bas en sont une autre. Je ne me reconnais plus dans une association dont les dirigeants n’hésitent pas à utiliser de tels procédés. Le 7 septembre, Jean-Marie Harribey et Aurélie Trouvé ont diffusé un communiqué intitulé « Fraude, plainte contre X, non-lieu : épilogue ». Je n’ignore pas que la lecture de ma lettre pourra apparaître pénible pour des militants légitimement fatigués de querelles qui n’honorent pas notre mouvement, mais j’ai considéré qu’il me revenait, puisque centralement mis en accusation par le communiqué du 7 septembre, à mon tour, de réagir. Rappelons-le d’emblée. Dans cette affaire, toutes les explications données par les uns et par les autres aux enquêteurs et aux magistrats ont été jugées satisfaisantes par eux. Elles constituaient des éléments d’une enquête poussée ayant reposé, pendant deux ans, sur des auditions, des géolocalisations d’appels téléphoniques, des vérifications d’emplois du temps, etc. De ce fait, je n’ai en aucune manière à me justifier plus avant sur mon emploi du temps du 13 juin 2006. Pour autant, mis en cause dans un document public et officiel du Bureau de l’association, je me dois de réagir au contenu et au récit qu’il développe. En effet, le communiqué des co-présidents utilise de manière biaisée des éléments d’un réquisitoire dont le statut institutionnel indiscutable est convoqué ici pour étayer un scénario de mauvais film dans lequel des noms de militants de l’association sont jetés en pâture. Toutefois, ce que les auteurs omettent de signaler au sujet de ce réquisitoire, c’est qu’il aboutit à l’impossibilité « d’attribuer à une personne identifiée des actes matériels de commission ou de participation aux infractions de faux et usage de faux dénoncés ». Voilà qui, sur le principe, est grave, et expose les auteurs à une réponse proportionnée. On ne fait pas dire à un texte, surtout celui d’un juge, ce qu’il ne dit pas. En effet, et j’attire l’attention du lecteur sur ce document (joint en annexe avec des passages en gras), à aucun moment les éléments du réquisitoire invoqués pour la circonstance ne racontent le scénario insinué par les rédacteurs. Tout d’abord, ces éléments n’indiquent nulle part qu’il y a eu « intrusion » dans les locaux de l’association. Ce terme, lourd de sens, n’est pas utilisé de manière innocente par les rédacteurs. J’y reviendrai plus loin. Ils n’indiquent pas non plus ma présence dans « des locaux dans lesquels tous les bulletins de vote en cours de dépouillement étaient entreposés ». Cette affirmation est particulièrement retorse car elle laisse entendre que ces bulletins étaient en « libre accès » dans les locaux, alors que le réquisitoire indique clairement que ces derniers étaient centralisés dans une salle à part, fermée avec une clé dont seulement deux personnes, dont je ne faisais pas partie, détenaient des exemplaires. De même, le réquisitoire ne fait nulle part état – et pour cause – d’appels téléphoniques avec les autres personnes citées, que j’aurais passés ou reçus « après minuit », au local de l’association. Il signale effectivement des contacts téléphoniques avec deux - et non trois, ce n’est pas un détail - de ces personnes et moi. Mais il précise bien, par ailleurs, que ces contacts sont antérieurs à l’heure du scénario d’ « intrusion » présenté par les co-présidents. Enfin, il n’indique nulle part que l’ensemble des personnes citées étaient « à proximité » du siège d’Attac « après minuit », heure à partir de laquelle, selon un communiqué prétendant que tous « ces faits sont authentifiés », j’aurais été « en communication téléphonique avec Jacques Nikonoff, Bernard Cassen et Michèle Dessenne, qui se trouvaient à proximité ». Il n’est pas indispensable d’aller plus loin dans le décryptage factuel de ce communiqué pour en comprendre la fonction : mettre en cause des personnes considérées comme des adversaires politiques. A posteriori, on peut effectivement considérer que ma présence dans ces locaux, alors que régnaient une tension énorme et un véritable climat de guerre civile dans Attac, était imprudente. Si certains peuvent ou veulent le penser, ils peuvent le faire seulement a posteriori. On ne refait pas l’histoire. Ce siège, j’y suis allé week-ends, jours fériés et soirées pendant plusieurs années pour travailler et utiliser une logistique (téléphones, imprimante, etc.) indispensable dans un travail de développement de relations internationales pour notre association. Beaucoup peuvent en témoigner. C’est d’ailleurs sur ce travail que s’appuient aujourd’hui les responsables d’Attac France. Les décalages horaires, les communications téléphoniques internationales, une certaine souplesse dans ma vision du travail et de ma relation à Attac, etc., m’avaient habitué à ce type d’ « intrusion ». Il s’agissait pour moi d’une démarche naturelle et habituelle. Je tire de tout cela quelques leçons pour l’avenir. Loin de moi l’idée de me faire passer pour un acteur neutre dans la période de crise interne. J’ai participé aux âpres batailles politiques de l’association en 2006 et soutenu une orientation politique qui me paraissait juste, ce que je ne renie pas. De ce fait, j’ai contribué, d’une certaine manière, à la dynamique de crise, mais jamais je n’aurais imaginé que, chez certains, les choses puissent aller aussi loin. Je souhaite ardemment que tout cela cesse, et que l’engrenage de la haine ne l’emporte pas. C’est pourquoi je ne souhaite pas utiliser contre le communiqué des co-présidents et du Bureau les possibilités que m’offre le droit. L’esprit de responsabilité politique doit prévaloir. Cependant, je considère que le cadre de confiance minimal permettant de travailler avec les dirigeants actuels d’Attac France est brisé. J’en tire les conséquences en cessant, dès aujourd’hui, d’occuper mes fonctions d’animation dans l’association (notamment dans la Commission Europe et la Commission internationale) et en ne renouvelant pas ma cotisation. A partir d’aujourd’hui, je ne répondrai plus à quelque message que ce soit concernant cette affaire qui, pour moi, était close depuis longtemps. |
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Tous les moyens ne sont pas bons dans le combat politique...
par Bernard Cassen
Président d'honneur d'Attac
Une décision de justice qui contrarie la direction d’AttacOn a, dit-on, 24 heures pour maudire ses juges. Jean-Marie Harribey, Aurélie Trouvé, co-présidents d’Attac, et le Bureau de l’association auront, eux, mis plus de trois semaines pour remettre en cause insidieusement l’ordonnance de non-lieu demandée le 28 mai 2009 par le procureur dans son réquisitoire, et rendue le 13 août suivant par le juge d’instruction dans l’affaire de la fraude électorale présumée à Attac. Alors que, au cours d’une longue procédure, ces dirigeants ont eu de multiples occasions de contester ou de faire vérifier le contenu des auditions menées dans le cadre de l’enquête, ils s’en sont constamment abstenus. Ce qui revenait, de leur part, à valider de bout en bout la démarche du procureur et du juge d’instruction concluant conjointement à ce non-lieu. Au lieu de s’incliner ensuite devant la décision de la justice, ils ont, dans un communiqué du 7 septembre, mis en scène un procès bis en jetant des noms en pâture sur la place publique par l’instrumentalisation d’un réquisitoire dont ils connaissaient le contenu depuis plus de trois mois et auquel ils n’avaient pas réagi lorsqu’ils étaient en droit de le faire. Cela afin d’entretenir des doutes pourtant levés par la justice. Ces procédés ne sont pas dignes de dirigeants responsables et, s’ils se poursuivaient, ils ne faciliteraient pas le nécessaire retour à la sérénité dans une association qui devrait, dans l’unité, concentrer la totalité de son énergie à la lutte contre les politiques néolibérales. ♦♦♦ Une ordonnance de non-lieu, rendue le 13 août 2009, vient de mettre fin aux poursuites contre X - unanimement souhaitées et engagées par les différentes tendances en présence à l’époque à Attac -, pour une fraude présumée lors des élections au Conseil d’administration de l’association en juin 2006. Cette ordonnance indique que « ladite fraude est sans doute probable, mais loin d’être certaine ». Elle affirme que les infractions dénoncées ne peuvent être attribuées à quelque personne identifiée que ce soit. Ce non-lieu aurait dû mettre fin à toute polémique. Or, dans un communiqué du 7 septembre 2009, Jean-Marie Harribey et Aurélie Trouvé, co-présidents d’Attac, et le Bureau de l’association remettent, de fait, en cause cette décision de justice. Ils fabriquent après-coup, de bric et de broc, un scénario fallacieux incriminant nommément quatre anciens responsables de l’association. Lien 1.- Des allégations erronéesToute l’« argumentation », distillée comme un poison dans ce communiqué, repose sur une contre-vérité : un salarié d’Attac, venu au siège de l’association un soir pendant la période du dépouillement, aurait, de là, été en contact téléphonique avec des responsables postés aux alentours, en vue – c’est lourdement suggéré - de manipuler des bulletins de vote. Dans son message diffusé le 28 septembre, le salarié en question, Christophe Ventura, a mis en pièces cette falsification des faits. (lire copie de sa lettre à la fin de ce message). Quant aux trois autres personnes citées dans le communiqué du 7 septembre, elles avaient chacune des raisons d’être à Montreuil ce soir-là, comme d’ailleurs plusieurs dizaines d’autres militants d’Attac qui participaient au dépouillement du scrutin, et qui, ensuite, pour certains d’entre eux, se retrouvaient jusqu’à des heures tardives dans les restaurants et bistrots des alentours. En outre, l’une réside à Montreuil ; l’autre réside à Vincennes, à deux rues de la limite de la commune de Montreuil ; et la troisième intervenait à une réunion publique sur la fiscalité, à la mairie de Montreuil en présence du député-maire apparenté PCF Jean-Pierre Brard et du député UMP Hervé Mariton ! Soyons sérieux. Imagine-t-on une seconde que, s’ils avaient eu le moindre doute quant à la véracité des explications fournies lors de l’instruction par les intéressés sur les évènements de cette soirée, les deux magistrats auraient, pour l’un, requis et, pour l’autre, rendu une ordonnance de non-lieu ? Ils auraient fait procéder à des vérifications, à des compléments d’enquête, à des auditions, puis à des mises en examen, à charge ensuite, pour le tribunal correctionnel, de statuer. De la même manière, comment comprendre que la direction d’Attac et ses avocats n’aient pas demandé des investigations supplémentaires ou fait appel de l’ordonnance s’ils n’avaient pas été eux-mêmes convaincus par les résultats de l’enquête ? Quant à l’instrumentalisation, dans ce communiqué du 7 septembre, d’un réquisitoire connu depuis le 28 mai, son intention malveillante est manifeste. La mise en exergue de citations « sur mesure » et d’affirmations contraires au contenu dudit réquisitoire - que l’on voudrait transformer en faisceau de présomptions de culpabilité, une fois l’ordonnance rendue -, est une méthode qui défie l’honnêteté intellectuelle. L’objectif est de salir des personnes en entretenant des doutes pourtant levés par la justice. 2.- Double discours : un devant la justice, et un autre pour les adhérents et le publicL’instruction de la plainte d’Attac par la police judiciaire et par le juge a duré près de deux ans, et impliqué de multiples auditions, des géolocalisations d’appels téléphoniques, des vérifications d’emplois du temps, etc. Elle a débouché sur un dossier de plusieurs centaines de pages qui a servi de base au réquisitoire du procureur et à l’ordonnance du juge d’instruction. C’est à partir de ce dossier, communiqué aux avocats d’Attac, qu’ont notamment été conduites, en octobre et novembre 2008, les auditions, par le juge d’instruction, des représentants d’Attac, ainsi que de Bernard Cassen et de Jacques Nikonoff en leurs qualités respectives de président d’honneur et d’ancien président de l’association. De même pour la confrontation entre les deux parties, tenue le 18 février 2009 dans le cabinet du juge. Si les représentants d’Attac avaient sérieusement cru au scénario qu’ils tentent maintenant d’accréditer par des méthodes détestables, ils avaient la possibilité, et ils avaient même surtout le devoir de le faire explorer, dans le cadre de l’instruction, par des demandes d’actes complémentaires. Ils n’en ont rien fait, au vu d’un dossier dont ils n’ignoraient sans doute pas la vacuité1 Le 18 février 2009, lors de la confrontation chez le juge entre les parties - dont l’objet est précisément de permettre la remise en cause des déclarations des personnes entendues lors de l’enquête de police -, les représentants d’Attac n’ont pas formulé les moindres réserves. En outre, le juge avait indiqué qu’il allait clore le dossier et demandé aux représentants d’Attac s’ils avaient des demandes d’investigations nouvelles à formuler. Réponse : aucune. Le 12 mars 2009, le juge adressait une lettre à Attac lui donnant trois mois (soit jusqu’au 17 juin, compte tenu des délais postaux) pour formuler des demandes d’actes. Aucune demande ne fut formulée. Le 28 mai 2009 (soit au moins deux semaines avant l’échéance indiquée plus haut), les représentants d’Attac avaient eu connaissance du réquisitoire du procureur concluant au non-lieu. En bonne logique, ils auraient dû immédiatement réagir et demander de nouveaux actes d’instruction s’ils s’étaient sentis en terrain sûr et avaient eu des hypothèses crédibles à faire valoir devant la justice. Le 13 août 2009, enfin, ultime occasion délibérément manquée, après l’ordonnance de non-lieu du juge d’instruction, la direction d’Attac avait dix jours pour interjeter appel. Elle n’en a rien fait. De bout en bout, à chaque étape de la procédure, la direction d’Attac a ainsi validé la démarche des magistrats conduisant au non-lieu. Elle s’est bien gardée d’en informer les adhérents de l’association. 3.- Après le jugement, le montage d’un procès bisLes co-présidents et le Bureau d’Attac sont soudainement devenus prolixes… mais seulement après la décision du juge. Ils tentent aujourd’hui de mettre en scène un procès bis dans lequel ils sont à la fois officier de police judiciaire, juge d’instruction, procureur et tribunal. Apparemment mécontents de l’ordonnance de non-lieu, mais sans avoir jamais utilisé les recours à leur disposition, Jean-Marie Harribey, Aurélie Trouvé et le Bureau d’Attac veulent faire leur propre « justice ». Il s’agit là d’un pied de nez aux magistrats et d’une action de désinformation des adhérents d’Attac et du public. Il s’agit surtout d’une basse opération consistant, au mépris du droit des personnes, à jeter des noms en pâture sur la place publique à partir de citations hors contexte et d’informations inexactes. En n’hésitant pas à recourir à de tels procédés, les deux co-présidents et le Bureau d’Attac n’ont pas eu le comportement que l’on attend de dirigeants responsables. On aurait pu, qui sait, espérer, à la suite du non-lieu, qu’ils présentent des excuses à tous ceux qui avaient été injustement mis en cause. Mais sans doute n’est-il pas trop tard pour qu’ils retrouvent au moins leur sérénité, montrant ainsi qu’ils ne veulent pas nuire à l’image d’une association dont ils sont les représentants légaux. Pour notre part, nous renouvelons la proposition que nous avons faite dans notre communiqué du 4 septembre : mettre un point final à cette pénible affaire. Lien 4.- Un droit de réponse s’imposeAnciens élus d’une association que nous avons fondée et développée, nous ne souhaitons pas contribuer à affaiblir davantage Attac par des poursuites que le communiqué des co-présidents et du Bureau justifierait amplement, mais qui empoisonneraient l’atmosphère pendant encore de longs mois, voire davantage, et achèveraient de décourager les adhérents. Dans les circonstances actuelles, nous nous en tiendrons donc à demander à la direction d’Attac, au titre des dispositions légales régissant le droit de réponse, que notre communiqué précédent et le présent texte soient diffusés auprès des adhérents et du public par les mêmes canaux que son communiqué du 7 septembre. Pour se faire sa propre opinion, c’est un principe démocratique de base, chacun doit pouvoir disposer des arguments de chacune des parties en présence, et pas seulement de l’information unilatérale de la direction de l’association. Nous espérons sincèrement que, dans l’intérêt d’Attac, cesseront les remises en question de la décision de la justice. Si tel n’était pas le cas, nous serions, avec regret, dans l’obligation de réagir. Bernard Cassen et Jacques Nikonoff (anciens présidents d’Attac), Michèle Dessenne (ancienne secrétaire générale d’Attac).
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Des gendarmes accusent leur hiérarchie de racisme
par AFP
Six gendarmes mobiles basés à Satory, qui disent avoir été traités de «bougnoule» et de «nègre» par certains de leurs collègues, vont saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité.De mauvaises notes administratives, le sobriquet de «bougnoule» ou de «nègre» qui fuse. Autant d’attitudes de leur hiérarchie et collègues que six gendarmes mobiles basés à Satory près de Versailles, ne supportent plus. Se disant les cibles de propos racistes et de discriminations de la part de collègues, ces agents d’origine africaine et magrébine ont décidé de saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), a annoncé leur avocat Me Joseph Cohen-Sabban vendredi. Ces six gendarmes, qui appartiennent à l’un des huit escadrons du groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) de Satory, ont «depuis leur arrivée été régulièrement victimes de propos racistes tout comme ils font l’objet de discriminations», affirment-ils dans leur saisine. «Les blagues racistes sont coutumes à l’escadron, il ne faut pas les prendre mal, il faudra faire avec», leur confie le capitaine dès leur premier jour. Un de ces gendarmes assure avoir été «maintes fois» appelé «bougnoule» par ce commandant, selon l’avis de saisine. Ce commandant lui aurait également rappelé qu’ «il était le quota du secrétariat». Deux autres gendarmes, d’origine maghrébine et de confession musulmane, affirment avoir été l’objet d’ «humiliations» au cours de séances de remises de galons. Leur capitaine auraient trempé leurs galons de sous-officier dans un verre de bière et leur aurait demandé d’ouvrir la bouche pour recevoir les galons à la manière d’une ostie. Les gendarmes ont refusé et le capitaine aurait frotté les galons sur leurs joues avant de les accrocher enfin à leurs vêtements, raconte leur avocat au Parisien et à RTL. Un officier a déjà été sanctionnéLes gendarmes plaignants se disent en outre victimes de discriminations, notamment dans leurs «notations administratives singulièrement basses, ce qui a pour conséquence de retarder, voire de rendre impossible toute évolution de carrière», selon la saisine. La Halde n’a pas encore reçu le courrier des plaignants. De son côté, la direction de la gendarmerie, qui n’a pas encore eu connaissance de la saisine, a confirmé qu’un gendarme d’origine maghrébine s’était plaint en février auprès de sa hiérarchie de propos racistes tenus par son commandant d’escadron. Une enquête interne avait été lancée et avait «vérifié que des propos discriminatoires et inappropriés avaient été tenus par ce capitaine. Toutefois «il n’y avait pas de réelle volonté raciste», souligne le Service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa-gendarmerie). L’officier de gendarmerie d’une cinquantaine d’années a écopé de trente jours d’arrêt, une «lourde sanction». Il a depuis été muté à un poste administratif où il n’a plus d’hommes sous commandement direct. Le Sirpa rejette en revanche les accusations de discriminations dans la notation. «Parmi les gendarmes, il y a toutes les origines et certains sont bien notés car ils servent bien et d’autres sont mal notés car ils servent mal». «Il n’y a pas de discrimination particulière», assure le Sirpa, ajoutant qu’il y a «des gradés de toutes les origines dans tous les services». Article paru sur lefigaro.fr du 26/09/2009 |
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Gauche Avenir - Think Tank - Pour l’unité de la gaucheIl y aura 50 ans le 31 décembre, malgré les nombreuses et imposantes manifestations de protestation, le Gouvernement de M. Debré s’apprêtait à faire voter la loi qui portera son nom. En donnant un statut à l’enseignement privé, cette loi ouvrait la brèche par laquelle la droite libérale détruirait la loi du 9 décembre 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, fondatrice de la République laïque, c’est-à-dire unie et attentive à l’égalité des citoyens. Aujourd’hui, notre République dérive vers le communautarisme et le cléricalisme renaissant, dont l’Histoire et le présent montrent les dangers de division et de conflits. Il faut réagir. C’est l’intention exprimée par le thème du colloque organisé par Gauche Avenir. Assemblée nationale, Salle Victor Hugo Un dossier complet sera adressé aux inscrits à partir du 20 septembre 2009. Programme 9h30 : Ouverture par un responsable de Gauche Avenir
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